Une “petite explosion” s'est produite devant le consulat de Tunisie à Pantin (Seine-Saint-Denis), dimanche matin peu avant 5h00, «sans faire de blessés» en causant des «dégâts minimes» au rideau métallique du bâtiment, indique une source policière citée par l’Agence France presse et l’Associated press. Des troubles, partis de Sidi Bouzid, secouent la Tunisie depuis trois semaines et le consulat de Pantin s'occupe de 108000 ressortissants tunisiens de l'Ile-de-France, hors Paris.
L'explosion s'est produite devant la façade du consulat. La brigade criminelle de la police judiciaire a été saisie de l'enquête. «L'engin a noirci le portail métallique de la devanture du consulat», a déclaré une source policière citée par l’agence Reuters.
Dans un communiqué, l'ambassade de Tunisie parle d'une «forte déflagration» qui a «détruit à 5h du matin, la porte du consulat de Tunisie à Pantin». «Prévenues, les autorités françaises ont été rapidement dépêchées sur place», indique le communiqué, qui précise que «la caméra de surveillance a enregistré le dépôt par trois personnes de ce qui semble être une bombe artisanale».
Le consulat du 1-3 avenue Jean-Lolive, une annexe du consulat général de la Tunisie à Paris, était néanmoins ouvert dimanche vers 10h00, selon l’AFP. Le rideau métallique, brûlé, avait pu être presque totalement relevé, et «une vingtaine de personnes faisaient la queue».
La circonscription consulaire couverte par le consulat de Pantin s’adresse aux résidents des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis, des Yvelines, de Seine-et-Marne et du Val-d'Oise, soit «108774 ressortissants tunisiens», selon ce qu'indique le site Internet de l'Ambassade, dont 68249 hommes et 36088 femmes. Les jeunes de moins de 18 ans sont au nombre de 4337, précise le site.
Selon Mohamed Raouf Najar, ambassadeur de Tunisie en France depuis le printemps 2005, la «désinformation des médias ces derniers jours sur ce qui se passe en Tunisie est telle que tout en devient possible même cet acte terroriste».
Depuis la mi-décembre, des troubles sociaux ont commencé à Sidi Bouzid (centre-ouest de la Tunisie, voir la carte) après l'immolation, le 17 décembre, d'un vendeur ambulant. Selon le ministère tunisien de l'Intérieur, au moins deux personnes ont été tuées et huit autres blessées lors de violents affrontements samedi 8 janvier au soir à Thala (240 km de Tunis, dans la région de Kasserine, frontalière avec l'Algérie). Le quotidien français Le Monde parle de quatre morts.
La pénurie d’emplois semble être la cause majeure des troubles qui continuent. Mais les informations en provenance de Tunisie sont souvent contradictoires, et plusieurs « cyberdissidents » ont été mis aux arrêts, leurs ordinateurs ayant été confisqués, indiquait hier en France le site Internet du Nouvel observateur, tentant de rassembler divers éléments en provenance des organisations non gouvernementales et de sources locales.
Sur le réseau social Twitter, la situation en temps réel peut être suivie notamment en cliquant régulièrement sur les tags #sidibouzid, #Tunisie ou #Tunisia notamment (accessible y compris sans compte Twitter).
Fabien Abitbol, avec agences, Photo AFP/Miguel Medina
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