La situation est particulièrement tendue depuis le week-end dernier au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), indique la Cimade. Deux retenus ont tenté de mettre fin à leurs jours, deux autres se sont tailladé le corps, et plusieurs sont tombés malades à la suite d'un repas de qualité très douteuse, indique un communiqué daté du 25 juin.
« En l'espace de quatre jours, au Mesnil-Amelot, ce sont deux personnes qui ont tenté de se pendre. L'un a été libéré le lendemain suite à son hospitalisation. Le second a quant à lui été embarqué vers la Chine sans avoir pu faire valoir ses droits, ayant passé la quasi totalité de ces deux jours de rétention à l'hôpital », indique le mouvement œcuménique d’entraide. Sur les deux autres personnes qui « se sont auto mutilées en se tailladant le corps », l'une est toujours au centre de rétention, l'autre a été libérée le 22 juin.
Quant à l’intoxication alimentaire dont certains retenus ont été victimes, la Cimade estime qu’il s’agit d’« un élément traumatisant pour tout le monde, déclencheur d'angoisse dans un lieu déjà largement anxiogène » et « s’inquiète tout particulièrement de cette escalade de violence quotidienne que les retenus retournent contre eux-mêmes face à la violence institutionnelle de cet univers carcéral ».
L’actuel CRA comporte 140 places. Le futur CRA du Mesnil-Amelot II (photo: Xavier Delaporte / Cimade) aura une capacité de 240 places, soit 7000 étrangers par an, selon les calculs de la Cimade. La décision de le construire a été prise après l’incendie du CRA de Vincennes, voici juste deux ans, le 22 juin 2008, au lendemain du décès d’un ressortissant tunisien. Au total, le potentiel sera donc de 380 retenus à la fois sur le Mesnil-Amelot. Et, ajoute la Cimade, « sans compter qu'un projet de loi examiné au mois de septembre prochain risque d'allonger plus encore la durée de rétention », actuellement d’un maximum de 32 jours. Le ministre en charge de l’Immigration prévoit de la faire passer à 45 jours.
L’association rapporte également l’histoire d’un
ressortissant ivoirien interpellé le soir d’un match de football, alors qu’il supportait son équipe nationale. La vuvuzela mêne à tout, même en
centre de rétention !
Mais, au-delà de ce contrôle en cours de match de
football, d’un homme qui finalement a été remis en liberté, la Cimade relève
une grande disparité des cas rencontré « ces dernières semaines », et
énumère « un demandeur d'asile qui venait d'arriver en France, un
ressortissant européen, des personnes interpellées en toute illégalité, des étrangers
malades que l'administration a voulu expulser, un Congolais qui avait de telles
craintes en cas de retour que la Cour Européenne des Droits de l'Homme a ordonné
à la France de suspendre son éloignement, un étranger victime de la double
peine, une personne âgée vivant en France depuis 20 ans, des parents d'enfants
scolarisés en France, un futur papa, un concubin de Française, des personnes
issues de pays en situation de conflit généralisé (Sri-Lanka, Palestine, Irak,
Afghanistan, Somalie)… ». Ce qui fait dire à l’association que « ces
situations révèlent les conséquences d'une politique qui considère
l'enfermement des étrangers comme un instrument banal, alors qu'il ne peut
produire que violations des droits et de la dignité des personnes ».
F. A.
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/2010-06-25/le-centre-pour-refugies-a-steenokkerzeel-bloque-jusque-18-h-778298.php
A lire les commentaires, ça n'a pas l'air de déranger la majorité de mes con-citoyens d'enfermer dans des camps des "étrangers".
Vais-je connaître une époque que je n'ai pas connue ?
A voir le retour de l'extrême-droite un peu partout en Europe, je commence à avoir des craintes.
Rédigé par : raannemari | 27/06/2010 à 09h49