Alors que les Jeux paralympiques, qui commencent à Londres le 29 août, sont considérés par France Paralympique comme la deuxième compétition sportive mondiale après les Jeux Olympiques, pas une seule heure de direct n'y sera consacrée sur le service public de l'audiovisuel.
Seul un résumé en troisième partie de soirée est prévu par France télévisions pour les athlètes.
Pour demander au président de la télé publique française de mettre fin, au moins partiellement, à cette injustice, une pétition est en ligne, à lire et signer ici.
Opposé à un projet de la Chancellerie de le nommer à Paris avocat général, le procureur Philippe Courroye s'est exprimé dans les colonnes du Figaro où il s'est dit "lynché". Dans un savoureux communiqué (à lire ici), le Syndicat de la Magistrature répond à la "victime d'une procédure d'exception".
Dans un communiqué à lire ci-dessous, l’Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé) évoque le cas d’une ressortissante somalienne qui «risque à tout moment d’être renvoyée, par les autorités françaises, vers son pays».
Arrivée le mardi 3 juillet, cette femme a vu sa demande d’asile «rejetée en moins de vingt-quatre heures par le ministère de l'Intérieur, qui a alors prescrit son renvoi vers la Somalie». Sans interprète, elle a saisi le Tribunal administratif, qui a rejeté sa requête le samedi 7 juillet.
«Cette décision de refoulement a été prise en dépit des risques évidents qu’encourt Mademoiselle A. dans son pays, en tant que femme et membre d’un clan minoritaire, originaire d’une partie du pays en proie à des affrontements meurtriers pour les civils», dénonce l’Anafé, qui rappelle que:
• la France ne peut pas renvoyer une personne vers un territoire où sa vie, sa liberté ou sa sécurité serait menacée,
• en mars 2012, le Haut commissaire des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR) a estimé que «la généralisation des manquements à leurs obligations internationales humanitaires par toutes les parties au conflit et le large éventail de violations des droits humains ayant lieu, rendent évident le fait que toute personne renvoyée dans le Sud ou le Centre de la Somalie serait, du seul fait de sa présence dans le Sud ou le Centre de la Somalie, victime d’atteintes sérieuses à son encontre»,
et demande au ministre de l’Intérieur de mettre fin à cette procédure de refoulement.
Le communiqué de l’Anafé: Téléchargement Anafé-Somalie-0712
Chômage annoncé, été plombé. C'est en quelque sorte l'état d'esprit de la dernière lettre de Actuchomage, qui annonce un rassemblement à Paris, le 9 juillet au matin, des associations de chômeurs et précaires, oubliées du gouvernement.
Bernard Thibault (CGT) évalue à 80.000 les suppressions d'emplois à venir. "Rien que chez Peugeot, Air France, Sanofi, SFR, Doux, 20.000 licenciements sont envisagés ou déjà actés", précise l'APEIS l'APNéE, qui gère le site Internet www.actuchomage.org
Rien que dans le bâtiment, la fédération professionnelle prévoit 35.000 destructions d'emplois en 2012.
Les deux mille contrats annoncés chez Pôle Emploi par le ministre du Travail ne sont pas prévus pour accompagner les demandeurs d'emploi déjà inscrits, mais pour "gérer le tsunami de licenciements qui se forme à l'horizon et dont nous percevons déjà les embruns", explique la dernière lettre de Actuchomage.
Dans ce contexte s'ouvre, le 9 juillet, la Conférence Sociale à laquelle ne sont pas conviées les organisations de Chômeurs et Précaires.
"Voilà 8 ans maintenant qu'Actuchomage (avec le Mouvement National des Chômeurs et Précaires, Agir ensemble contre le Chômage, l'APEIS…) milite en faveur de la représentation des sans emplois et des sous-employés là où se décide leur sort. Au bas mot : 6 millions de personnes, 20% de la population active", regrette Actuchomage, constatant que "les premiers concernés ne sont pas représentés".
Aussi, l'association de chômeurs et précaires appelle à un rassemblement lundi 9 juillet à 10 heures au Trocadéro à Paris, sortie Cité de l'Architecture.
