Dans une tribune publiée ce mardi sur le site de Danielle Simonnet, des Conseillers de Paris, des adjoints de Bagnolet et Montreuil (Seine-Saint-Denis), des élus des 19e et 20e arrondissements, et des conseillers régionaux de gauche protestent contre l’attitude des maires socialistes des 10e, 11e, 19e et 20e arrondissements qui ont «félicité la mesure» prise par la préfecture de police de Paris consistant à mettre en place une brigade spécialisée de terrain (BST) travaillant sur les quatre arrondissements et dépendant du nouveau commissaire central du 20e.
«Nous savons pertinemment que la répression permet “au mieux” dans sa logique de déplacer les lieux de revente et donc de déplacer également les nuisances pour les habitant-e-s sur d’autres. Par ailleurs, nous savons avec certitude que ces mesures aboutissent régulièrement à des contrôles au faciès et à la chasse aux sans papiers que nous condamnons», écrivent-ils, affirmant qu’il est «temps de sortir des logiques répressives, et de construire des politiques alternatives.»
Les signataires de la tribune considèrent qu’il est «urgent d’envisager l’installation d’autres “carrés des biffins” comme dans le 18e arrondissement de Paris».
Revenant sur la «révolution citoyenne tunisienne que chacun salue aujourd’hui», les élus rappellent qu’elle «a trouvé son point de commencement après l’immolation d’un jeune, victime de la précarité, qui revendait à la sauvette des objets trouvés et se voyait sans cesse arrêté et ses biens confisqués». Et de faire le parallèle avec le vote en France de la Loi Loppsi2, «qui porte les peines à l’encontre des revendeurs à la sauvette à 3 750 euros d’amende et à 6 mois fermes d’emprisonnement», nuançant néanmoins: «la situation ici et là-bas est en nombre de points différente, mais la crise du système capitaliste et des politiques libérales qui l’aggravent frappe ici également durement les populations les plus précaires».
Les élus signataires expliquent par ailleurs dans les grandes lignes ce que pourraient être —selon eux— un marché des biffins, légal, excluant la vente alimentaire. Et cela correspondrait à peu près à la photo ci-dessus, réalisée sans trucage, lundi 31 janvier à 16h44, depuis le terre-plein à hauteur du métro Couronnes. Comme on peut le voir, le véhicule de police était arrêté à proximité de l’ancienne Trésorerie de Belleville (actuel supermarché Franprix), et comme a pu le constater le ouaibemaître de ce blogue avant de prendre le cliché, des policiers de la BST patrouillaient entre autres sur les trottoirs du boulevard de Belleville, tant sur le 11e que sur le 20e.
Les employés municipaux avaient déjà installé le matériel qui servirait au marché alimentaire du mardi, mais dont personne ne faisait usage à cette heure.
Depuis que, début mai 2010, la maire du 20e arrondissement a dénoncé «un marché de la misère» à la porte de Montreuil, le sujet revient régulièrement dans les médias, y compris aux journaux télévisés de France3 et France2. En octobre dernier, un conseil d’arrondissement a été ajourné à cause d’une manifestation pro-biffins.
Peut-être est-il temps de trouver une sage solution, un compromis pour tous.
Fabien Abitbol
Pour lire la tribune dans son intégralité, cliquer ici
A lire, sur wikipédia: La reine des biffins 1905
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