Un documentaire réalisé en 2010 par Catherine Rechard pour Candela Productions et qui devait passer sur France 3 a été interdit de diffusion à la télévision, car ne respectant pas «l’anonymat des détenus», précise Franck Delaunay, co-gérant de la société de production, qui espère que cette diffusion pourra avoir lieu.
“Le déménagement” présente la vie des détenus dans l'ancienne prison Jacques-Cartier de Rennes, leur déménagement au printemps 2010 pour le centre pénitentiaire de Vézin-le-Coquet (Ille-et-Vilaine) et leurs premières impressions. Le tout se passe à visage découvert, avec l’autorisation des détenus, comme le permet la loi pénitentiaire de novembre 2009 en son article 41 à lire ici.
Le tournage à visage découvert, qui était «un parti pris» de la part de la réalisatrice selon le producteur, devient une contrainte. Ainsi, le film peut être diffusé dans le cadre d’un festival car il est considéré comme une œuvre artistique. Mais l’administration pénitentiaire en fait une œuvre médiatique en cas de diffusion audiovisuelle, et s'y refuse, sauf à brouiller les visages. Pour que les détenus deviennent encore moins humains…
Dans une question écrite (à lire ici) l'ancienne Garde des Sceaux Marylise Lebranchu demande à l'actuel occupant de la Place Vendôme «de bien vouloir lui préciser, dans le respect de la loi pénitentiaire et des droits à l'image des personnes, quelles mesures il entend prendre afin d'éviter des décisions arbitraires des administrations pénitentiaires pour la diffusion de détenus à visage découvert».
Vendredi 17 juin, “Le déménagement” doit être projeté à Paris à 15h30 à la Société civile des auteurs multimédia (SCAM). A l’issue de cette diffusion, à 16h30, un débat sera retransmis sur le site de la SCAM.
F. A., photo extraite du dossier de presse du film
Le déménagement
2011 – 54’ - coproduit par Candela, France Télévisions, TVR Bretagne
avec le soutien de la Région Bretagne, la Procirep-Angoa et du CNC
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