La ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports commente les propos du futur secrétaire d'Etat
« J'ai un nouveau métier ; s'il me plaît, j'y resterai, s'il ne me plaît pas, je ne le ferai plus », a déclaré hier matin le sélectionneur du XV de France, Bernard Laporte. Des propos qui n’ont pas plu à Roselyne Bachelot-Narquin, sa future ministre de tutelle. On se souvient que, le 19 juin, lors du dernier remaniement ministériel, MM. Fillon et Sarkozy avaient inventé le concept de gouvernement différé en nommant l’ex-rugbyman devenu sélectionneur secrétaire d’Etat chargé de la Jeunesse et des Sports à compter de l’issue de la Coupe du Monde de rugby…
Une première dans la Ve République qui marquait peut-être la « rupture » promise par le candidat Sarkozy. Mais qui est déjà suspendue à la décision de la navigatrice Maud Fontenoy, de quatorze ans sa cadette, qui pourrait fort bien prendre le maroquin de la Jeunesse à Laporte, comme indiqué depuis un mois. Une information n'a jamais été officiellement confirmée, mais n'a jamais été démentie non plus. Maud Fontenoy a toutefois reconnu avoir été « contactée » pour ce poste. Le site des « femmes qui en ont » n’a pas manqué de rappeler que la navigatrice avait été décorée par le président qui « ne la lâche plus d’une voile ». D'autres observateurs se sont aperçus qu'ils étaient ensemble aux obsèques d'un marin breton (images passées en boucle sur les chaînes d'information en continu). De neuf mois plus jeune que l’emblématique Rama Yade (seule membre UMP du ministère des Affaires étrangères), la navigatrice deviendrait ainsi la benjamine du gouvernement.
Et ce n’est peut-être pas innocemment que Maud Fontenoy était récemment sur France 2 parmi les cent invités de Béatrice Schönberg (à la ville épouse de Jean-Louis Borloo, ancien ministre de l’Emploi et nouveau ministre d’Etat ministre de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables, ce depuis la démission d’Alain Juppé après sa défaite aux Législatives).
« J'aurai toujours cette liberté, et tant mieux », a ajouté hier Bernard Laporte. « J'irai avec beaucoup de conviction, beaucoup d'envie, parce que je crois que les gens qui m'ont nommé ont fait beaucoup d'efforts aussi. »
Invitée à réagir peu après sur France Inter, Mme Bachelot a commenté : « Etre secrétaire d'Etat, ce n'est pas une question que ça plaise ou pas. On remplit une fonction, on ne la remplit pas pour son plaisir, on la remplit pour le bien des Français ».
Mais on sait Bernard Laporte très proche du président Sarkozy. Ils font partie de ceux que des analystes politiques (comme des commentateurs sportifs, notamment sur M6) appellent « la PSG connection », les commentateurs sportifs connaissant l’engouement du président pour la principale équipe parisienne et sachant fort bien que M. Sarkozy est davantage intéressé par le football que par le rugby… et s’y est fait davantage d’« amis » (ou d’obligés, c’est selon).
« Je serai à 200 % dans ce nouveau métier, a martelé Laporte. J'y vais surtout avec l'envie de m'entourer de tous les grands champions français qui ont fait de belles choses et ont sans doute des messages à faire passer à tous nos jeunes, parce que cela aussi, c'est un des points: donner envie à nos jeunes de faire du sport. », a-t-il tenu à préciser. Bernard Laporte s’est retrouvé ces derniers temps sous le feu de diverses polémiques, portant tantôt sur des questions sportives, tantôt sur ses intérêts commerciaux. Sans compter son côté « homme-sandwich », au jambon Madrange®, bien entendu ! Un choix « audacieux et pertinent », selon la société.
« Je n'entraînerai plus jamais de ma vie, ça aussi c'est une certitude, a-t-il aussi indiqué. Et pourtant, je fais partie de ceux qui disent qu'il ne faut jamais dire jamais, mais là je dis jamais, car j'ai envie de voir autre chose. Le rugby, c'est 35 ans de ma vie, comme joueur et entraîneur. C'est passionnant, mais j'ai envie d'un nouveau challenge. », a ajouté celui qui, vendredi, pour la « petite finale » dirigera pour la dernière fois l'équipe de France de rugby. Pour l'honneur.
Voilà Laporte de nouveau dans ses gonds.
André Léger
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