Des militants du Réseau éducation sans frontières (RESF, site Internet ICI) se sont réunis ce dimanche matin sur le Parvis Notre-Dame Place Jean-Paul II, à Paris, comme ils l’avaient fait dimanche dernier. Ce rassemblement n'était « pas autorisé » pour des raisons religieuses…
RESF entendait à la fois
attirer l’attention des touristes, nombreux en ces journées de fêtes mariales, sur les expulsions qui continuent pendant l’été, et contourner la décision de la
préfecture de police de Paris (PP) de « ne pas autoriser » de manifestation.
Ils étaient une vingtaine,
selon cette dépêche de l’AFP, à se réunir ce matin devant l’édifice religieux le plus célèbre de la capitale. Les deux précédents
rassemblements n'avaient pas été déclarés en préfecture, a indiqué à l'AFP
Brigitte Wieser, une militante de RESF. Celui de ce dimanche 16 août n'a pas
été autorisé « en raison des cérémonies religieuses », a-t-elle
précisé. Les manifestations sur la voie publique font en théorie l’objet de certaines démarches. Toutefois, pour le rassemblement mensuel de Belleville,
par exemple, le deuxième mardi du mois, depuis octobre 2006, il n’y a pas de
« déclaration », et en général tout se passe bien. Il s’agit d’un
simple rassemblement, et pas d’une « manifestation sur la voie publique ».
Cette fois, une
déclaration a donc été déposée… et refusée pour des raisons religieuses selon
RESF. Et, comme la PP ne dit pas qu’elle « interdit » une
manifestation, mais dit toujours qu’elle « ne l’autorise pas », les
militants présents à Paris en ce mois d'août ont décidé de jouer sur les mots. « On fait preuve de la même
hypocrisie que la police qui n'autorise pas la manifestation en prétendant ne
pas l'interdire », a indiqué à l’AFP Richard Moyon, de RESF, « nous,
nous manifestons en prétendant ne pas manifester ».
Dans l’édition du samedi
15 août de Libération (que les militants présents ce dimanche devant Notre-Dame
brandissaient), certains avaient fait part de leur crainte de ne plus pouvoir
retourner sur le Parvis Notre-Dame Place Jean-Paul II à l’avenir. Comme expliqué ici, Jean-François Desmarais, qui
dirige la Direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC), à la question de
savoir si des rassemblements seraient possibles les dimanches suivant le 16
août, aurait « répondu également par la négative, et ce, sans arguments
plausibles »… Dimanche prochain 23 août doit se tenir, à 11h30 également, la messe de fondation pour la Libération de Paris, une tradition instaurée en 2002, au début du second mandat du président Chirac.
A défaut, donc, de « manifestation », le
« rassemblement », qui était surveillé par des policiers en civil
(comme le sont les rassemblements mensuels de Belleville), s’est achevé à 11h30
pour le début de la messe. Mais cette histoire n’a pas été du goût du recteur
de Notre-Dame, Mgr Jacquin, qui, précise l’AFP, « a accusé les militants
de dresser une "barrière psychologique" à l'entrée de la cathédrale ».
« Il y a d'autres jours que le dimanche, il y a d'autres lieux que
Notre-Dame, vous pouvez allez ailleurs », a-t-il lancé aux militants,
indiquant qu'il avait transmis son « avis négatif » à la PP à la
tenue de cette manifestation.
Fabien Abitbol
è Zandale, huit ans, expulsée (L’Humanité, 10 août 2009)
"Une barrière psychologique" !!! Je pensais que dans leur "grands principes", les catholiques avaient l'amour du prochain, les "petits", les faibles, les rejettés...
Mais bon, chacun ses "pauvres", et puis pas question de déranger les "fidèles" !
Y a pas aussi une histoire de pharisien dans leurs livres ?
Rédigé par : raannemari | 17/08/2009 à 09h41