Créé en 1991 juste avant la Guerre deBosnie, le Secours islamique (Secours Islamique France, SIF) célèbre ses vingt ans avec un week-end portes ouvertes à la gare Montparnasse, à Paris, avant une présentation à Lyon, Saint-Denis, Bordeaux et Marseille.
Le SIF revendique 80.000 donateurs, avec un budget de 21M€, 500 bénévoles et une centaine de salariés.
Méconnu du grand public, il invite grands et moins grands “de 7 à 77 ans” à découvrir ses activités les 23 et 24 juin au Village humanitaire de la gare Montparnasse.
Davantage de renseignements, et le mot du président, en cliquant ici.
A l’appel de diverses associations et organisations politiques, un rassemblement est organisé ce vendredi 15 juin à partir de 18h30 à Paris, «pour l’arrêt des exactions des salafistes et des nervis et contre les menaces exercées sur les libertés en Tunisie pour la défense des libertés individuelles, contre la guerre de religion imposée par les salafistes».
Le communiqué, daté du 13 juin et dont le texte intégral figure ci-dessous, précise que le rassemblement aura lieu à compter de 18h30 près de l’Ambassade de Tunisie, Place André-Tardieu, à la sortie du métro Saint-François Xavier (ligne 13).
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Paris le 13 juin 2012,
Les associations et organisations politiques démocratiques tunisiennes en France, appellent à un rassemblement, prés de l’Ambassade de Tunisie pour condamner les violences perpétrées simultanément, ces deux derniers jours, par des nervis et des groupes extrémistes religieux.
Après avoir sévi ces derniers temps, entre autres, contre les journalistes, les intellectuels, syndicalistes, les enseignants, les militants démocrates et les artistes, les salafistes et les nervis ont détruit et lacéré des œuvres d’art, jugées blasphématoires, lors d’une exposition intitulée «le Printemps des Arts» au palais d’Abdellia, à la Marsa.
Les violences se sont ensuite propagées, dans les quartiers populaires de la ville de Tunis : Intilaka, Ettadhamen et Essijoumi, ainsi que dans les villes de la banlieue nord : La Marsa, Carthage et le Kram, semant la panique et le désarroi durant la nuit. Elles ont également atteint les gouvernorats de Jendouba, Sousse, Monastir et Tatouine. Suite à quoi, un couvre-feu nocturne a été institué à Tunis et dans quatre régions.
Ces groupes se sont aussi attaqués au Tribunal de Tunis à Essejoumi, où ils ont incendié le bureau du procureur. A Jendouba, ville du nord-ouest tunisien, des groupes salafistes ont incendié le siège régional du syndicat U.G.T.T. (Union Générale Tunisienne du Travail) et les sièges de trois partis politiques : le parti communiste des ouvriers de Tunisie, le mouvement des patriotes démocrates et le parti républicain. Il faut rappeler que les groupes salafistes accompagnés de casseurs, ont déjà attaqué à Jendouba plusieurs locaux de la police et des débits de boissons alcoolisées. Ces groupes bénéficient depuis plusieurs mois, d’une réelle impunité, et ce malgré la gravité de leurs actes.
Les signataires de cet appel dénoncent ces actes graves, attentatoires aux libertés et à la démocratie qui surviennent après l'appel, relayé par des chefs salafistes tunisiens, du chef d'al-Qaïda, Aymen Adhawahiri, au soulèvement des Tunisiens pour l’instauration de la Charia en Tunisie.
Ils condamnent ceux qui appellent à l’affrontement religieux et qui utilisent illégalement les mosquées comme bases arrière, pour propager leurs discours haineux.
Les signataires exigent du gouvernement, la prise de mesures urgentes, pour neutraliser ces semeurs de troubles, violents et intolérants, qu'ils soient d’ailleurs, salafistes ou casseurs au service des contre-révolutionnaires, et qui s’attaquent à tous ce qui ne partagent pas leurs convictions fascistes.
Nous mettons en garde le gouvernement contre la poursuite de ces violences organisées par des salafistes et des nervis, et lui rappelons qu’il est le garant de la sécurité de toutes les personnes et les biens.
Les signataires refusent que la Tunisie devienne un champ de bataille, ce qui aurait des conséquences désastreuses pour le développement économique et réaffirment la nécessaire ouverture de notre pays, au reste du monde.
