L'actuel directeur général de la police nationale, proche de Nicolas Sarkozy, va remplacer le chiraquien Pierre Mutz.
« MICHEL ? Il est formidable ! » Au palmarès des collaborateurs toujours gratifiés d'un mot aimable par Nicolas Sarkozy durant ses déplacements, Michel Gaudin, 58 ans, directeur général de la police nationale, tenait la corde avec Rachida Dati. La conseillère a été propulsée http://www.justice.gouv.fr/">garde des Sceaux. Et le « DG » sera promu préfet de police de Paris, le plus beau poste de la préfectorale et sans doute le plus stratégique pour le point de vue privilégié qu'il offre sur les affaires sensibles. La décision doit être formalisée aujourd'hui en Conseil des ministres ou au plus tard mercredi prochain. Le doute planait hier soir sur le point chute de l'actuel titulaire du poste, Pierre Mutz, que l'Élysée envisage de nommer au Conseil d'État.
Le choix de Gaudin couronne une fidélité. Fidélité à Claude Guéant tout d'abord, son collègue et ami devenu directeur du cabinet puis de la campagne de Nicolas Sarkozy avant de prendre les rênes il y a quinze jours du secrétariat général de l'Élysée. Les deux « G », comme on les appelle, ne font qu'un depuis bientôt vingt ans. Ils ont fait leurs armes dans les Hauts-de-Seine sous Pasqua à la fin des années 1980 avant de mêler leur destin au ministère de l'Intérieur.
Quand Guéant devient le bras droit de Nicolas Sarkozy, Place Beauvau en 2002, il obtient à l'arraché la nomination de Gaudin à la DGPN face à Pierre Mongin qui fera plus tard le choix de Villepin. Son passé de directeur de l'administration de la police nationale conférait à Michel Gaudin un profil plus « opérationnel » à l'heure du redéploiement police-gendarmerie et de la délicate réforme des corps et carrière.
Technicien avant tout, cet énarque, fils de boulanger, né à Cosnes-sur-Loire, s'est fait l'ardent défenseur de la transparence en matière de sécurité, animant avec Alain Bauer les réunions de l'Observatoire national de la délinquance, s'opposant même à Dominique de Villepin sur la publication mensuelle des chiffres des crimes et délits. Pour son ministre de tutelle, pas encore premier ministre, cette manière de communiquer relève de la « boîte à baffe ». La méthode réussira pourtant à Nicolas Sarkozy et à son équipe.
À l'épreuve des émeutes
À l'heure de quitter la DGPN, Michel Gaudin peut s'enorgueillir d'avoir traversé l'épreuve des émeutes de 2005 sans un mort. Son plus vif regret : n'avoir pu enrayer le triste phénomène des voitures qui brûlent chaque soir en banlieue, faisant de la France un cas unique en Europe.
Son futur cahier des charges à la « P.P. » est prévisible : inscrire cette institution, toujours considérée comme un « État dans l'État », au cœur des réformes initiées depuis cinq ans au plan national, même si certains dossiers ont pu avancer. Mettre un terme à une forme de « consanguinité administrative » en privilégiant les passerelles entre les services parisiens et les directions centrales. Et puis surtout, « veiller au grain »...
© Jean-Marc Leclerc, Le Figaro du 23 mai 2007
A lire : Le parcours de Michel Gaudin sur le site de la DGPN.
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