Plusieurs dessins et toiles de maîtres, pour une valeur d’un demi million d’euros, ont été saisis vendredi 13 mai en Seine-Saint-Denis par les policiers de la brigade de répression du banditisme (BRB), indique ce mercredi 18 la préfecture de police de Paris (PP) dans l’édition n°163 de PPrama, son infolettre hebdomadaire.
Deux dessins signés Camille Pissaro et Fernand Léger, un tableau de Pierre Antoine Gallien et une toile de Jean Metzinger intitulée «La Rêveuse» (photo ci-contre), tel est le butin, négociable selon la police à hauteur de 500.000€, que les policiers du groupe Broc de la BRB* ont saisi vendredi dernier, suite à l’interpellation d’un homme de 43 ans demeurant en Seine-Saint-Denis.
Cet homme, «impliqué dans de nombreuses procédures judiciaires, en majorité des vols par effraction», était dans le collimateur de la police dans le cadre d’une enquête de trafic d’œuvres d’art mettant en cause un antiquaire parisien, précise PPrama.
Au domicile du cambrioleur, la BRB allait aussi découvrir des bons au porteur vénézuéliens, permettant de faire le lien avec cet antiquaire, «ainsi que tout le matériel nécessaire pour pratiquer l’escalade: échelle télescopique, ventouses, corde d’alpiniste, piolet et chaussons de grimpeur».
L’enquête avait commencé en septembre 2010. Les hommes de la BRB enquêtaient sur ce marchand de tableaux de 56 ans et «avaient établi qu’il recélait des œuvres dérobées “par escalade” en 2009, dans le 16e arrondissement».
Le marchand d’art a été interpellé le 11 mai à son domicile du Val d’Oise. Dans la perquisition, les policiers ont découvert une peinture de Jongkind et une autre représentant un buste de femme. Les deux œuvres d’art, précise la PP, étaient inscrites au fichier TREIMA, le “thesaurus de recherche électronique d’imagerie en matière artistique”, l’un des principaux fichiers de police. Par ailleurs, deux autres toiles et une pendulette chinoise volées ont été retrouvées, ajoute PPrama.
* Le groupe de répression des vols d’objets d’art de la brigade de répression du banditisme (BRB), appelé communément groupe Broc, a pour vocation d’enquêter sur le vol et trafics de biens culturels.
Pilier de la lutte contre le trafic d’œuvres d’art sur la place parisienne, il est reconnu des différents professionnels «qui n’hésitent pas à lui signaler les objets douteux ou des opérations indélicates», selon la PP. La BRB ainsi que l’office central de lutte contre le trafic des Biens Culturels (OCBC) alimentent le fichier TREIMA, base d'imagerie des biens culturels volés sur le territoire national ainsi que les trésors nationaux circulant illicitement. 80 000 objets d’art, photos à l’appui, sont gérés dans ce fichier, les policiers en signalent environ 800/an.
En 2010, précise la PP, le groupe Broc a été saisi de 34 enquêtes. La moitié (17) ont été élucidées, qui ont conduit à «une vingtaine» de gardes à vue.
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