Depuis février, écoles, police et justice disposent d'un partenariat pour lutter contre les violences scolaires. Premier bilan.
« La lutte contre la délinquance ne s'arrête pas aux portes des écoles ! » Voilà, en substance, le message que la préfecture de police, le recteur d'académie de Paris et le procureur de la République ont rappelé hier soir en dressant le bilan de la convention de partenariat signée en début d'année entre ces différentes institutions.
Le principe de ce « contrat », en vigueur depuis le 1er février dernier, est simple. Il permet aux chefs d'établissements qui ont constaté des actes de violence impliquant des élèves de transmettre l'information à la police et à la justice quasiment en temps réels.
« Montée en puissance du nombre de signalements »
« Nous avons, à notre disposition, des fiches de signalements… Et surtout des interlocuteurs désignés au rectorat et dans les commissariats que nous pouvons contacter à chaque fois qu'une infraction est commise dans nos murs », résume un proviseur ravi de la disparition progressive des tabous sur les rapports entre police et école. Ce « téléphone rouge » entre le monde enseignant et la justice doit permettre d'intervenir plus efficacement contre les violences dans les 1 147 établissements scolaires de la capitale. Après les huit premiers mois de fonctionnement, le dispositif commence à porter ses fruits.
Depuis la signature de la convention, sur 1 233 faits (vols, agressions, bagarres...) recensés dans les établissements scolaires ou à leurs abords immédiats, 125 ont donné lieu à un signalement de la part des chefs d'établissements. « Et on constate une montée en puissance du nombre de signalements, se félicite Jean-Claude Marin. De février aux vacances, ils représentaient 8 % du total des infractions constatées. Depuis cette rentrée, nous sommes plus proches des 14 %. » En clair, les chefs d'établissement sont de moins en moins réticents à alerter la police en cas d'incidents dans les enceintes scolaires.
Sans surprise, l'énorme majorité des infractions signalées (72 %) ont été commises dans des collèges puis dans une moindre mesure dans les lycées. Plus inquiétant : 10 des 125 faits signalés provenaient d'écoles primaires. Les 125 signalements (surtout pour des violences entre élèves ou envers les enseignants) transmis au parquet se sont soldés par une cinquantaine de simples « mises en garde » mais aussi par autant de demandes d'enquête de police. « Elles ont une vertu éducative », reconnaît à demi-mot un enseignant. « Les élèves voient que le respect de la loi, ça n'est pas qu'à l'extérieur de l'école. »
Benoit Hasse, pour Le Parisien
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