Interpellé mardi matin à l’heure légale à son domicile, comme l’a révélé RTL mercredi, le commissaire divisionnaire François Ottaviani a été mis en examen jeudi pour «corruption», «trafic d'influence» et «violation du secret professionnel».
C’est semble-t-il un peu par hasard que la police des polices de Paris (les bœuf-carottes de l’IGS) étaient tombés sur lui. En effet, l’affaire avait démarré par des écoutes dont il ne faisait a priori pas l’objet. Mais les conversations enregistrées laissaient les enquêteurs des Hauts-de-Seine perplexes quant à ses relations avec certains membres de la communauté asiatique. Or des renseignements de fichiers de police étaient fréquemment consultés les concernant, et lui-même étant marié à une Laotienne, il n’en fallut pas davantage pour éveiller des soupçons.
Le commissaire est le président de La Toupie, association Franco-Laotienne ayant pour but de maintenir vivante la culture Laotienne et d'aider les enfants pauvres du Laos à avoir accès à l'éducation primaire (blogue ici).
Depuis l’automne dernier, une enquête était ouverte par le parquet de Nanterre. Toutefois, de nombreux faits s’étant produits à Paris, le dossier fut transmis au parquet de Paris… qui a ouvert une information judiciaire et saisi l’IGS. Les bœuf-carottes entamaient alors leur travail de recoupement, d’autant plus délicat qu’il est assez rare qu’un commissaire soit impliqué dans une affaire de corruption.
Interpellé mardi matin à 6h, le commissaire de Colombes, âgé de 61 ans, a été placé en garde à vue dans les locaux de la police des polices.
Il semble qu’il s’agisse chez lui de «pratiques courantes» que de «monnayer à une vaste échelle» , mais souvent pour de petits enjeux, voire des repas, des informations confidentielles.
Le commissaire été déféré jeudi devant la justice parisienne dans une affaire de présumé «trafic d'influence en lien avec de la criminalité organisée».
Pour les enquêteurs, il ne fait pas de doute qu’il y avait un «véritable réseau de corruption» via des commerces et des restaurants asiatiques parisiens, voire des «liens peut-être mafieux», mais «en tout cas, il s'agit de grande criminalité».
Plusieurs autres interpellations ont eu lieu dans le cadre de cette enquête.
F. A.
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