La prochaine Marche de nuit « féministe et non mixte », première depuis celle de juin 2008, aura lieu samedi 27 novembre, annonce Rage de nuit. Rendez-vous est fixé à 17h devant l'hôpital Tenon, rue de la Chine (Paris 20e), métro Gambetta (lignes 3 et 3bis), bus 26, 61, 62,64,69, Traverse de Charonne. Ci-dessous le texte initial de l'appel, légèrement différent de celui qui figure sur l'affiche mise en place ces jours-ci.
[Lire: La non-mixité, pourquoi, comment?, 13 juillet 2009] mise à jour du 25/11
«Charmante !», «Vous êtes seule(s)?», «Ah vous lisez mademoiselle ?», «Vous n'avez pas peur ?», «T’es bonne tu sais…», «Tu pourrais être canon si tu mettais une jupe !», «Tu suces ?», «Pour qui tu te prends, salope !», «Tu n’es qu’une sale gouine !», «Laquelle fait l’homme ?», «C’est il ou elle ?», «Les gens comme toi ne devraient pas exister !»
Pelotées dans le métro, suivies et insultées dans la rue, nous sommes considérées, jugées et jaugées comme un morceau de viande. NON, les violences n’ont pas d’heure et elles sont partout : dans les maisons, dans la rue, au travail… L’espace public (métro-bus, parcs, bars, rues) soi-disant neutre, est recouvert de pubs de magazines, d’affiches, banalisant la culture du viol. Les agressions masculines sont cause de mort, d’invalidité, de handicaps pour les femmes du monde entier. La violence des hommes contre les filles, les femmes, les lesbiennes et les femmes trans frappe tous les milieux sociaux, toutes les cultures, tous les pays et toutes les religions.
Nous dénonçons les violences spécifiques faites aux lesbiennes parce qu’elles s’aiment, affirment leur existence, se réapproprient les espaces, échappent au contrôle des hommes.
Nous voulons être libres de circuler de jour comme de nuit. Liberté et autonomie pour toutes !
Nous marcherons contre toutes les violences patriarcales dans l’espace public comme dans l’espace privé. L'agresseur ne sonne pas, il a la clé. L'espace conjugal et familial reste le lieu privilégié de toutes les maltraitances.
Nous marcherons contre tous les interdits qu’on finit par trouver normaux et contre toutes ces normes (des normes esthétiques et de l'obligation à la sexualité et au plaisir après leur interdiction pendant des siècles,à la contrainte à la maternité et à l’hétérosexualité) qui nous étouffent. «La libre disposition de notre corps» s’est transformée en «libre exploitation de notre corps».
Nous marcherons pour transformer nos peurs en rage, en lutte, en force. Nous refusons la récupération de nos luttes par les partis à des fins racistes, sécuritaires, électorales et de contrôle social. Nous sommes contre la stigmatisation et l’exclusion des femmes voilées, et soutenons celles qui refusent le voile imposé.
Nous sommes contre la loi sur le racolage passif qui criminalise les prostituées et les rejette vers la périphérie et les met en danger. Nous sommes contre les vidéos-surveillances, la rétention de sûreté, les contrôles au faciès.
Nous refusons un état qui rafle et qui expulse les femmes sans papières. Nous marcherons contre l’économie capitaliste qui écrase d’abord les femmes (bas salaires, CDD, temps partiels imposés).
Nous ne voulons pas d’un monde où l’on doit choisir entre rêver d’être patronne et souffrir d’être exploitée.
Nous reprendrons l’espace public sans drapeaux ni partis.
Nous sommes libres de dire NON. Autonomie et résistance ! Fortes et fières, Solidaires et en colère !
Nous prenons la rue et la parole pour affirmer : Filles, femmes, femmes trans, lesbiennes et féministes…
La liberté de décider de nos vies partout et toujours, marchons la nuit, pour ne plus nous faire marcher dessus le jour !
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