Dans une résolution non législative adoptée ce jeudi (REF. : 20131206IPR30032), le Parlement européen affirme que les pays de l'UE "doivent arrêter les expulsions illégales de Roms et mettre fin au profilage ethnique, aux abus de la police et aux violations des droits de l'homme à leur égard". Davantage de fonds sont demandés pour empêcher leur discrimination et soutenir des projets à destination des Roms.
La résolution condamne toute tentative des États membres visant à limiter illégalement le droit à la libre circulation des Roms dans l'UE.
La Commission et les États membres doivent, explique un communiqué, "garantir des ressources budgétaires suffisantes pour l'intégration des Roms, provenant des budgets nationaux et des programmes de l'Union, tels que le Fonds social européen ou le Fonds européen de développement régional". De plus, les députés proposent d'introduire des programmes de subventions spéciales, comme des fonds flexibles pour des projets à petite échelle à destination des Roms.
La Commission devrait continuer d'évaluer la façon dont les États membres dépensent les fonds européens destinés à l'intégration des Roms et présenter ses conclusions au Parlement et au Conseil sur une base annuelle.
Le Parlement demande à la Commission de surveiller, à l'échelle européenne, les droits fondamentaux des Roms, les incidents anti-Roms et les crimes inspirés par la haine contre les Roms. Dans un avis paru au JO du 11 décembre, la CNCDH dénonçait "la prolifération de discours sécuritaires" qui risque d'entraîner "un repli identitaire, voire xénophobe, qui ne pourra que porter préjudice à l'exercice du droit d'asile".
Selon les députés, la Commission devrait prendre des mesures juridiques en cas de violation de ces droits, en particulier les violations du droit à la liberté de mouvement et de résidence, du droit d'accès aux soins de santé et à l'éducation, du droit à la non-discrimination, du droit à la protection des données personnelles et de l'interdiction de la création de registres sur la base de l'origine ethnique et de la race. En France, la balle est depuis fin novembre de nouveau dans le camp du législateur.
Les États membres doivent éliminer la ségrégation dans le domaine de l'éducation et le placement d'enfants roms dans des écoles spéciales (l'inverse de ce qui se passe en France), affirme la résolution. Garantir l'accès à une éducation de qualité pour tous les enfants roms, lutter contre leur décrochage scolaire, et assurer leur accès au programme Erasmus font partie des priorités.
Les États membres devraient éviter la discrimination dans le domaine de l'emploi, faciliter l'accès des Roms au marché du travail et créer des programmes de formation spécialisés. Par ailleurs, les députés invitent les institutions européennes à créer des programmes de stages spécifiques et à employer des Roms.
Avec une population estimée entre dix et douze millions en Europe, dont six millions environ vivent dans l'Union, les Roms représentent la minorité ethnique la plus importante sur le continent européen.
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