La conquête des Territoires a été effectuée à la suite d’une guerre de survie imposée à Israël
En juin 1967, l’Egypte et la Syrie ont contraint Israël à mener une guerre de défense pour assurer sa survie. Malgré les objurgations israéliennes, la Jordanie fut entraînée dans le conflit. C’est ainsi qu’Israël a occupé les territoires de Cisjordanie et de Gaza. De monnaie d’échange , les Territoires (on disait jusqu'à peu « les territoires occupés ») sont devenus un espace de colonisation organisée.
Au lendemain de la guerre de 1967, Israël se proposait de faire de ces territoires une monnaie d’échange, selon le principe « les Territoires contre la paix ». Devant le refus arabe, Israël s’est trouvé contraint d’administrer ces territoires. Tout en mettant en place, au début, une occupation qui se voulait libérale, les gouvernements successifs, de gauche comme de droite, se sont engagés dans une politique de colonisation et de peuplement. De 12 000 colons en 1980, on est passé aujourd’hui à 213 000 (sur une population juive totale d’environ 5 000 000 habitants), selon le Bureau Israelien des Statistiques, qui se répartissent en près de 150 colonies ou villes, hors-Jérusalem.
La colonisation contribue au durcissement du conflit
Le développement de cette colonisation prive aujourd’hui les Palestiniens de 40 % de leur territoire, selon B’Tselem (l'Association France-Palestine. De plus, celle-ci a été planifiée de façon à empêcher l’émergence d’un futur État palestinien viable. Cette situation a été l’un des facteurs déterminants dans l’exacerbation du conflit. Tout accord futur doit donc inclure le principe de leur évacuation. Or, depuis 1967, l’aile militante des colons, qui au nom d’une certaine conception du sionisme, revendique la souveraineté juive sur tous ces territoires, s’est constituée en un puissant lobby et exerce une pression sur tous les gouvernements israéliens, en s’opposant à toute solution de compromis. La situation est donc bloquée. Et son maintien est catastrophique pour les sociétés israélienne et palestinienne.
Le maintien de l’occupation et de la colonisation joue contre l’intérêt de l’Etat d’Israël
On le voit bien, la situation sécuritaire d’Israël est mauvaise. La guerre est portée au cœur même de son territoire, et la population civile paie un lourd tribut. En novembre 2002, par exemple, il y a eu plus de 670 morts suite aux attentats, dont 75 % de civils, selon l'armée israélienne (communément appelée Tsahal par les médias). D'après l'Agence France-Presse (AFP), les représailles israéliennes avaient causé la mort de près de 1900 Palestiniens… Qui croire ?
L’armée israélienne s’épuise à protéger les colonies juives, dont certaines ne comptent que quelques dizaines d’habitants isolés au cœur d’une population hostile. Toute sa supériorité technologique ne suffit pas à assurer son contrôle sur trois millions de Palestiniens privés d'un pays reconnu par les instances internationales. Sur le plan international, Israël est isolé, alors qu’à la suite des accords d’Oslo, il avait effectué une percée diplomatique remarquable. De plus, le pays vit une grave crise économique et sociale, là encore liée à la dégradation sécuritaire.
Il est vital pour Israël de reprendre l’initiative politique
En mai 1967, Nasser avait expulsé les troupes de l’ONU séparant Israël de l’Egypte et massé son armée à la frontières de l’État juif. Il avait imposé le blocus du port d’Eilat, artère vitale pour Israël. Le leader palestinien Ahmed Choukeiry promettait alors de « jeter tous les Juifs à la mer ».
« Les colons idéologiques ne constituent qu’une petite minorité, mais ils tiennent la société israélienne en otage. Aucun homme politique, y compris Yitzhak Rabin lui-même, et après lui Ehoud Barak, soldats au passé glorieux, par crainte de guerre civile, n’a jamais osé les affronter. », indiquait déjà à l'époque la revue « Zeev Sternhell » (Le Débat - n°121, sept.-oct. 2002).
Au lendemain des accords d’Oslo, 36 pays avaient renoué ou établi des relations, parmi lesquels la Tunisie, le Maroc, la Jordanie, le Vatican, le Qatar et le Sultanat d’Oman. La croissance économique atteignait 5 à 7 % . Il y a quelques années, une étude montrait que 20 % de la population juive vit au-dessous du seuil de pauvreté.