Les signataires appellent les démocrates et les défenseurs des droits de l’homme tunisiens de Tunisie ou à l'Étranger, ainsi que nos amis Maghrébins et Machrequins, Français et Européens qui se sont mobilisés avec nous pour chasser le dictateur Ben Ali, à se mobiliser encore une fois, pour la défense de la tolérance, des libertés et de la démocratie en Tunisie.
Cette mobilisation est urgente, pour contrecarrer les violences des salafistes, des casseurs et de leurs commanditaires et pour défendre les libertés ; de création, de croyance et d’expression, de presse, syndicale et associative.
POUR L’ARRÊT DE LA VIOLENCE DES SALAFISTES ET DES NERVIS EN TUNISIE
POUR LE RESPECT DES LIBERTÉS ET DES DROITS DE L’HOMME EN TUNISIE
POUR LES OBJECTIFS DE LA RÉVOLUTION : DIGNITÉ, TRAVAIL ET LIBERTÉ
VENDREDI 15 JUIN 2012 A PARTIR DE 18H30
Prés de L'AMBASSADE DE TUNISIE
PLACE ANDRE TARDIEU SORTIE DU METRO ST. FRANCOIS XAVIER (ligne 13)
Premiers signataires:
Association Démocratique des Tunisiens en France (A.D.T.F.)
Association Interculturelle de production, de Diffusion et de Documentation Audiovisuelles -(A.I.D.D.A.)
Association des Tunisiennes et des Tunisiens en Suisse
Association des Tunisiens du Nord de France (A.T.N.F.)
Collectif Culture - Création - Citoyenneté (Collectif 3C)
Collectif des Femmes Tunisiennes
Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l'Homme en Tunisie (C.R.L.D.H.T.)
Ettakatol / France
Courant Réformateur -P.D.P.
Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives ( F.T.C.R.)
Association Filigrane
Mouvement Citoyen des Tunisiens en France (M.C.T.F.)
Mouvement des Patriotes Démocrates (M.O.P.A.D. (Watad) / France )
Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie ( P.C.O.T.)
Parti Républicain - Tunisie
Réseau Euro-Maghrébin Culture et Citoyenneté (R.E.M.C.C.)
Union des Tunisiens pour une Action Citoyenne (U.T.A.C.)
Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens (U.T.I.T.)
W.D. 15
Avec le soutien de :
- Associations :
Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (A.C.D.A.)
Association des Citoyens des Originaires de Turquie (A.C.O.R.T.)
Association Égalité Toulouse Mirail
Association Marocaine des Droits de l'Homme / Paris (A.M.D.H.)
Association des Marocains en France (A.M.F.)
Association des Familles des Prisonniers et Disparus Sahraoui (A.F.A.P.R.E.D.E.S.A. / France)
Association de Soutien aux Droits de l' Homme au Maroc (A.S.D.H.O.M.)
Association des Travailleurs Maghrébins en France (A.T.M.F.)
Centre d'études et d'initiatives de solidarité internationale (C.E.D.E.T.I.M)
Centre Euro-Méditerranéen Migration et Développement (E.M.C.E.M.O. / Pays-Bas)
Collectif Nationale pour les Droits des Femmes
Comité International de Soutien aux Syndicats Autonome (C.I.S.A.)
Ensemble, Vivre, Travailler et Coopérer (E.V.T.C.)
Forum Citoyen -Monde Arabe (F.C.M.A).
Forum Citoyenneté Solidarité des Marocains en Europe (F.C.S.M.E.)
Forum Palestine Citoyenneté
Inter-collectif de Solidarité avec les Luttes des Peuples du Monde arabe (Inter-Co)
Le Manifeste des Libertés
Ligue Française des Droits de l' Homme (LDH)
Mouvement pour une Citoyenneté Active (M.C.A.)
Mouvement de la Paix
Na'oura / Bruxelles
Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l' Homme (R.E.M.D.H.)
SOS Migrants / Bruxelles
Vérité et justice Pour l'Algérie
Parti de la Voie Démocratique / Paris
- Syndicats :
C.F.D.T.
C.G.T.
Force Ouvrière
Union syndicale Solidaires.
