En un mois, 25 parents d’élèves auraient été placés en centre de rétention
Pour protester contre de probables expulsions (25 parents d'élèves parisiens ont été placés en centre de rétention depuis début septembre, selon RESF), le Réseau organise ce mercredi un rassemblement sur le parvis de l'Hôtel de Ville à 13 heures. Avec comme mot d'ordre : demander au préfet de police de Paris de recevoir toutes les familles qui ont déposé un dossier de demande de régularisation.
Le 13 juin 2007, 600 familles et jeunes majeurs ont déposé collectivement avec RESF des demandes de rendez-vous à la Préfecture de Police. Déboutés de la circulaire Sarkozy, ils étaient venus exiger, avec détermination, la reconnaissance de leurs droits à travailler dignement, étudier librement, vivre en famille et éduquer leurs enfants sereinement , indique le Réseau.
« Depuis, les descentes de police dans les restaurants et les ateliers de couture se sont multipliées, chaque semaine plusieurs rafles (terme approprié, selon un universitaire, note du ouaibemaître) ont lieu dans nos quartiers. Certains de ces jeunes, de ces pères ou mères de famille qui ont été arrêtés lors de contrôles au faciès, avaient pourtant obtenu, le 26 juillet lors de la rencontre avec le Préfet de Police, l’assurance de voir leur dossier réexaminer avec sérieux. Comme seule réponse de la préfecture ils ont été soit expulsés, soit mis en rétention et pour les plus chanceux, ils se sont vus signifier une mesure d’éloignement qui les oblige à quitter leurs proches dans les plus brefs délais. »
« Ces familles qui ont fui la guerre ou la misère et qui ont choisi notre pays pour élever et faire grandir leurs enfants, sont en grand danger. Elles sont menacées par la politique de notre gouvernement pour qui l’intérêt comptable est plus important que toutes les considérations humaines les plus élémentaires. Ces familles ne sont pas un obstacle à la cohésion sociale, bien au contraire, elles constituent la richesse et la diversité culturelle de notre pays. »
C’est à ce titre que RESF réaffirme sa « solidarité » et son « engagement à protéger ceux dont on n’aura pas reconnu le droit à vivre et grandir ici librement ».
« Nous demandons à M. Michel Gaudin, Préfet de Police (Loi du 12 Messidor An VIII, note du ouaibemaître) d’assumer ses engagements. Nous exigeons que l’administration accorde, dans les plus brefs délais, à toutes les familles et jeunes majeurs qui en ont fait la demande, un rendez-vous afin que leur dossier soit étudié avec sérieux et équité. »
Ce rassemblement sera peut-être l’occasion de méditer la pensée suivante : « Chaque fois qu'une personne est poursuivie ou maltraitée dans le monde, pour moi, elle est française, parce que la France est la patrie des droits de l'homme » (Nicolas Sarkozy, Président de la République Française, le 24 août 2007, à Arcachon).
Hier, une cérémonie de parrainages a eu lieu à l'Assemblée nationale, à l'occasion de l'ouverture de la session parlementaire ordinaire.
Le Parisien de ce matin, dans ses pages locales, indique en sus qu’il y a un nouveau cas dans le 18e arrondissement, d’un homme qui travaille, qui a une fille en maternelle, et dont l’épouse a des papiers. Pour le soutien à ce ressortissant congolais, la pétition est ici.
L'école Marcadet mobilisée pour un parent sans papiersLa banderole « Non aux expulsions, école mobilisée » est accrochée sur la façade. Un mégaphone scande : « So-so-solidarité, avec les sans-papiers. » Hier, à 17 heures, une cinquantaine de parents d'élèves, d'enseignants et de militants du Réseau éducation sans frontières (RESF) se sont rassemblés à l'école maternelle du 29, rue Marcadet (18e) pour demander la libération de M. Lykwa-Bofondo, père de nationalité congolaise d'une élève de petite section. Arrêté le 20 septembre à Château-Rouge, l'homme a été placé en centre de rétention le 23 et risque l'expulsion. « Il travaille, sa femme a des papiers et il a trois enfants, explique Martine, enseignante à l'école Marcadet et membre de RESF. Il avait présenté son dossier à la préfecture mais celui-ci a été rejeté. »
"La france ne peut accueillir toute la misère du monde"
Michel Rocard
Rédigé par : Juliette | 16/10/2007 à 14h05
@Juliette,
Dans son contexte, la phrase était :
« La France ne peut accueillir toute la misère du monde, mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part. » Michel Rocard, 1990
Et, six ans plus tard, une mise au point dans Le Monde, sous le titre La part de la France :
http://bok.net/pajol/rocard.html
qui remettait les pendules à l’heure.
Merci d'être passée par ici !
Rédigé par : Fabien | 16/10/2007 à 20h33