La population palestinienne n'est pas en reste. Les plus récentes attaques contre le Liban, pays historiquement ami de la France (et avec lequel le président Chirac entretient des relations très privilégiées), les survols par l'armée israélienne de casques bleus de l'ONU, dont des Français (considérées par Mme Alliot-Marie comme de menaces pouvant ressemblant à des attaques nécessitant une réplique pour « légitime défense ») sont également inquiétants…
L'enlisement
Yasser Arafat, autrefois considéré dans presque tous les pays occidentaux comme un terroriste, est mort en 2004 sans avoir vu la création d'un Etat palestinien de plein droit. Prix Nobel de la paix en 1994 suite à la signature des accords d'Oslo l'année précédente, le président de l'Autorité palestinienne n'aura tenu que dix ans, à chercher à négocier.
Yitzhak Rabin, également prix Nobel de la paix en 1994 pour les mêmes raisons que Yasser Arafat, a été assassiné le 4 novembre 1995 par un extrémiste juif.
Ariel Sharon, qui fut un militaire comme M. Rabin, n'est plus en état d'exercer le pouvoir suite à deux attaques cérébrales en décembre 2005 et janvier 2006…
Ehoud Olmert, ancien vice-Premier ministre et ministre des Finances du gouvernement Sharon, a occupé le 4 janvier 2006 le poste de premier ministre par intérim en remplacement d'Ariel Sharon. Le 11 avril 2006, juste avant la fin de la période de 100 jours maximum de gouvernance par intérim, Ariel Sharon a été déclaré en état d'incapacité permanente, ce qui a mis fin officiellement à ses fonctions de Premier ministre trois jours plus tard. Ehud Olmert est désormais Premier ministre d'un gouvernement de coalition.
Il ne se passe pas une semaine sans attentat. Certes, les médias français relaient beaucoup d'informations, mais à leur façon.
C'est pourquoi j'ai jugé utile de diffuser sur ce blogue, au fil de l'eau, des informations peu, mal, ou non traitées par les médias dits traditionnels. Ce qui se passe loin de l'Est parisien ne doit aucunement nous laisser indifférents. Il s'agira d'informations de première main et généralement plutôt courtes. Et sans concession. Elles seront bien entendu en langue française. Dans certains cas, les curieux sachant lire l'Anglais auront accès à des compléments, sous forme de liens.
J'espère simplement que le côté austère de ces informations qui se passent loin de nous ne rebutera pas les lecteurs de ce tout jeune blogue, qui a moins d'un mois…
Fabien Abitbol
la "gabegie" continue en Israël...malgré les contestations des religieux, et après le tollé soulevé par la gay pride, le gouvernement vient d'autoriser la légalisation des mariages homosexuels contractés à l'étranger.
http://www.guysen.com/topnews.php?tnid=1259
zoé
Rédigé par : zoé | 28/11/2006 à 18h49
à lire dans Guysen d'aujourd'hui :
"Israël doit redevenir un quartier juif de la ville arabe"
"Pour Ahmed Benhelli, il faut tirer les leçons du passé – comprenez avant la création de l’Etat d’Israël – pour trouver la solution au conflit actuel. « A travers leur histoire, les Juifs ont vécu en tant que citoyens à part entière dans un quartier juif de la ville arabe.
Ils jouissaient de tous les droits et du respect issu de la citoyenneté et avaient les mêmes devoirs, dans une atmosphère de tolérance et d’harmonie.
Nombreux étaient les ministres, les gouvernants, les savants et les artisans juifs.
Le temps serait-il venu pour Israël d’accepter de vivre dans les vraies limites de « sa taille », comme un quartier juif dans la ville arabe, conformément au concept de l’Histoire et à la logique de la nature ? De vivre comme un Etat « à la taille » de ses habitants et de sa superficie géographique définie par les résolutions des Nations-Unies, en paix et en sécurité parmi les Etats de la région. Et d’œuvrer tous à consacrer leurs capacités humaines et matérielles au processus d’édification, de progrès et de réalisation de la prospérité, au lieu des guerres, des pleurs, des peines et des égoïsmes. »"
http://www.guysen.com/articles.php?sid=5280
bonne journée
Zoé
Rédigé par : zoé | 29/11/2006 à 17h39
avez-vous signé la pétition deux peuples deux états (2p2e) ?
http://www.2peuples2etats.org/
nous ne sommes à ce jour que 7500 signataires !
Rédigé par : Fabien Abitbol | 29/11/2006 à 18h54