L’hommage au Groupe Manouchian aura lieu le mardi 21 février à 18 heures rue du Groupe Manouchian, dans le 20e arrondissement, indique l’agenda de la mairie d’arrondissement.
C’est le 21 février 1944 que Missak Manouchian, responsable de la section arménienne de la Main d’œuvre immigrée (MOI), fut fusillé au Mont Valérien, à l’âge de trente-sept ans, écrivant à son épouse Méliné: «Je meurs à deux doigts de la victoire et du but (...) avec le courage et la sérénité d'un homme qui a la conscience bien tranquille».
Les membres de L’Affiche rouge étaient 23. «Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant, Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir», en l’honneur de qui Aragon écrivit «Strophes pour se souvenir», mis en musique par Léo Ferré à l’occasion de l’inauguration de la voie parisienne portant le nom du Groupe Manouchian.
Si le rituel est chaque année le même dans l’arrondissement, avec le rassemblement à 18h devant la plaque commémorative, les dépôts de gerbes, la Marseilleise et l’écoute de la chanson de Ferré, puis les différentes allocutions au Rectorat à 19h et le pot, il revêtira cette année divers aspects particuliers.
D’abord (vers 18h40) la fresque Manouchian, dont la réalisation qui doit durer un mois a commencé cette semaine, sera présentée au public. Située à l'angle des rue du Surmelin et Darcy, elle est réalisée par Popof à l'initiative de la copropriété, en partenariat avec la mairie du 20e, le conseil de quartier Gambetta et l'association Art Azoï.
Et l’actualité nationale, outre les élections présidentielle et législatives, remet en cause via le président sortant les droits des étrangers, alors même qu’ont été discrètement publiés au JO de ce samedi 18 février deux textes (ici et là) en l’honneur de Goran Franjkgovic. Agé de vingt-cinq ans, ce jeune Serbe était le 76e soldat mort pour la France dans le bourbier Afghan.
F. A., ill.: maquette de la fresque Manouchian
une des plus belles chansons de langue française, que cette "affiche rouge". A Argenteuil, on rend aussi hommage à l'un des membres du groupe, Rino del negra, un footballeur.
Rédigé par : Triton95.wordpress.com | 19/02/2012 à 17h07
j'espère qu'aucun membre de ce gouvernement haïssable n'aura le culot de venir se pointer à cette commémoration.
Rédigé par : Caro | 19/02/2012 à 23h38
Je n'en ai jamais vu, même les rares fois où j'y ai croisé un ambassadeur ou un consul d'une puissance étrangère. Et ce quel que soit le gouvernement en place.
Rédigé par : Ménilmuche | 20/02/2012 à 00h10
Il fut un temps où je pensais que l'on pouvait être à la fois militant (très) et (très) poète. Comme le fut d'ailleurs Manouchian et peu d'autres ( en France: René Char, pas Aragon, versificateur et apparatchick) : c'est très difficile et j'y ai échoué, m'en suis rendu compte grâce à Manouchian, voici comment : j'étais (pas très loin de Ménilmontant d'ailleurs!) à la fois ouvrier-imprimeur et corédacteur de "l'Humanité Rouge" (maoïste)et, sur ma suggestion, on devait faire paraître in extenso la fameuse "lettre d'adieu de Manouchian"... Puis, à la fabrication (sur pellicule photo en négatif à l'époque archaïque!) un "chef politique" me donna l'ordre de couper la 2°moitié de la lettre (plus personnelle et émouvante)pour laisser place à je ne sais quelle ânerie !! A contrecœur, je le fis... mais ne pus me résoudre à jeter le morceau censuré à la poubelle (je l'ai porté dans mon portefeuille pendant 10 ans, avant de perdre le portefeuille!)...
Et SURTOUT cette censure m'a pesé au point (avec d'autres raisons plus explicites) de quitter ce groupuscule - virant de pire en pire au stalinisme - avec plusieurs amis... poètes !!
Vive le souvenir de Manouchian et l'avenir de la Révolution... à Ménilmontant et partout !!
Rédigé par : Rem* | 21/02/2012 à 00h33
@Rem
Et voilà, l'art et la manière d'utiliser la mémoire d'un homme admirable comme le fut Missak pour régler ses comptes malsains avec le parti communiste.
C'est petit. C'est minable.
Et traiter Aragon de versificateur nous fait découvrir de nouveaux espaces enlisés bien au-delà de la bêtise.
Pathétique.
Rédigé par : Jojo | 21/02/2012 à 03h01
@ Jojo
Le problème du PC, à une certaine période, fut justement de ne pas prendre ses distance (il aurait très bien pu le faire) avec le Moscou du Staline finissant et de plus en plus tyrannique. Car désolé, le régime Staline, ce n'est pas exactement le communisme vu par Marx. Un tel aveuglement a beaucoup pesé sur l'effritement du crédit de la Place du colonel Fabien.
Et non, je ne suis pas trotskyste.
Rédigé par : Achar | 21/02/2012 à 07h34
@Achar
Ah mais je ne défends pas le PC. Je trouve juste indigne d'utiliser un tel événement pour régler ses comptes.
Et taper sur le PC dont on connait le rôle dans la résistance, je ne préfère même pas signifier ce que j'en pense...
PS: Trotskyste n'est plus une maladie honteuse ;-)
Rédigé par : Jojo | 21/02/2012 à 14h07
@ Jojo
Je n'ai pas dit que c'était mal d'être trotskyste, mais j'ai préféré indiquer que je n'y adhérais pas.
Ma position est succinctement décrite dans cette réponse que j'avais déposée ce matin ici (la seconde, sous le pseudo babelouest)
http://www.creationmonetaire.info/2012/02/debian-14-milliards-deuros-valeur-libre.html
Rédigé par : Achar | 26/02/2012 à 12h04