Dans un communiqué daté du 21 novembre (à télécharger ci-dessous dans son intégralité) la Ligue des Droits de l’Homme, le Syndicat des Avocats de France et le Syndicat de la Magistrature dénoncent les dérives du Fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg) et appellent les candidats à l’élection présidentielle à se positionner «clairement sur des questions qui mettent aussi crucialement en jeu les libertés publiques».
Créé en 1998, le Fnaeg «concerne aujourd’hui presque toutes les infractions, y compris les moins graves», selon les trois organisations, qui affirment que 1 700 000 profils sont recensés dans ce gigantesque fichier, modifié ces dix dernières années par six lois venues étendre le champ des prélèvements génétiques.
Plus d’un Français sur cinquante est inscrit au Fnaeg, et plus d’un millions le sont comme simples suspects. Ainsi, «il n’est pas nécessaire d’être condamné pour être inscrit, il suffit simplement que des soupçons aient été portés sur la personne, et encore, pas par un magistrat mais le plus souvent à l’initiative de la police». Les suspects restent inscrits vingt-cinq ans au fichier, les condamnés quarante ans…
La LDF, le SAF et le SM condamne une «augmentation démesurée du nombre de personnes fichées» qui «a fini par changer la nature du Fnaeg, initialement réservé aux personnes condamnées pour des crimes à caractère sexuel». Pour elles, «l'inscription au fichier devient une peine en soi et crée une présomption de culpabilité appuyée sur un fichier de suspects permanents.»
Citant des exemples de “faucheurs volontaires” ou, plus récent, du “désobéisseur” Xavier Renou, les trois organisations signataires, devant la crainte d’un «pire peut-être à venir», s’opposent «à un développement illégitime du Fnaeg» et demandent également:
•que ne figurent, dans ce fichier, que des personnes effectivement condamnées;
•que le nombre d’infractions motivant l’inscription soit drastiquement réduit;
•que les délais de conservation des profils soient mieux adaptés à la personnalité des auteurs;
•que, pour le moins, toute forme de réhabilitation judiciaire emporte retrait du fichier.
Communiqué à télécharger ici Téléchargement FNAEG-211111
Tu imagines si ça avait existé en 1942? je faisais la remarque à mon père qu'en ce cas ni lui ni moi ne serions là pour en discuter.
Rédigé par : twitter.com/undessinparjour | 23/11/2011 à 10h28