U.N.S.A.
- Partis :
Les Alternatifs
Europe Écologie les Verts (E.E.L.V.)
Fédération pour une Alternative Sociale et Écologique (F.A.S.E.)
Gauche Unitaire (G.U.)
Nouveau Parti Anti-capitaliste (N.P.A.)
Parti Communiste Français (P.C.F.)
Parti de Gauche (P.G.)
Parti Socialiste (P.S.)
Pour signer cet appel : t.benhiba@gmail.com
Un rassemblement de soutien aux étudiants du Québec est prévu ce mardi 22 mai de 18h à 20h, à la Fontaine Saint-Michel à Paris (bus 96, RER Saint-Michel, métro Odéon). Au Québec aussi, avec la Loi78, dite «loi spéciale», le gouvernement veut criminaliser un mouvement social.
Depuis plusieurs mois, une grève estudiantine dure au Québec, plus dure que celles des années précédentes. Les étudiants s’opposent à la hausse de l’ordre de 70% des frais de scolarité. Néanmoins, toutes les universités et les Cégeps (institutions pré-universitaires) ne sont pas touchés de la même façon au sein de la province.
Alors que les premières associations étudiantes entraient en grève le 13 février dernier, les premières négociations entre le gouvernement et les principales associations étudiantes n’ont commencé que le 23 avril 2012, trois jours après les premiers affrontements entre policiers et manifestants. Deux jours plus tard, la CLASSE, bien que représentant 100.000 étudiants, est expulsée de la table des négociations.
La répression violente ne semblant pas suffire, la ministre québécoise Line Beauchamp (l’éducation étant une compétence provinciale) a démissionné au bout de treize semaines de grève, le 14 mai. Les représentants des associations étudiantes venaient pourtant d’accepter de soumettre à leurs membres un texte qui prévoyait d’étaler sur sept ans au lieu de cinq, la hausse prévue des droits de scolarité, de 1780 dollars annuels (1370€) à près de 4000 dollars (3075 €), proposition qui fut rejetée par les étudiants
Le gouvernement Charest a décidé de passer à une étape supérieure: la législation d'exception. Qui, outre l’annulation de la session en cours, ne vise apparemment rien de moins que l'interdiction des mouvements sociaux.
Cette loi spéciale, qui vient d'être adoptée, restreint le droit de manifester, rend les associations étudiantes responsables du préjudice causé à un tiers par ses membres lors de manifestations, et leur impose de lourdes amendes (25.000 à 125.000$ canadiens, soit 19.200 à 96.000€) en cas de non respect de la loi.
Mardi, alors qu’une manifestation est prévue à Montréal, (où pas plus tard que dimanche près de 300 personnes ont été arrêtées) à l’heure de la pause méridienne, avec le décalage horaire de six heures le rassemblement parisien est programmé à 18 heures.
Outre #Loi78, sont à suivre sur twitter les tags #manifencours et #GGI (pour «grève générale illimitée»). Par ailleurs, la police de Québec, qui utilise aussi les mêmes codes, diffuse en temps réel ses informations sur son compte twitter, qui avoisine désormais les 30.000 abonnés.
Afin de faciliter la tâche des Internautes, surtout Québécois, un informaticien de l’est parisien a mis en place dimanche 20 mai au soir le compte twitter @ManifencoursQbc, qui relaie les informations qui lui sont transmises en DM (messagerie interne).
F. A., avec P. L., photo (DR): A l’Université Laval, à Québec, la porte du local de l'association des étudiants en anthropologie
Un communiqué de l’Observatoire du Droit à la Santé des Etrangers (ODSE, à télécharger ci-dessous) indique que deux étrangers gravement malades ont été expulsés le vendredi 27 avril, l’un vers la Géorgie l’autre vers le Maroc, le ministre de l’Intérieur «les renvoyant ainsi à une mort certaine».
Le ressortissant géorgien était atteint d’une hépatite C, et risque une cirrhose du foie en cas d’interruption de son traitement. Le ministère de la Santé avait transmis un avis en ce sens au ministère de l’Intérieur.
