Au détour d’une intervention sur la prochaine mise à disposition de la communauté musulmane de Paris d’une ancienne caserne, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant a affirmé que l’Etat avait «une responsabilité» dans la chaîne du halal. Fateh Kimouche, du site Al-Kanz, lui reproche sa timidité et lui demande de “faire le ménage” pour le bien des consommateurs, mais aussi de l'industrie française.
Deux semaines après la fin du ramadan, les musulmans du Nord de Paris pourront aller prier dans les locaux de l'ancienne caserne de Clignancourt, qui comportent deux salles, l'une de 1.200 mètres carrés, l'autre de 800 mètres carrés. Selon le ministre en charge des Cultes, pendant toute la durée du ramadan «une information en direction des fidèles leur disant que les prières de rues doivent cesser» doit être effectuée.
Le ministre ne faisait que confirmer une information publiée le 26 juillet par Le Parisien. Cet hébergement en caserne devrait coûter dans les 180.000€/an (lire La Croix du 29 juillet).
Après que des produits certifiés halal se sont avérés non conformes, le ministre a estimé qu'il n'était «pas question que l'Etat aille se mêler de ces affaires religieuses». Toutefois, il a rappelé que «l'Etat, avec ses services de la concurrence et de la consommation, a une responsabilité, c'est qu'il n'y ait pas de tromperie sur la marchandise. Il y a donc possibilité de faire des recours, de déposer des plaintes».
Pour Claude Guéant, c’est aux responsables du culte musulman, qui ont «édité une charte concernant le halal» de s’organiser «pour que les règles qu'elles ont édictées soient respectées», car il n’appartient pas à l’Etat français, laïc, «d'être l'instrument de l'organisation d'une pratique religieuse».
Mais Fateh Kimouche, qui tient le site de défense du consommateur musulman Al-Kanz prend les propos ministériels avec circonspection et estime notamment que «les consommateurs musulmans ne doivent rien attendre des instances censées les représenter». Selon lui «la France dispose de trois atouts pour devenir un fleuron de l’industrie du halal: 1) un outil industriel de haute qualité, 2) la plus importante population musulmane d’Europe, 3) des compétences éprouvées sur ce marché».
Et de conclure: «Faites le ménage M. Guéant sur le marché du halal, vous ferez du bien à la France».
F. A.
A lire : Prétendu halal dans les foyers de travailleurs (août 2011, Al-Kanz.org) ; Le faux halal, trop facile à faire et à vendre ! (octobre 2010, Dinam le blog) ; L'aide (inattendue) des “identitaires” aux musulmans pratiquants (février 2011, Ménilmontant, mais oui madame…) ; Casino retire ses saucisses halal suspectes des rayons (février 2011, Reuters)
halal = poison
c'est à se demander comment cette merde est légale alors qu'il existe au niveau européen des textes pour la protection des animaux
Rédigé par : djikkers | 09/08/2011 à 16h43
Les consommateurs musulmans qui se plaignent, c'est le monde à l'envers pour au moins 2 raisons :
- c'est avant tout le consommateur non musulman (94% des français) qui est escroqué par la présence de viande halal non étiquetée un peu partout dans la filière "classique" (50% de la viande de mouton selon la SPA; 100% des poulets KFC...)
- l'abattage rituel halal et casher est une cruauté archaïque sans nom qui n'existe que par dérogation aux règlements sanitaires français. C'est interdit dans de nombreux pays. C'est halluciant de batir une industrie sur une dérogation!
Rédigé par : Fred | 19/09/2011 à 10h20
Fred,
1- Plaignez-vous auprès des industriels pour les viandes casher et halal non étiquetées revendues sur le circuit traditionnel. Ce sont eux les seuls responsables.
2- Que savez-vous de l'abattage rituel et surtout non rituel ? Votre commentaire se fonde évidemment sur une vraie connaissance du sujet,sinon vous n'interviendriez pas avec autant de pugnacité.
Merci de votre réponse.
Rédigé par : Al-Kanz | 20/09/2011 à 22h06