…et veut « peser » dans la campagne
Jean-Pierre Chevènement, candidat MRC (Mouvement républicain et citoyen) à la présidentielle de 2007, a affirmé, lors de son premier meeting mardi soir à Paris, que son but était de « peser » dans la campagne et « non de témoigner ».
« Qu'il soit clair, je me suis présenté contre Nicolas Sarkozy, parce qu'il diviserait gravement le pays s'il était élu » et « non contre Ségolène Royal », a affirmé l'ancien ministre sous les applaudissements de quelque 800 participants réunis au gymnase Japy dans le XIe arrondissement, lieu symbolique de la gauche.
Jean-Pierre Chevènement, candidat MRC à la présidentielle de 2007, lors d'un meeting à Paris le 28 novembre 2006
Photo: Mehdi Fedouach/AFP
Debout sur l'estrade avec en toile de fond le drapeau français et une reproduction de la statue de la République, emblèmes de sa campagne, le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen, 67 ans, a égrené dans un discours fleuve ses propositions, mettant l'Europe au cœur de son projet.
« Je crois qu'on cherche un candidat antilibéral, d'ailleurs introuvable, mais le candidat antilibéral, c'est moi! », a-t-il lancé, ovationné par la salle.
Se présentant comme « l'instituteur républicain », un « travail difficile » qu'il entend remplir par « devoir », l'ancien ministre a estimé pouvoir réunir sur son projet 1,5 million de Français, comme en 2002 - où il avait recueilli 5,3% des voix. Mais les derniers sondages ne le créditent que de 1%.
M. Chevènement, dont la candidature en 2002 avait été dénoncée par le PS comme l'un des facteurs de l'élimination de Lionel Jospin, a rejeté toute idée de se retirer : « A tous ceux qui prennent leurs désirs pour des réalités, je réponds par ma devise : etiam mortuus redeo, même mort, je reviens ».
Selon lui, Ségolène Royal « symbolise par sa féminité et sa jeunesse le besoin de renouvellement » qu'éprouve le « vieux PS » : « c'est une ruse de la Raison, comme aurait dit Hegel », a-t-il lancé. Il s'est même trouvé des points d'accord avec la candidate socialiste : sa formulation sur « l'Europe par la preuve ne saurait nous déplaire », a-t-il dit.
Mais « Ségolène Royal s'est mise à l'écoute, et moi j'ai décidé de parler aux Français, c'est une posture différente », a-t-il affirmé.
Selon lui, la « tâche » de la candidate socialiste « sera rude si elle veut durablement s'attacher le soutien des classes populaires ». « En tout cas, elle entendra ma voix, qui n'est inspirée que par le souci de faire réussir vraiment la gauche », a-t-il prévenu.
PARIS (AFP) - 28 novembre 2006
© 2006 AFP
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