Dans son édition de ce mardi, le quotidien ivoirien généraliste Soir Info revient sur l’évasion de R. Lago Charles, témoin du volet ivoirien de l’affaire Kieffer. C’est le premier journal considéré comme non partisan par Courrier international à parler de l’évasion, depuis que Le Nouveau réveil (proche de l’opposition) et Notre voie (proche de la présidence) en ont parlé le 17 juillet.
Selon Soir Info, l’évadé est bien passé subir son examen
médical, comme cela était écrit dans Le Nouveau réveil et comme une source
locale me l’a confirmé depuis. Ce n’est que par la suite qu’il s’est fait
conduire par ses geôliers à son domicile.
« De l’hôpital, le détenu devait regagner rapidement
la prison. Conduire un détenu à son domicile est une faveur que les gardes font
aux prisonniers ordinaires. Mais cela ne devait pas se faire dans le cas de
Lago », explique une source qui révèle que ce laisser-aller a amené des
gardes à conduire un prisonnier qui jouait le malade à aller se faire enrôler
dans son quartier, indique ici Dominique Fadegnon. Ce détenu, qui ne figure pas dans le dossier
français et est considéré par les autorités ivoiriennes comme un affabulateur
(il n'est poursuivi que pour faux témoignage… mais était emprisonné depuis le 12
décembre 2007) était en réalité un détenu qualifié d’important, qui n’aurait
pas dû bénéficier de la faveur d’un détour par son domicile, et qui n’aurait
pas dû sortir de la Maca avec seulement deux gardiens. Des membres du Centre de
commendement des opérations de sécurité (Cecos) auraient dû accompagner les
gardiens dans leur sortie.
Si les deux gardes pénitentiaires sont en garde à vue à la
gendarmerie, Soir Info indique que « le manque de rigueur n’est pas
seulement de leur fait ».
En tout état de cause, cette évasion semblait bien
organisée du côté de Lago Charles. Mieux que la visite médicale à l’hôpital
militaire…
Les sujets relatifs à l’affaire Kieffer sont plutôt rares
dans Soir Info.
On les trouve généralement davantage dans L’Inter, lui aussi du groupe privé Olympe. Le moteur de recherche du groupe
Olympe compte près de 70 ressources sur le dossier, sans avoir tout traité.
Notre voisin le journaliste Guy-André Kieffer (dont la biographie détaillée est sur le site de soutien) est porté disparu depuis le 16 avril 2004, soit 1922 jours,
indique le compteur du site.
Alors qu’il s’était installé depuis deux ans en Côte
d’Ivoire, il avait ce jour-là rendez-vous avec Michel Legré, un beau-frère de
l’épouse du président Gbagbo, à un supermarché d’Abidjan. On ne l’a jamais revu
depuis. Il habitait le 20e depuis 1980 avec son épouse, la réalisatrice Osange
Silou-Kieffer. Son épouse et sa fille sont toujours dans l’arrondissement. Un
fils d’une précédente union vit à Montréal. Le reste de sa famille habite en
région Rhône-Alpes.
Guy-André Kieffer avait entre autres travaillé sur la
filière café-cacao. Présentement, plusieurs pontes de la filière patientent en prison. Celle d’où s’est échappé Lago Charles.
F. A.
è Depuis hier lundi 20 juillet, la lecture du Nouveau
réveil et celle du Repère sont devenues payantes. A l'unité, éventuellement. A la Une de ce mardi, Henri Konan Bédié se dit gagant de la prochaine présidentielle.
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