Le ressortissant marocain, séropositif au VIH, avait adressé une demande de renouvellement de sa carte de séjour pour soins à la préfecture de l’Hérault. Sa carte de séjour l’attendait à la préfecture, le protégeant en théorie de toute expulsion. Mais un juge pénal a prononcé à son encontre une double peine, exécutée par le ministère de l’Intérieur, pourtant saisi par La Cimade.
Les associations signataires du communiqué (ACT UP-Paris, l’AFVS, AIDES, la CIMADE, COMEDE, COMEGAS, Créteil Solidarité, GISTI, Médecins du Monde, le Mouvement français pour le planning familial, MRAP, Solidarité Sida) demandent au nouveau président de la République de «faire revenir ces deux personnes en France pour qu’elles puissent y poursuivre les traitements engagés», de «rétablir la protection légale des étrangers malades telle qu’elle existait avant la loi du 16 juin 2011», de «transmettre sans délai des instructions claires aux administrations en charge certes de la police des personnes étrangères, mais également de leur protection, pour que leur dignité et leur vie soient garanties».
Le communiqué ODSE du 10 mai Téléchargement ODSE-Expulsions100512
Ménilmontant. Passant samedi à 17h devant l’épicerie de la rue Sorbier proche de la rue Juillet, je diffusais sur twitter une photo de cette épicerie. Un souvenir d’arrestation, à l’été 2006, me revenait à l’esprit, comme souvent ces derniers temps.
L’un des enfants de cette épicerie, Abdellah, alors âgé de dix-neuf ans, avait été arrêté en juillet 2006, peu après avoir obtenu son CAP, et expulsé vers un Maroc où il n’avait pas grandi.
Un rap lui avait été consacré en 2009, disponible sur le site de RESF.
A partir de juin 2006 et la publication de la “circulaire Sarkozy” du 13 juin, les expulsions se sont multipliées. Sur le site du Réseau éducation sans frontières, les expulsions réalisées et celles évitées. Il ne s’agit que des cas dont RESF a connaissance.
Presque un an plus tard, le 17 juin 2007, Nicolas Sarkozy était alors à l’Elysée, un jeune de Ménilmontant mourait dans un fourgon de police, au pied de l’hôtel Nadaud, rue de la Bidassoa. Lamine Dieng n’avait pas vingt-cinq ans. Une partie du quartier (dont le libraire,… convoqué au commissariat) allait s’interroger sur les circonstances, en vain. En janvier 2009, son comité de soutien rejoignait le collectif «Police, personne ne bouge !».
F. A.
«Tiens, je vais vous flooder un peu mais j’ai envie de vous raconter une histoire authentique». Ce message publié sur le réseau social twitter ce vendredi 11 mai à 13h29, heure à laquelle certains préparent leur fin de semaine, d’autres s’activent sur leurs recommandations (les fameux #FollowFriday), émanait du compte de @Maitre_Eolas, par ailleurs taulier du Journal d’un avocat. Donc promettait.
Voici donc, in extenso, en messages de 140 signes au maximum, l’histoire contée par l’avocat, d'un dossier dont il a eu à s'occuper. Un dossier, en l'occurrence un être humain…
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Tout est vrai sauf le prénom et le nom du pays où ça se passe, mais c'est en Europe, terriblement près de Paris.
Martina est née en Bordurie, ce qui déjà n'est pas de bol. Mais être née fille en Bordurie, c'est la mouise absolue, vous allez voir.
Martina a un frère. Sa mère est tombée malade et ne peut plus avoir d'enfant. En Bordurie, avoir plein de fils, c'est bien.
Le destin de Martina est tout tracé : elle va aller à l'école tant qu'elle est trop petite pour aider à la ferme, mais n'ira pas au collège
A 14-15 ans, elle sera promise par son père à un type qui a plein de chèvres, mariée à 18 ans, et bon débarras.
Seulement voilà, Martina, l'école, elle adore ça. Elle est douée, la meilleure de sa classe.
Donc déjà, elle se fait casser la gueule par les garçons qui ne supportent pas qu'une fille aient de meilleures notes qu'eux.
Martina s'en fout, avec les torgnoles que son père lui colle à la maison, elle encaisse très bien.
Elle finit le primaire et veut aller au collège. Le père refuse. La mère prend sa défense. Torgnoles.
