Réagissant à diverses “informations” ayant filtré dans les médias ces dernières heures, le Syndicat de la Magistrature (SM) «s’étonne» dans un communiqué [à télécharger en pied de note] de l’instrumentalisation des interpellations de la semaine dernière «par le président-candidat (…) s’érigeant en autorité judiciaire» et par une station de radio.
Dès ce matin, sur son site Internet comme sur les ondes, Europe 1 donnait le nom du juge lyonnais Albert Lévy, en précisant sa judéïté.
Par définition, dans la religion juive, le nom de Lévy, comme celui de Weil, est relatif au Culte, même si tous les Lévy (descendants de Levi, quatrième fils de Jacob) ne sont pas des Cohen (ou Kahn), à savoir des prêtres. Aussi, préciser la religion du juge Albert Lévy était pour le moins superfétatoire.
Le juge Lévy est avant toute chose un magistrat. Un magistrat lyonnais, ou “en poste à Lyon“, si l'on juge utile d'apporter une précision concernant cet homme placé depuis quelques jours sous protection.
Les moins jeunes d’entre-nous ont en mémoire, dans Les Aventures de rabbi Jacob, la fameuse réplique de l’exacerbé et agaçant chef d’entreprise (Victor Pivert) demandant à son chauffeur, Salomon, s’il est juif, etc…
Un chef d’entreprise exacerbé et agaçant, c’est un peu ce que l’on voit chaque soir de fin de règne sur nos écrans.
Du reste, dans son communiqué, le SM indique qu’il «n’acceptera aucune récupération politique, dans le cadre de la campagne électorale, de cette affaire déjà instrumentalisée par le président-candidat (qui), dès vendredi, s’érigeant en autorité judiciaire (…) annonçait (…) les résultats des perquisitions sur les ondes, pour s’en attribuer le bénéfice, et promettait de nouvelles opérations sans avoir la moindre légitimité pour ce faire».
Car, comme expliqué dans le billet publié le jour des interpellations, les opérations policières de vendredi matin ont eu lieu sous le couvert de l’instruction. Et ne relèvent en rien du pouvoir de police, comme pourraient le laisser penser les déclarations du ministre de l’Intérieur ou du président sortant.
Et si Albert Lévy est juif, c’est comme lorsqu’on laisse entendre au sujet de l’une des personnes interpellées vendredi dernier qu’elle est noire.
En effet, le 31 mars, on apprenait la garde à vue de Willy Brigitte. Et le portrait qui en était dressé par la station de radio précisait qu’il était «né en Guadeloupe».
«Willy Brigitte, un Guadeloupéen de 43 ans converti à l'islam, a été arrêté vendredi matin a son domicile d'Asnières (Hauts-de-Seine) par la Brigade criminelle, co-saisie de l'enquête avec la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), a-t-on précisé.
Aucune arme n'a été découverte lors de la perquisition menée à son domicile par les policiers qui ont saisi son ordinateur et son téléphone portable, dit-on.», détaillerait quelques heures plus tard une dépêche.
Ces derniers jours, dans divers points de chute parisiens de l’intéressé, on était surpris de cette présentation, qui avait été amplement reprise par les médias.
C’est précisément parce que l’Australie manquait de charges contre lui qu’elle l’avait remis aux autorités françaises en 2003 sous le prétexte d’un… visa expiré. Les Français l’ont fait comparaître en 2007 et condamné à neuf ans de prison, dont six ans ferme. Ce qui le fit sortir en 2009.
Willy Brigitte faisait partie des “franco-pakistanais” fichés par les RG il y a dix ans.
Ce mardi matin, la dépêche annonçant le projet d’enlèvement du juge disait en une phrase: «Willy Brigitte, déjà condamné en 2007 à neuf ans de prison ferme et suspecté alors d'un projet d'attentats en Australie en 2003, a été en particulier mis hors de cause.»
D’un coup, on ne “savait” plus que Willy Brigitte était «né en Guadeloupe» ni qu’il s’était converti en 1998 à «un islam radical».
Ce qui n’empêche pas l’Elysée de faire savoir ce mardi 3 avril qu’il a écrit au président de l’UOIF pour l’assurer de son «extrême vigilance face à d'éventuels débordements» au Congrès qui doit se tenir le week-end pascal au Bourget.
On n’a hélas sans doute pas fini d’en entendre parler…
Fabien Abitbol
Communiqué du SM du 03 février 2012: Téléchargement SM-Lévy
Pour rigoler, hélas, je me demande si on peut faire confiance à cet UOIF qui ose tenir congrès le week end pascal !
Depuis que j'ai entendu une guichetière de la Préfecture assurer que les décisions du Préfet étaient supérieures aux décisions d'un juge, plus rien ne m'étonne de ce qui se passe au sommet de l'Etat ...
Vivement un coup de balai général après le 6 mai !
Rédigé par : Caro | 03/04/2012 à 23h45
on le garde quand même ?
je sors...
Rédigé par : miss P | 04/04/2012 à 11h07
Ah bon sang, s'il n'y avait pas de religions, de hiérarchies religieuses (justement, les musulmans non chiites n'en ont pas), de politicaillons qui s'appuient sur ces prétendues hiérarchies depuis Constantin ou Clovis, que la vie en toute égalité, en toute fraternité pourrait être plus simple !
Mais des pervers ont besoin de hiérarchie, pour justement grimper au sommet de celle-ci, tant dans leur tête ils sont petits !
Le problème est très vieux, et peut paraître complètement hors sujet. Il date du remplacement, sans doute par la force, du matriarcat par le patriarcat le jour où des hommes ont compris que leur petit machin pouvait avoir un rapport avec la naissance des enfants. Plus agressifs, moins consensuels, ils ont gagné... des millénaires de guerres. Et les femmes, des millénaires de soumission qui perdurent même hic et nunc.
Rédigé par : Achar | 04/04/2012 à 14h15
je suis perplexe sur ce comm...je suis à la fois heureuse que quelqu'un défende les femmes (la moitié de la population opprimée et asservie par l'autre moitié...et là Dieu a bon dos) et en même temps surprise que ce pov'Clovis en prenne pour son grade...
Constantin est juste un gars qui a revu et corrigé la Blble, histoire de justifier un ou deux trucs et surtout parce que ça l'arrangeait...rien de bien méchant (je rigole)
l'égalité n'existe pas...
Rédigé par : miss P | 04/04/2012 à 20h59
Comment,week-end, vous vous appelez Pascal ...?
Rédigé par : hippocampe | 06/04/2012 à 23h05