Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour « dénonciation calomnieuse », suite au dépôt d’une plainte de Patrick Ouart, conseiller à la présidence de la République. L’information a été confiée à la juge d'instruction Nathalie Dutartre, indique-t-on de source judiciaire. Cette magistrate, doyenne des juges d’instruction de Paris, enquête également sur l’explosion qui, en décembre 2007, avait tué une personne dans l’ancien cabinet d’avocat du président de la République.
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Avant-hier, Osange Silou-Kieffer et Bernard Kieffer, la femme et l’un des frères de Guy-André Kieffer, ont tenu un point-presse sur les marches du Palais de Justice de Paris
Photo AFP
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Avant-hier, la famille de Guy-André Kieffer, reçue par les deux juges d'instruction en charge de l'enquête sur sa disparition le 16 avril 2004 à Abidjan (Côte d’Ivoire), avait demandé l'ouverture d'une enquête aux fins de tenter de savoir si d'éventuelles pressions auraient pu être exercées sur un témoin, notamment par Patrick Ouart, conseiller à l’Elysée pour les Affaires judiciaires. Entendu le 23 septembre par les juges Ramaël et Blot, chargés du dossier Kieffer, M. Ouart avait déposé plainte le 24 septembre.
Notre voisin Guy-André Kieffer a été vu pour la dernière fois le 16 avril 2004 dans un centre commercial d'Abidjan. Après un passsage de quatre ans à Libération, il a travaillé pour le quotidien économique La Tribune pendant dix-huit ans à compter de 1984. Installé à Abidjan en 2002 à la base pour une mission d’audit, GAK avait pris ses distances avec le président ivoirien (qui, dans ce documentaire, prétend ne pas le connaître) pour travailler comme journaliste indépendant ; il a collaboré à La lettre du Continent (aujourd’hui La Lettre A, du groupe de Maurice Botbol Indigo Publications), ainsi qu'à divers journaux ivoiriens, sous pseudonymes.
Deux hommes ont présentement été mis en examen en France pour « enlèvement et séquestration », mais aucun pour assassinat, vu qu’il n’y a pas de cadavre dans ce qui semble de plus en plus être un crime d’Etat. Il s'agit de Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo, l'épouse du président ivoirien (poursuivi, dans son pays, entre autres pour « assassinat » et emprisonné fut un temps), et de Jean-Tony Oulaï, détenu en France, qui se présente comme un ancien capitaine de l'armée ivoirienne.
F. A.
⇒ L’Electragate, affaire dans laquelle la justice belge avait inculpé Patrick Ouart, s’est soldée par un non-lieu
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