L’UMP de Guyane dément, la présidence de la République ne réagit pas…
Le 14 juin, Mme Christiane Taubira, ancienne candidate (PRG) à la présidentielle de 2002, a confirmé sur Radio Guyane « avoir été approchée » par l'entourage de Nicolas Sarkozy en vue d'entrer au gouvernement de François Fillon. La députée guyanaise, candidate à sa propre succession, a même précisé avoir été contactée « avant la fin de la présidentielle », mais « avoir alors décliné l'offre ». Plus tôt dans la journée, Rémy-Louis Budoc avait déclaré à l'AFP : « En ma qualité de secrétaire départemental de l'UMP, je démens cette information. Mme Taubira est trop sectaire et elle a critiqué de manière trop injuste Nicolas Sarkozy pour mériter de rentrer dans ce gouvernement d'ouverture. Cette rumeur est d'ailleurs retombée dans les médias nationaux », avait ajouté M. Budoc. Mais voilà que dans le Journal du dimanche de ce jour, elle remet le couvert, et l’Elysée ne dément pas…
Christiane Taubira est élue députée de la 1re circonscription de Guyane sans discontinuer depuis 1993. Au premier tour, samedi 9 juin, Christiane Taubira est arrivée en tête devant son adversaire de l’UMP M. Budoc avec 36,67 % des suffrages contre 23,68 % .
L’entretien au JDD de ce dimanche 17 juin 2007 :
Taubira : « On m'a proposé un ministère »
Christiane Taubira, députée sortante PRG, confirme qu'elle a été contactée pour entrer au gouvernement, avant même le second tour de l'élection présidentielle, alors qu'elle avait renoncé à se présenter pour soutenir Ségolène Royal. Elle assure qu'elle ne souhaite pas intégrer l'équipe formée par François Fillon et Nicolas Sarkozy, et en explique les raisons au Journal du Dimanche.
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Quand avez-vous été sollicitée pour entrer dans le gouvernement ?
J'ai été contactée avant même le second tour de la présidentielle. J'ai trouvé que cela participait d'une certaine légèreté dans la mesure où, à ce moment-là, je faisais campagne pour la candidate du Parti socialiste que j'escomptais encore mener à la victoire. Les jeux n'étaient pas faits. J'ai répondu à mon interlocuteur que c'était peut-être autant à moi, à ce moment-là, de les appeler.
Concrètement, que vous a-t-on proposé ?
Au début, on m'a proposé une rencontre avec le Président, une autre avec M. Fillon, que j'ai déclinées. Ensuite, à partir du troisième ou quatrième entretien téléphonique, je ne sais plus exactement, on m'a proposé un important ministère. Je ne vais pas dire lequel.
Aujourd'hui, êtes-vous encore sollicitée ?
Depuis trois jours (l'entretien a eu lieu vendredi en Guyane, ndlr), ils essaient de m'encercler, avec des gens du gouvernement proches de ma sensibilité politique qui m'appellent. Je pense que c'est une vraie démarche de leur part.
Quels sont les points fondamentaux qui excluent votre entrée dans ce gouvernement ?
Il y a près de 19 millions de gens qui ont voté pour le Président, donc ce n'est pas de la vanité de ma part, je ne joue pas à la diva. C'était quelque chose de sérieux : une offre de responsabilité politique, une participation à l'appareil d'Etat. Mais j'ai des désaccords profonds avec des orientations de ce gouvernement qui m'empêchent d'y entrer. C'est une question de loyauté: si je dois entrer dans une équipe, je ne fais pas allégeance mais je me dois d'être solidaire. En l'occurrence, j'ai de tels désaccords avec les orientations que je ne pourrais pas me contenter de conflits internes. Je pense à la politique sociale, fiscale, aux franchises médicales. Sans parler de la justice.
Propos recueillis par Frédéric Farine, pour « Le Journal du Dimanche »
Photo : blogue de campagne de Christiane Taubira
• Les résultats du 1er tour des Législatives en Guyane (1ere circonscription) sont sur le site du ministère de l’Intérieur.
• En 2002, Mme Taubira avait été réélue avec plus de 65 % des suffrages exprimés.
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