La capitale trotteuse
Actrice, animatrice, maman, DJ parfois, et bientôt réalisatrice, la brunette tourne en ce moment son premier téléfilm avec Marion Vernoux. « Rien dans les poches » sera diffusé en septembre sur Canal +.
Son nouveau rôle, c'est sur son scooter qu'Emma de Caunes le répète. « Je suis Vespa girl depuis quinze ans ! Pour gagner du temps, je m'entraîne à chanter les textes du film de Marion Vernoux en roulant. » Dans cette minisérie de deux fois 90 minutes, la comédienne incarne une jeune fille aux prises avec la nuit parisienne des années 80 et 90. Un scénario loin de sa réalité. « Dans une autre vie, je sortais beaucoup. Maintenant, je ne sais plus où ça se passe, je me mémérise ! »
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Emma de Caunes, dans Restons groupés, de Jean-Paul Salomé (1998)
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Il y a bien des soirs où l'on peut croiser Emma de Caunes au Baron (8e), derrière les platines. Ou à des concerts de rock, au Trabendo (19e). Mais l'animatrice de « La Musicale » (1) - qui concocte son premier long-métrage, « Papa Was A Rolling Stone » - préfère son chez-elle : 80 m2 sous les toits, près du passage de la Main-d'Or (11e). Un ancien cabinet d'archi remodelé par sa tante. « J'ai juste fait les joints dans la salle de bains. Il a vite fallu les changer ! » Pas bricoleuse, la trentenaire a pris sa revanche sur la déco. Chinant ici et là des meubles des années 50, sa décennie préférée.
Proprio depuis trois ans, elle a choisi le 11e pour ses brocantes, ses rues au charme ouvrier et le marché d'Aligre. Pas pour Bastille, devenu « une espèce de Champs-Elysées pourri ». Avant d'acheter, elle a déménagé 28 fois. Naissance rue des Petits-Champs (2e), adolescence dans le 9e, à Neuilly (92) et au Pré-Saint-Gervais (93), puis indépendance rue Sedaine (11e)… Ses parents, Antoine de Caunes et Gaëlle Royer, réalisatrice de documentaires, avaient la bougeotte. Elle a suivi. Poussant « entre des potes pétés de thune vivant dans des appart'monstrueux et d'autres, Africains, entassés à 25 dans une pièce. » A chaque fois, il fallait s'adapter… ou pas. « A Neuilly, j'étais antibourges et punk. Au Pré-Saint-Gervais, quand tout le monde écoutait du rap, j'écoutais les Doors ! »
Les coins où elle n'a jamais vécu ? Le 15e et le 7e : « Le premier me rappelle la province, l'autre un musée ! » Intéressée de loin par la politique (elle ignore le nom du maire du 11e et comment le maire de Paris est élu), elle aimerait que la capitale reste rose. Rêvant de taxis plus nombreux et sympathiques, d'une file pour les scoots et d'une île Seguin vouée à la culture.
(1) Prochaine émission le 18 mars (Canal +)
Ses lieux
J'aime…
Le sucre
« Ses pains, ses gâteaux chocolat praliné et ses tartes au citron me rendent dingue ! J'évite de trop y aller… »
• Le Blé sucré, 7, rue Antoine-Vollon (12e), 01 43 40 77 73
Le rock
« Le gars qui tient cette librairie est un spécialiste du rock. Il a toujours un super bouquin à conseiller sur Dylan ou Elvis. »
• L'Iris noir, 4, rue Trousseau (11e), 01 47 00 41 34
Les planches
« J'emmène ma fille dans ce théâtre. La programmation pour les petits est top, avec des spectacles toujours intelligents et colorés. »
• Théâtre de la Bonne Graine, 16, passage de la Bonne-Graine (11e), 01 43 57 40 47
Je n'aime pas…
La porte Maillot
« C'est sordide ! Avec la place de la Nation, ce coin-là fait partie des endroits qui me fichent le cafard. »
Fleur De la Haye, pour Paris Obs à paraître demain en supplément du Nouvel observateur.
⇒ Le Paris Obs de demain est en grande partie consacrée aux élections municipales à Paris
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