La Marche des fiertés homosexuelles, ou Gay Pride, a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes à Paris sur le thème de l'égalité totale des droits.
Le cortège haut en couleurs et parsemé de chars a quitté le quartier du Montparnasse en début d'après-midi, direction la place de la Bastille.
Selon les organisateurs, la manifestation devrait rassembler au final au moins autant de monde que l'an passé, c'est-à-dire entre 400 000 et 800 000 personnes selon les sources.
Organisée à peine deux mois après l'élection présidentielle, la Gay Pride 2007 entend interpeller le nouveau président Nicolas Sarkozy sur le thème de l'égalité, et notamment sur le droit à l'adoption et au mariage pour les couples homosexuels.
Opposé au mariage gay, le chef de l'Etat veut proposer aux personnes du même sexe une « union civile », une idée qui ne satisfait pas une partie des associations de défense des homosexuels ni certains membres du Parti socialiste.
« C'est dommage que la droite et notamment M. Sarkozy, qui avait mis beaucoup d'années à comprendre que le Pacs était un progrès, maintenant tente encore de retenir le cours de l'Histoire. Le cours de l'Histoire, c'est la liberté et l'égalité, et les mêmes droits », a déclaré à la presse le maire de Paris, Bertrand Delanoë.
Egalement présent dans le cortège, le député PS Jack Lang a lui aussi plaidé pour « la reconnaissance de l'égalité des droits ». « Mêmes droits pour tous, hétérosexuels et homosexuels, droit au mariage, droit à l'adoption, droit au bonheur, droit à l'égalité », a-t-il dit.
« Pas de mesures communautaristes »
« Nous demandons l'égalité au sens large et ne souhaitons pas de mesures communautaristes », a déclaré à Reuters Stéphane Corbin, président de la Coordination InterPride France (CIF). « Nous demandons à la droite d'avoir une grande clairvoyance, l'intelligence du cœur et de l'esprit ».
Dans un communiqué, le Parti socialiste appelle à « ne pas transiger avec l'égalité ».
« Les parlementaires socialistes seront vigilants pour que ne se reproduisent pas les dérapages homophobes de certains élus de la majorité actuelle, mais également pour défendre et améliorer le Pacs, contrat plébiscité par les Français, et pour que la France soit une terre de solidarité avec les victimes d'homophobie dans le monde, et d'accueil pour ceux qui en sont victimes », indique-t-on.
De son côté, le Parti communiste demande que la lutte contre toutes les discriminations soit déclarée Grande cause nationale avec « les moyens financiers et humains nécessaires » sur l'ensemble du territoire national.
Trois syndicats ont appelé leurs organisations et militants à se saisir de la lutte contre les discriminations sexuelles dans l'entreprise à l'occasion de la Gay Pride.
CFDT, CFTC et CGT demandent l'intégration à la négociation collective de « la lutte contre l'homophobie, au niveau des entreprises comme des branches professionnelles. »
Des Gay Pride sont également organisées ce samedi à Londres et Madrid.
© Reuters
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