Ce jeudi soir sera le sixième Noël passé sans nouvelles de Guy-André Kieffer, tant pour son épouse et sa fille, dans le 20e arrondissement de Paris, que pour son frère cadet dans le Rhône et son autre frère et ses parents dans l’Isère… Un accord franco-ivoirien de restructucturation de la dette a été signé ce mois-ci, portant sur 205 milliards de francs CFA (312M€). « Joyeux Noël tout de même à nos fins négociateurs », écrit Bernard Kieffer à la rubrique News du site Vérité pour Guy-André Kieffer en date du 24 décembre…
Depuis que la CPI a été saisie, le président Gbagbo a renégocié la dette et donné un entretien au Figaro
©Le Nouveau réveil, 4 déc 09
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Dans le cadre de l’initiative PPTE (pays pauvres très endettés), la Côte d’Ivoire « restructure » sa dette. A coup de milliards de francs CFA. La BEI (Banque européenne d’investissement) a totalement épongé la sienne en premier (lire ici). Le Royaume de Norvège vient d’étaler la sienne sur vingt-trois ans (lire là). La France, plus gros créancier de la Côte d’Ivoire (environ 60% des engagements du pays), a annulé le 9 décembre dernier pour 205 millliards de francs CFA de dettes, indique Le Quotidien, relayé par Abidjan.net. Soit 312,5M€.
Comme l’écrivaient en juillet dernier Pascal Airault et Baudelaire Mieu dans ce sujet de Jeune Afrique, les élections présidentielles, sans cesse reportées depuis octobre 2005, devraient coûter au bas mot 200 milliards… Dés élections dont Bernard Kouchner « pense » qu'elles auront lieu en 2010 (contrairement à Nicolas Sarkozy) et qu'elles seront gagnées par Laurent Gbagbo. Ingérence ? Il s'exprimait devant des journalistes français et américains de ce club fondé en 2002.
« La France, a usé de tout son poids pour que son ancienne colonie puisse bénéficier dans l’immédiat de cette annulation. Après tous les efforts fournis par les autorités ivoiriennes pour atteindre le point de décision du PPTE, il aurait été anormal de ne pas les soutenir », a déclaré au cours de cette signature d’accord Jean-Marc Simon, ambassadeur de France en Côte d’Ivoire.
Ce qui fait le plus tiquer Bernard Kieffer, le frère cadet de notre voisin disparu le 16 avril 2004 sur le parking d’un supermarché d’Abidjan, c’est qu’aucune « contrepartie judiciaire » n’ait été à sa connaissance négociée. « Ca commence à bien faire », avait déclaré le président ivoirien Laurent Gbagbo au Figaro quelques jours plus tard, estimant le volet judiciaire français « politisé » (lire l’entretien ICI).
Amèrement, Bernard Kieffer écrit au sujet des autorités françaises et de Laurent Gbagbo : « Il eût donc sans doute été malvenu de l'ennuyer avec ce vil marchandage » et souhaite un « Joyeux Noël tout de même à nos fins négociateurs »… Selon lui, « la question à 200 milliards de francs CFA » aurait dû être de savoir où est passé son frère.
F. A.
è Le dossier Kieffer sur ce blogue
è 60 Questions, 60 réponses, sur la dette, le FMI et la Banque mondiale
è La pétition de soutien à la famile Kieffer
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