…et François Legendre en vedette de l’Obs de Paris
Dans le Paris Obs (supplément au Nouvel Observateur sur Paris), un long sujet est consacré au réseau Fon et à la Fonera, utilisable en France par Erenis, Neuf Cegetel et Club Internet, d’après wikipédia. La zone de Belleville y est à l’honneur, ainsi qu’est annoncée la journée du 3 février organisée par le Centre social de Belleville, qui travaille sur de qui touche aux technologies…
Voici le sujet dans son intégralité, avec le clin d’œil à François Legendre, tenancier du BelleVilleBlogue et l'annonce de la journée qu'il organise samedi au Centre social de Belleville.
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Sans filet sans frontières
On les appelle les Foneros : ils partagent leur connexion internet wi-fi et profitent de celle des adhérents du réseau, partout dans le monde. A Paris, ils sont déjà 700.
C'est devenu un réflexe : avant de partir en vacances ou de prendre un rendez-vous professionnel dans un café, Jean-Baptiste, un jeune chef d’entreprise parisien, se connecte sur le site de Fon. Et choisit sa maison de location ou son bistrot en fonction de la localisation des adeptes de Fon. « Pendant mon séjour à Arcachon l’été dernier, j’ai surfé gratuitement en me servant du haut débit d’un membre qui habitait à 250 mètres », raconte Jean-Baptiste. Marc, un informaticien des Yvelines, a profité du système aux Baléares : « Mon ordinateur de poche a capté le signal d’un Fonero du coin, et j’ai pu éviter le cybercafé hors de prix de l’hôtel ! » Quant à Arnaud, il a bossé ses cours dans le parc des Buttes-Chaumont (19e) en utilisant une borne voisine… On l’aura compris : Fon est un réseau dont les membres partagent leur connexion internet. En contrepartie, ils utilisent gratuitement celle des autres adhérents (40 000 dans le monde). A l’origine de cet ingénieux concept, un entrepreneur du Net argentin, Martin Varsavsky. Fin 2005, installé sur une terrasse parisienne, il branche son ordinateur portable. Et se rend compte que tous les réseaux internet sans fil sont cryptés par leurs propriétaires. Varsavsky s’interroge : comment faire pour que les internautes acceptent de partager leur ADSL ? L’idée de Fon est née. Aujourd’hui, ils sont trois à la développer en France, dans un petit loft du 10 e. Jean-Bernard Magescas, le patron, s’enflamme en montrant la petite boîte blanche baptisée Fonera. Vendue 46 € aux nouveaux adhérents, elle leur permet d’ouvrir leur wi-fi de façon sécurisée : « Il suffit de la brancher sur sa Freebox, sa Livebox, son boîtier Noos … Elle est même intégrée dès le départ pour les clients des opérateurs Erenis et Neuf. »
Déjà 700 Parisiens inscrits. Et Belleville en avant-garde. Sur la carte en ligne qui recense les Foneros, les points verts s’agitent autour de la station de métro. Le café Chéri(e) s’y est mis boulevard de la Villette (19e), le centre social aussi, entraînant dans son sillage un paquet d’habitants. Un peu plus loin, côté 10e , les élèves de l’école d’informatique SupInfo viennent de recevoir 1 000 boîtiers. « La Silicon Belleville 2.0 est en route ! », s’amuse un riverain.
Et les promoteurs de Fon n’ont pas l’intention d’en rester là : ils sont en discussion avec trois communes franciliennes pour y équiper des milliers de foyers. Jean-Baptiste, lui, couvre toute la place du marché à Versailles depuis son appartement : « Je constate des pics de connexion, surtout quand il fait beau et que les gens s’installent en terrasse ! Et avec le développement des appareils photo et des téléphones wi-fi, ça va décoller… » Certains Foneros comptent d’ailleurs là-dessus pour se faire de l’argent de poche. Dans le jargon de la communauté Fon, on les appelle les « Bills » : ils ont choisi de ne pas profiter de la connexion des autres membres, mais de faire payer l’accès à la leur 3 € par jour à des adhérents baptisés « Aliens » (qui, eux, n’ont pas de wi-fi à partager). Un petit malin, installé porte de Champerret (17e), aurait ainsi récolté 250 € en deux mois.
Photo © FonBlog. De gauche à droite : Douglas, William (FON), François et Olivier.
François Legendre : Animateur branché
Son projet ? « Connecter tout le quartier en wi-fi. » Cet animateur multimédia a équipé les trois locaux du centre social BelleVille et distribué une trentaine de Foneras aux habitants des HLM du coin. Leurs voisins profitent de cette connexion partagée pour se brancher gratuitement au web : « Ils peuvent envoyer des courriels, créer des blogs, des projets collectifs. Certains centres choisissent le football pour faire du lien social dans les quartiers. Nous, c’est internet. De toute façon, on n’avait pas de place pour un terrain de foot ! »
© Lise Martin pour ParisObs
(Illustration piochée sur le BellevilleBlogue)
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Cliquer à loisir
Sur le site officiel de Fon, des conseils pour s’inscrire, acheter la Fonera et la brancher. Pour une formule à la carte, il suffit de capter le signal d’un Fonero avec son ordinateur, d’accéder à sa page d’accueil et d’acheter un pass à 3 e pour 24 heures de connexion (paiement en ligne).
Des cartes (Google Maps) pour localiser tous les Foneros près de chez soi… ou à proximité de son lieu de vacances ou de son square.
Blog, wiki (site web modifiable par tous, sur le modèle de l’encyclopédie Wikipédia) et forums sont les lieux de rencontre virtuels de la communauté Fon.
•Fonera Install Party
Le 3 février à 14 heures, rendez-vous au Centre social BelleVille pour échanger entre adeptes et pour s’initier (17, rue Jules-Romains, 19 e ; inscription sur le site de Francofon).
•Fédération française de Wireless
Sur le site de la Fédération sans-fil, des infos, des conseils et des rendez-vous.
•A l’essai
Trois petites antennes ont poussé mi-décembre sur le toit de la mairie du 3e. Elles couvrent la moitié de l’arrondissement en wi-fi, et dans cette zone, passants et habitants peuvent surfer gratis. Si l’expérimentation, prévue pour durer un an, s’avère concluante, les autres mairies pari siennes pourraient suivre.
(Lise Martin, Parisobs)
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