Harlem Désir (PS) et Patrick Gaubert (UMP) ont déploré la promiscuité mais aussi la « gestion des dossiers ». D'après eux, la grève de la faim entamée fin avril par des retenus a été arrêtée le 4 mai.
Les députés européens Harlem Désir (PS) et Patrick Gaubert (UMP) ont indiqué avoir été exceptionnellement autorisés à visiter jeudi le centre de rétention administrative (CRA) de Paris-Vincennes. A leur sortie, les deux parlementaires ont fait part à l'AFP de leur intention de demander un rendez-vous auprès du ministre de l'Immigration, Brice Hortefeux, pour lui faire part de leurs remarques, notamment à propos de « la promiscuité » des lieux.
Les retenus vivent, selon M. Désir, « entassés, à quatre par chambre, dans une promiscuité un peu humiliante » et dans des conditions « de grande désespérance » dans l'attente de leur expulsion.
Les deux députés ont dénoncé la « gestion des dossiers » par l'administration, après leur rencontre avec des immigrants qui leur ont affirmé avoir un travail déclaré et des liens anciens en France.
« On a l'impression qu'il n'y a pas d'examen systématique des dossiers sur le fond et que des gens ne devraient pas être au centre de rétention, y compris au regard de la politique actuelle d'immigration au cas par cas », a expliqué l'ancien président de SOS Racisme, en précisant que la Cimade, seule association habilitée à pénétrer dans les centres de rétention en France, était « submergée ».
De son côté, M. Gaubert s'est dit « troublé » devant certaines « situations curieuses » et a jugé « indigne que ce soit "travaille ou crève" dans notre pays », fustigeant certains patrons qui « se servent de ces pauvres gens ». Le député européen UMP a cependant affirmé que les retenus avaient un accès « tout à fait convenable » aux soins avec une infirmière sur place et le passage régulier d'un médecin. Les deux eurodéputés ont également goûté la nourriture servie.
M. Gaubert a déclaré que la grève de la faim que des retenus avaient entamée fin avril pour exiger leur libération et dénoncer leurs conditions de rétention, avait été arrêtée le 4 mai.
Contrairement aux parlementaires nationaux qui ont le droit de visiter les lieux de détention et de rétention, les deux eurodéputés se sont vu accorder par le ministère de l'Immigration le droit exceptionnel de pénétrer ce jour au CRA de Paris-Vincennes, dont la capacité d'accueil est de 280 personnes.
AFP du 8 mai
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