Sous le titre « Ici, tout est une lutte », Luc Cédelle explique, dans l’édition du Monde datée du 9 mai, que les conseils de discipline se sont multipliés cette année au collège Jean-Perrin (20e arrondissement), «dirigé par une principale appréciée» et bien qu’«aucun problème» n'ait été «signalé du côté de l'équipe éducative». Depuis le premier, début octobre 2008, motivé par des vols commis par un élève de 3e dans les vestiaires de sport, au douzième, le 20 mars, après une bagarre entre deux élèves, s’étant soldée par un bras cassé, en passant par des menaces ou des intrusions. «Combien d'exclusions définitives, au total ? Les délibérations sont secrètes. Mais chacun sait que les auteurs de violences graves n'y échappent généralement pas».
Pour l'équipe éducative du collège Robert-Doisneau, classé dans une Zone d'éducation prioritaire (ZEP), le quartier lui-même étant classé CUCS (ex-Politique de la Ville), le gouvernement a lancé une entreprise de démolition
—————
Les dotations pour la rentrée
2009 ont été connues en février. « Avec une prévision de perte de 36
élèves, on nous retirait 38 heures de professeur par semaine, ce qui équivaut à
la suppression d'une classe », expliquent au Monde Frédérique Bezançon et
Jerôme Ferec, deux trentenaires professeurs d'histoire géographie et de
sciences de la vie et de la terre (SVT), syndiqués au SNES. L'équipe dépose
alors un préavis de grève pour le 3 mars et revendique un classement du collège
en éducation prioritaire, "catégorie 5", un critère parisien
indiquant un niveau maximal de difficulté en fonction de la composition sociale
de l'effectif. Ce classement permettrait d'avoir davantage de professeurs et de
surveillants pour encadrer les élèves.
A Jean-Perrin, on étudie le
latin et le grec ancien. Comme à Robert-Doisneau, qui avait lui aussi fait grève pour les mêmes motifs, A Doisneau, ce sont trois postes d’enseignants (51 heures) qui sont amenés à disparaître. La
dégradation de la situation peut s’expliquer par la disparition progressive de
la mixité sociale. Le secteur de « recrutement » du collège a été
modifié, expliquent les enseignants. Et, comme partout en France, et
principalement dans les zones dites défavorisées (et le 20e arrondissement
n’en est pas exempt, loin s'en faut…), la suppression de la carte scolaire (expliquée ici par l’équipe éducative du collège Robert-Doisneau) entraîne une
multiplication des dérogations. « Une majorité d'élèves semble hors
d'atteinte, hors d'état de comprendre ce que nous disons. Ils sont tout le
temps dans le hurlement, le rapport de force, la recherche de la
domination », explique au Monde Frédérique Bezançon, la prof
d’histoire-géo.
Sur 111 collèges parisiens, 23
sont dans la catégorie 5, celle du plus haut niveau de difficulté du point de
vue de leur composition sociale, revendiquée par l'équipe de Jean-Perrin, présentement en catégorie 4. A Paris, l'éducation nationale doit se délester de
213 postes dans le secondaire degré, dont la moitié (107) au titre de la baisse
du nombre d’élèves. En attendant que les enfants du « mini
baby-boom » de l’an 2000* soient en âge d’arriver au collège… soit
dans un avenir fort proche, puisque le dernier recensement de l’Insee a montré
que Paris ne se dépeuple plus** !
Dans le 18e
arrondissement, Libération expliquait voici deux mois la situation du collège Marie-Curie.
Eduquons, éduquons… Les enseignants aimeraient bien faire leur boulot. Et n’être pas considérés comme de « bons élèves » uniquement au hasard d’un film événement.
Fabien Abitbol
* Le mini baby-boom de 2000 a été renouvelé en 2006 et accentué en 2007, selon ce bulletin de l’Ined (Population & sociétés, mars 2008, tableau 2, page 3)
** Les statistiques de l’Insee indiquent : une population de 2,125 millions d’habitants en 1999 et de 2,154 millions en 2005. Les statistiques par arrondissement, qui font état d’un solde positif de dix mille habitants sur le 20e arrondissement de 1999 à 2009, donnent la population parisienne actuelle à 2,2 millions d’habitants.
è Le blogue de l’équipe éducative du collège Robert-Doisneau
c'est quelquepart dans une même logique de la part du gouvernement : qui est en grande difficulté scolaire ? ceux qui ont des problèmes de langue...donc les étrangers récemment arrivés...dans le lot, y a bien quelques clandestins...tout est fait pour une non intégration...faut arriver en parlant correctement français ou rien.
c'est nul mais logique.
Rédigé par : miss P | 12/05/2009 à 20h50
Pour les étrangers (qu’ils soient clandestins ou pas, d’ailleurs), lors de la publication de cette note :
http://menilmontant.numeriblog.fr/mon_weblog/2009/03/robert-doisneau-à-son-tour-en-grève.html
le 12 mars sur le collège Robert-Doisneau, j’avais écrit « L'intégration des élèves ne maîtrisant pas la langue française, qui fait l'objet à Doisneau d'un enseignement spécifique, se heurte à des tracasseries administratives qui, si elles continuent, pourraient exclure certains élèves déjà mal intégrés dans cette ZEP ». A ma connaissance, la situation n’a pas changé.
Rédigé par : Ménilmuche | 12/05/2009 à 23h19
je n'ai pas compris votre réponse mais ça doit être ça :-))
Rédigé par : miss P | 13/05/2009 à 00h00
Fab, il y a un petit souci de retour à la ligne sur ton blog....
Pour le reste, un Nul fait tout son possible pour transformer la France en nullodrome, à son image.
Amicalement,
Rédigé par : Gotch | 13/05/2009 à 00h32
Explication probable : l'URL trop longue....
Rédigé par : Gotch | 13/05/2009 à 00h33
Ah, toi aussi ? chez moi, c'est lisible, et le lien cliquable.
En fait, c'est le même lien que -dans le texte de ce mardi- dans le paragraphe :
“A Jean-Perrin, on étudie le latin et le grec ancien. Comme à Robert-Doisneau, qui avait lui aussi fait grève pour les mêmes motifs, A Doisneau, ce sont trois postes d’enseignants (51 heures) qui sont amenés à disparaître. […]”
en cliquant sur «trois postes d'enseignant».
J'avais en mars, au sujet de Doisneau, écrit :
« L'intégration des élèves ne maîtrisant pas la langue française, qui fait l'objet à Doisneau d'un enseignement spécifique, se heurte à des tracasseries administratives qui, si elles continuent, pourraient exclure certains élèves déjà mal intégrés dans cette ZEP »
Rédigé par : Ménilmuche | 13/05/2009 à 01h48
pas de souci d'ici peu plus personne ne voudra venir en France,à quelque titre que ce soit,en revanche les Français seraient bien inspirés de se mettre à l'espagnol ou à l'anglais ça pourrait leur servir
Rédigé par : André974 | 13/05/2009 à 05h11
Pour apprendre l'espagnol ou l'anglais, il serait bon d'avoir des enseignants aussi… enfin, ce que j'en dis.
Rédigé par : Ménilmuche | 13/05/2009 à 13h58
si les enseignants de l' éducation nationale étaient capables d' apprendre
les langues ça se saurait ..ce que j' en dis
Rédigé par : André974 | 13/05/2009 à 14h30