Cette fois, les militants de l’Appel et la pioche avaient prévenu que leur cible de fin de mois serait un supermarché parisien. Et c’est ici qu’ils ont « frappé », en plein centre commercial Italie 2, dans le 13e arrondissement. Il s'agit du deuxième pique-nique dans Paris intra-muros en dix jours, après celui du Casino de Ménilmontant, et du premier pique-nique mensuel organisé dans la capitale depuis septembre 2008 par les « nouveaux précaires affamés ».
Les 3 500 mètres carrés de l’hypermarché Champion sont tentants. « Les produits Champion répondent à vos attentes en terme de qualité, d'innovation et de practicité. », indique le site du magasin, un brin provoquant. L’enseigne Champion appartient au groupe Carrefour, deuxième distributeur mondial derrière le géant américain Wal-Mart. Rien de mieux pour les militants, qui y sont arrivés peu avant midi et quart.
En référence au NPA fondé autour de Olivier Besancenot, dont ils sont proches, les militants de l’Appel et la pioche se baptisent les « nouveaux précaires affamés ». Régulièrement, depuis septembre 2008, chaque dernier samedi du mois, ils organisent un pique-nique dans un hypermarché ou un supermarché de la région parisienne pour « célébrer la grande redistribution de la grande distribution ». Le mois dernier, c'était au Leclerc de Pantin (Seine-saint-Denis). Ils réclament notamment :
⇒ le gel des prix dans la grande distribution,
⇒ la hausse des salaires : 300 € d'augmentation pour tous, pas de salaires inférieurs à 1 500 € ,
⇒ la taxation des profits de la grande distribution,
⇒ la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité.
Leur action, basée sur l’Article 1587 du Code civil (« A l'égard du vin, de l'huile, et des autres choses que l'on est dans l'usage de goûter avant d'en faire l'achat, il n'y a point de vente tant que l'acheteur ne les a pas goûtées et agréées. »), fait qu’en règle générale ils s’en sortent sans encombre.
Faisant une entorse à leur habitude mensuelle, le 18 février, ils avaient envahi le supermarché Casino de la rue de Ménilmontant, dans le 20e arrondissement de Paris, notamment pour demander l’arrêt des poursuites contre les auteurs des trois actions d’autoréduction de décembre. Cette action n’a pas été suivie d’une plainte, contrairement à certaines rumeurs. Un message circulant depuis le 19 février sur certains sites (comme ici sur Indymedia Nantes) et qui serait signé de Frédéric Saint Geours « pour le CA du Groupe Casino » notamment, demande aux salariés d’« Appeler la police - Filmer en continu d'éventuels manifestants - Prendre contact avec la direction du groupe » et laisse entendre que, lors des trois actions de décembre (celles d’autoréduction, où plainte a été déposée) « un accord à l'amiable » avait été négocié.
Jointe en fin d'après-midi par téléphone, Leïla, une militante de l’Appel et la pioche, a précisé que le départ du Champion du centre commercial Italie 2 avait eu lieu « vers 13 heures » et qu’aucune identité n’avait été relevée par les forces de l’ordre, qui « n’en avaient pas eu le temps ».
Fabien Abitbol
Ventres vides, têtes farcies
un autre récit en images :
http://www.hns-info.net/spip.php?article17551
On rapportera les énoncés portés par cette action à ceux proposés lors d'un précédent pique-nique parisien
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4282
Ce qui est étonnant c'est que les revendications mises en avant, cette fois encore, n'évoquent ni les minima, ni les allocations chômage, ni le RSA qui vient, mais seulement les salaires (300 euros en plus = ok). On croirait lire les mass média, lorsque, au sujet du mouvement en cours en Guadeloupe, ce type d'exigence qui vont au-delà de l'emploi en entreprise est systématiquement tu. La société entreprise ? Connaît pas.
La précarité ne serait-elle évoquée que pour s'adresser à un "monde salarial" imaginaire, celui "défendu" par des syndicats qui se contrefoutent de la réalité des alternances de période de chômage et d'emploi, font mine d'ignorer la discontinuité des salaires et considèrent comme honteuse la dépendance aux allocations et aux minima, faisant en cela docilement et parfaitement le jeu de tous les dénonciateurs de l'assistance ?
C'est stupide au dernier degré de ne pas vouloir savoir comment vivent les salariés (bientôt 4,5 millions de personnes au RSA). Arrimés à l'idéologie du travail ces gens de gauche, se foutent de la vérité.
Rien ne dit que cela puisse être gratuit. Cette crapule travailliste de Jospin avait perdu les élections pour avoir insulté ("Nous voulons une société de travail, pas d'assistance") tous ceux qui ont vécu des périodes de chômage, tous ceux qui luttent ou soutiennent l'exigence de nouveaux droits sociaux.
Anticapitalistes, encore un effort...
Rédigé par : Laurent | 02/03/2009 à 14h16
Laurent,
il suffit de cliquer sur les liens pour retrouver les autres informations, y compris du tract !
quant au Casino CS167 (Ménilmontant) il n'y a pas eu plainte, à ma connaissance, puisqu'il s'agissait d'un pique-nique et non d'une autoréduction.
il semble que tu n'as pas l'habitude de lire les sujets que je publie surtout depuis décembre.
Rédigé par : Fabien | 02/03/2009 à 22h42
Fabien,
Un peu décalé mais qui reste dans l'esprit de cette action, je vous propose un site qui pourrait permettre de limiter / lutter contre les hausses des prix des grandes surfaces en offrant aux consommateurs un moyen de comparer les prix des produits dans différents magasins près de chez lui avant de se déplacer.
Schématiquement, la hausse d'un produit dans un magasin inciterait les clients à s'orienter vers un autre supermarché .
www.prixing.fr
Rédigé par : Raph | 30/07/2009 à 22h19