Manuel Diaz, ancien adjoint au maire de Paris (1983-2001) et ancien maire de Millau (Aveyron, 1977-1983) est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi à son domicile parisien, a annoncé sa famille samedi dans le carnet du Figaro. Ce résistant avait eu 86 ans la veille, le mercredi 10 novembre et avait mêlé politique et affaires florissantes. Ses obsèques auront lieu mardi.
Fils de Républicains espagnols réfugiés en France, Manuel Diaz arrive à Millau à l'âge de quinze ans. Il s’engage alors dans un maquis durant l'Occupation. Après la Seconde Guerre mondiale, il se lance dans le bâtiment, où il fait fortune, créant en 1960 l'Européenne d'entreprises qui fusionnera en 1978 avec la SGE (département travaux publics) et la société Moinon, pour devenir une filiale du groupe Vinci sous le nom de SGE TPI.
Simple militant à la SFIO durant un quart de siècle (jusqu’en 1954), il participe au financement de la campagne de Jean Lecanuet en 1965. En 1973, il rejoint le Mouvement des Radicaux de gauche (MRG, actuel PRG), dont il deviendra membre du bureau national en 1975… et principal bailleur de fonds. Pesant «quinze milliards d’anciens francs», il se déplace en avion privé et ne fait pas l’unanimité au sein du MRG, essuyant les critiques de Michel Crépeau.
Elu maire de Millau en 1977 (où il restera jusqu’en 1983), il est mis en congé du MRG deux ans plus tard, rejoint le Parti radical valoisien (comme vice-président national), et appelle à voter Giscard d’Estaing en 1981.
Cet homme d’influence était, rappelle Le Midi libre dans son édition de samedi, opposé à l’extension du camp militaire du Larzac.
Quittant l’Aveyron, il se fait élire à Paris, dans le 17e arrondissement (sur la liste du docteur Pons) lorsque Jacques Chirac renouvelle son grand chelem à la mairie, en 1983. Il effectuera le mandat suivant, jusqu'en 1995, puis deviendra adjoint au maire de Jean Tiberi (1995-2001).
Commandeur de la Légion d'honneur, Grand officier de l'Ordre national du Mérite et Croix de guerre 1939-1945, Manuel Diaz était vice-président des Amitiés de la Résistance (organigramme ici, à ne pas confondre avec les Ami(e)s de la Résistance, dont le siège se trouve dans le 20e arrondissement).
Malgré la maladie, Manuel Diaz restait actif. On avait pu le voir en juin à Millau pour le soutien aux associations de la ville, par le biais de la Fondation Patricia-Diaz, du nom de sa fille, décédée en 2001.
Les obsèques religieuses de Manuel Diaz seront célébrées mardi 16 novembre, à 10h30, en l'église de Saint-Pierre de Chaillot, dans le 16e arrondissement de Paris. L'inhumation aura lieu dans le caveau familial, au cimetière de Passy.
A l’annonce de sa disparition, Jean-Louis Borloo, président du Parti radical valoisien, s’est déclaré «bouleversé». «C'était un homme gigantesque qui me donnait encore des conseils ces derniers jours», a commenté l’encore numéro deux d’un gouvernement Fillon sur le départ.
F. A., ill. : capture d’écran de l’organigramme des Amitiés de la Résistance avant mise à jour
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