Finalement, le père cède, mais à la condition que ça ne lui coûte pas un centime bordure.
Pendant tout le collège et le lycée, Martina va se lever à l'aube marcher 3 km jusqu'à la route, prendre le bus pour Szohôd, idem le soir.
Toutes ses vacances, elle les passe à garder les brebis et les chèvres pour payer ses études. Pas un jour de vacances de son enfance.
Voilà, la partie rigolote de l'histoire est terminée.
Martina veut continuer ses études et faire médecine. Refus de son père. Martina a 18 ans, elle va se marier.
La mère de Martina est malade. Elle est même mourante, son mari n'ayant pas voulu payer les soins de son cancer.
Sur son lit de mort, elle fait promettre à son époux qu'il laissera Martina continuer ses études. Et là une chose inouïe se passe.
Pour la seule fois de sa vie, il va faire ce que lui demande son épouse. Martina peut suivre ses études, mais il ne paiera pas.
Martina s'installe donc à Szohôd pour ses études, et travaille à côté comme serveuse pour les financer.
Et là, Martina réalise que les hommes ne l’intéressent pas du tout. Martina aime les femmes.
Naitre en bordurie, c'est pas de bol. naitre fille en Bordurie, c'est la mouise. Mais être lesbienne en Bordurie, dur de faire pire.
Elle fréquente le milieu lesbien de Szohôd, composé de… 8 lesbiennes. Szohôd,c'est un village, mais avec des réverbères car c'est la capitale
Elle est vue dans LE bas lesbien de Szohôd, et ça finit par arriver aux oreilles du papa.
Furieux, déshonoré, le père envoie son fils chercher Martina, de force. Martina est battue comme plâtre et séquestrée dans la cave.
Le père dit que ces conneries, c'est fini, elle épousera monsieur Chèvres, et va prévenir le maire pour que les papiers soient signés.
Au bout d'une demi heure environ, la porte de la cave s'ouvre. C'est sa belle soeur.
Elle dit à Martina de s'enfuir, qu'elle est top intelligente, elle ne peut pas finir dans ce trou comme elle.
Elle lui donne le peu d'argent qu'elle a pu piquer à son mari. Martina ne demande pas son reste et s'enfuit.
En cavalant à travers la campagne bordure, elle réalise que sa belle soeur s'est probablement suicidée en faisant ça.
Les crimes d'honneur existent en Bordurie,et un mari qui tuerait son épouse qui l'a volé et a déshonoré la famille ne sera jamais poursuivi.
Martina est arrivée à la frontière syldave. Son objectif, c'est d'aller dans un pays dont on lui a parlé quand elle allait à l'école.
C'est un beau pays, où les femmes sont libres de choisir leur métier, leur époux, et peuvent vivre leur homosexualité au grand jour.
Ce beau pays, ce paradis, cet espoir ultime avant la mort, c'est la France.
Martina a réussi à arriver en France, après un périple qu’elle a promis aux passeurs qui l'ont aidé de ne pas raconter.
Elle a évité, comme on le lui a bien dit, la police aux frontières, les zones d'attente, synonyme de retour express en Bordurie.
Martina, qui ne manque pas de ressources, a triomphé des embuches administratives et pu déposer un dossier complet de demande d'asile.
Elle a attendu six mois pour être reçue à l'OFPRA. En six mois, elle a appris à parler un français remarquable.
Martina s'est vu accorder le statut de réfugiée par l'OFPRA, en raison des craintes qu'elle a du fait de son homosexualité et de sa famille.
Elle n'a pas eu son diplôme de médecine, ses études bordures n'ont aucune valeur en France.
Martina travaille désormais comme agent d'entretien dans un hôpital.
Je vous laisse réaliser la chance qu'a la France d'accueillir en son sein une femme comme Martina, …
…qui depuis ses 9 ans mène sa vie comme elle veut, malgré les pires obstacles qu'elle a pu connaitre. Merci Martina.
Je précise, suite à des questions et remarques, que Martina est arrivée en France pendant que N. Sarkozy était président.
NB: La Bordurie dont parle Maître Eolas se trouve en Europe, mais n’est pas un pays membre de l’Union européenne.