Il aura suffi d’une phrase. Petite. Anodine… en apparence mais dont Nicolas Sarkozy, qui dit « connaître la Corse », « aimer les Corses » et « aimer la Corse » aurait dû (ou au moins pu) prévoir quelque conséquence. Une grève, en l’occurrence ! Et des transports aériens.
Comme l’ont remarqué voici quelques jours des militants nationalistes corses, « Nicolas Sarkozy a changé de stratégie de communication ».
Mardi, le chef de l’Etat s’est emporté à deux reprises contre l’absence de compagnies aériennes à bas prix, déclarant : « Je ne comprends pas pourquoi l'ensemble du territoire français peut aujourd'hui trouver des vols à 30 € sur des compagnies à bas coût, sauf la Corse (…) On me dit que c'est à cause des obligations de service public. (...) Je propose donc que la révision de ces obligations, en 2008, soit l'occasion de les structurer différemment pour laisser une place aux compagnies low-costs. »
Il n’en aura pas fallu davantage pour que, hier matin, alors que se tenait le « conseil des ministres décentralisé » (très bien pour polluer et très sécurisé et avec un policier pour trente habitants, s'il vous plaît !) le personnel de la Compagnie aérienne Corse Méditerranée (CCM) cesse le travail.
Une belle grève provoquée par celui qui, à l’instar de Edouard Daladier (1938) ou Jean-Pierre Raffarin (2003) veut « remettre la France au travail ». Et qui souhaite que l’on puisse « travailler plus pour gagner plus »…
Et le pire, c’est qu’il a commenté cette grève : « Si, en tant que chef de l'Etat, je ne bouge pas un peu les choses, qui le fera ? », a-t-il dit, ajoutant « Si l'énoncé d'un problème provoque une grève, que voulez-vous que je vous dise ? ». Il semble, en effet, que le président de tous les Français ne se soit pas fait que des amis…
Bonus de la bourde présidentielle : Michel Boyon, président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), Patrick de Carolis, PDG de France Télévisions, et d’autres responsables du service public, venus (enfin) inaugurer Via Stella, la « nouvelle » chaîne de France 3 (en langue corse et en langue française, concept d'« identité nationale » oblige, sans doute), sont rentrés à Paris dans l’avion présidentiel.
Selon Le Figaro, le blocus a duré sept heures.
F. A.
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