Le grand ménage depuis trente-cinq ans !
C’est aujourd’hui, jour de la Fête du travail, qu’entre en vigueur le nouveau Code du travail, aussi appelé Code du travail rénové. Fruit d’un travail de près de trois ans (ou d’un an, selon comment l’on voit les choses…), il ne sera disponible en librairie… que le 9 mai si tout va bien. On le dit allégé, car il a perdu environ 10 % de ses caractères, mais le nombre de ses articles a doublé, ce qui va… donner un sacré surcroît de travail aux habitués du Code et des anciens numéros.
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Si tout va bien, les premiers exemplaires du nouveau Code du travail devraient être disponible sous huitaine.
Photo DR
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On peut d’ores et déjà prévoir un engorgement des prud’hommes, surtout après la réforme de la carte judiciaire par la Garde des Sceaux, car il n’est pas sûr que le fameux service après-vente Dati fonctionne à merveille !
Experts-comptables, DRH, élus du personnel, ou particuliers désireux de se défendre seuls devront s’y faire… et se ronger les sangs en attendant de pouvoir commencer à bûcher.
Le ministère a, dit-on, commencé à former ses services et 1 500 inspecteurs du travail. Des centaines de renvois inexacts ont été corrigés, des termes désuets modifiés (« préavis » remplace « délai congé ») et des dispositions désuètes supprimées, comme l'interdiction faite aux jeunes de manipuler du bromure, datant d'un siècle et n'ayant plus lieu d'être, la substance étant proscrite depuis les années 1960. Comme s'il n'y avait pas d'amiante à la fac de Jussieu, en quelque sorte. Cela allait de soi, mais cela allait mieux en l'écrivant, donc en re-codifiant le tout et en modifiant les numéros des articles.
Le déclassement de certaines dispositions législatives en partie réglementaire, ce qui les rend modifiables par simple décret, est très critiqué par les syndicats, comme ici par l’inspecteur du travail Gérard Filoche. Elaboré en cent trente ans, le Code du travail a été réécrit officiellement en trois et en réalité suite à une ordonnance datant de mars 2007.
Ce n’est pas la revalorisation du Smic (dont le gouvernement souhaite qu’elle ne soit plus automatique) qui va beaucoup arranger les choses : cette augmentation (liée à l’inflation) n’est que de 2,3 %, soit entre 20 et 21 € par mois.
Selon les chiffres diffusés hier sur la zone Euro, l'inflation a atteint 3,3 % sur un an en avril, selon une première estimation publiée par l'office statistique européen Eurostat, après un pic en mars.
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La flambée des produits alimentaires est pour beaucoup dans la poussée inflationniste. La semaine dernière, en Normandie, il fallait débourser 3,50 € en hypermarché pour ces quatre tranches de jambon en rayon semi-frais, soit 14,60 € le kilo ! Et il ne s'agit pourtant pas de jambon de marque…
Photo F. A.
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Le mois dernier, elle avait atteint 3,6 %, un record historique depuis le lancement de l'euro en 1999, alors que les prix à la consommation sont poussés par la flambée des prix alimentaires et énergétiques. L'inflation reste ainsi à un niveau élevé, bien au-delà de la limite tolérée par la Banque centrale européenne, dont l'objectif est une inflation légèrement inférieure à 2 %.
Et elle devrait repartir à la hausse en mai, selon Mme Giada Giani, économiste à la banque Lehman Brothers, même si elle considère que « le pic du cycle actuel d'inflation devrait être derrière nous ».
Côté allocation familiales, cela ne s’arrange pas non plus. Pour les 4,5 millions de familles de deux enfants et plus, exit l’augmentation de 34 € lorsqu’un enfant atteint 11 ans, puis de 60 € quand il a 16 ans. Dorénavant, l'augmentation sera unique : 60 € perçus à partir de 14 ans. Le Premier ministre a promis en contrepartie : « dès le 1er mai, l'allocation pour garde d'enfants sera majorée ». Certes. Mais comme son nom l’indique, l’allocation pour garde d’enfants est réservée à celles et ceux qui font garder leurs enfants. Ce que tout un chacun ne peut pas se permettre. Et par surcroît, dans un couple, les deux doivent travailler et avoir une activité professionnelle suffisante rapportant au moins 1 133,58 € par trimestre (montant valable à compter du 1er janvier 2008).
Fabien Abitbol
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