La place dédiée à Mohamed Bouazizi sera inaugurée le jeudi 30 juin 2011 à 11h15, à l’angle de l’avenue de la Sibelle et de l’avenue Reille, dans le 14e arrondissement, en présence de Mokhtar Trifi, président de la Ligue tunisienne des Droits de l’homme.
La décision de rendre hommage à Mohamed Bouazizi remonte au Conseil de Paris des 7 et 8 février dernier (lire ici). A l’initiative des élus communistes et Front de Gauche, le conseil avait approuvé à l’unanimité l’idée d’un «lieu parisien». Mais ni l’arrondissement ni le type de lieu n’avaient été tranchés.
Le 3 mai dernier (ordre du jour à télécharger ici), le conseil d’arrondissement du 14e votait la délibération DU-2011-166 attribuant à la voie BO/14 de la ZAC Alésia-Montsouris la dénomination ”place Mohamed Bouazizi, en hommage au peuple tunisien et à sa révolution de janvier 2011”.
Nous étions alors à la veille de l’évacuation musclée de l’avenue Simon-Bolivar, dans le 19e arrondissement, effectuée à la demande de la Ville de Paris.
C’est le 13 mai, alors que le gymnase de la rue de la Fontaine-au-Roi était occupé depuis six jours par des migrants chassés de Simon-Bolivar, que le Conseil de Paris se penchait sur l’hommage à Mohamed Bouazizi. Par dérogation à la délibération du Conseil Municipal du 23 décembre 1932, qui prévoyait que le nom d’une personnalité ne puisse être attribué à une voie publique de Paris que cinq ans au plus tôt après son décès (la désormais classique “jurisprudence Jean-Paul II”), la délibération du conseil d’arrondissement du 14e était adoptée par Paris.
«Paris souhaite inscrire dans sa trame urbaine le sentiment de solidarité et l’enthousiasme spontané des parisiennes et des parisiens pour le peuple tunisien», peut-on lire dans la délibération.
Une «solidarité» et un «enthousiasme spontané» qui font un peu défaut pour ce qui concerne la trentaine de migrants chassés le 16 juin, pour la deuxième fois, du 36 rue Botzaris (19e) et qui ne peuvent, à ce jour, compter que sur quelques Parisiennes et Parisiens, en sus de la toute jeune association Action tunisienne et des trois passages nocturnes hebdomadaires de Emmaüs France. Pour l’instant, eux dorment dehors, toujours.
F. A., photo: rue de Ménilmontant (20e) au abords du Carré Baudoin, une fresque allie les 140 ans de la Commune de Paris à la révolution tunisienne
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