Après la promenade Ben Gourion, à la mémoire du « père de l'Etat d'Israël », dont Bertrand Delanoë a confirmé l’inauguration pour la semaine prochaine, Paris aura une place Mahmoud Darwich pour honorer le souvenir du poète national palestinien, a annoncé hier soir mardi le maire de Paris à Tel Aviv, en marge d’un festival de films.
« La place Mahmoud Darwich sera située dans le 6e
arrondissement de la capitale, qu'affectionnait le poète, et inaugurée à
l'occasion d'une prochaine visite du président palestinien Mahmoud Abbas à
Paris », précise le communiqué diffusé sur le portail Internet de la Ville de Paris.
La promenade Ben Gourion doit être inaugurée par Bertrand
Delanoë le 15 avril sur les quais de la Seine, en présence du président
israélien Shimon Peres. Figure historique du sionisme, David Ben Gourion (1886-1973) a été le premier chef de gouvernement d'Israël
après en avoir proclamé l'indépendance en 1948.
« Le président Pérès est, depuis des décennies, la
personnalité israélienne la plus connue est la plus populaire en France. Son
lien personnel à David Ben Gourion fait de lui un choix naturel pour inaugurer
ce site consacré au premier des Premiers ministres d’Israël », avait déclaré le
3 mars dernier Danny Shek, l’ambassadeur d’Israël à Paris, cité par Israël Valley, le site Internel de la Chambre de commerce
France-Israël. C'est précisément ce que reprochent les détracteurs d'un tel choix de la part de la municipalité parisienne. En septembre 2009 en effet, le ”Rapport Goldstone” sur les Territoires occupés (à lire ici, en anglais) avait fait état de crimes de guerre et bien entendu avait été rejeté par la presse israélienne.
Sur son blogue, Bertrand Delanoë a écrit, ce mercredi 7 avril, qu’il
désapprouvait « la politique de colonisation à outrance » de l’Etat d’Israël.
« Je suis critiqué pour Ben Gourion comme je serai
critiqué pour Mahmoud Darwich », a déclaré hier Bertrand Delanoë à des
journalistes. Le PCF avait exprimé le mois dernier sa « consternation » quant à l’inauguration de la promenade Ben Gourion,
le maire de Paris ayant refusé de « donner suite aux demandes des élus
communistes parisiens d’honorer Yasser Arafat, le Prix Nobel de la Paix
1994 ». Au cours des débats sur l’attribution du nom de David Ben Gourion
à la partie du Quai Branly entre les numéros 15 et 61 (compte-rendu des débats à lire ici). Le président du groupe communiste au Conseil de Paris, Ian Brossat, avait renouvelé cette proposition de voir un espace « dédié à
M. Yasser Arafat tout comme il en existe un pour M. Yitzhak Rabin ».
Décédé en août 2008, Mahmoud Darwich, né en 1941 en Palestine, ancien membre du comité exécutif
de l'OLP, est considéré comme le plus grand poète palestinien contemporain.
Au cours de la soirée, Bertrand Delanoë a rendu hommage à
la « créativité et à l'intelligence de Tel Aviv », tout en souhaitant
que Jérusalem devienne à la fois la capitale d'Israël et celle d'un futur Etat
palestinien. « Je peux aimer personnellement le peuple israélien sans
détester la Palestine ni le peuple palestinien, au contraire », a-t-il
estimé.
M. Delanoë a inauguré mardi soir à la cinémathèque de Tel
Aviv un festival de films français intitulé Portrait de Paris dans le cadre du Forum des Images qui avait déjà organisé en
novembre 2009 un "Portrait de Tel Aviv" à Paris pour le centenaire de
la métropole israélienne.
Ce mercredi, le maire de Paris a par ailleurs signé un « pacte d'amitié et de coopération » avec son homologue de Tel Aviv, Ron Huldaï, portant sur le développement durable, l'économie, l'urbanisme, le logement social, les technologies de l'information et de la communication, le patrimoine ainsi que les échanges artistiques et culturels. Ce partenariat, qui ressemble en tous point à un jumelage, ne peut pas en avoir le nom. En 1956, en effet, Paris a signé avec Rome un jumelage exclusif, comme indiqué ici. Un jumelage que Jacques Boutault, maire (Les Verts) du 2e arrondissement, a vivement critiqué en mai 2008, eu égard aux agissements du maire de Rome, Gianni Allemanno, élu en avril 2008.
Fabien Abitbol, illustration de Mustapha Boutadjine (Portrait de Mahmoud Darwich, Paris 2009, extrait de “Palestiniens” - Collage -130 cm x 95 cm)
Une certaine forme de "créativité"à Tel-Aviv, surtout dans les bus !
http://france-palestine.org/article14374.html
Rédigé par : raannemari | 08/04/2010 à 13h06