Touchée depuis le 1er avril par un mouvement de grève des salariés de l’entreprise de nettoyage chargée de son entretien, la Cité des Sciences et de l'Industrie de La Villette s’est trouvée dans l’obligation de fermer ses portes vendredi.
Les salariés de l'entreprise de nettoyage TFN
reprochent à la Cité des Sciences de vouloir se séparer d'une vingtaine
d'employés depuis que, le 1er avril, elle a remporté le marché de
sous-traitance du nettoyage et de l’entretien des lieux du 19e arrondissement
de Paris.
Jusqu’à jeudi, les toilettes étaient ouvertes en alternance
et il en était de même pour les ascenceurs, qui fonctionnaient, semble-t-il, au
nombre de un sur quatre.
La colère des salariés a été poussée à son paroxysme
lorsque des grévistes ont répandu dans le hall et dans les toilettes des
poubelles, poussant ainsi la direction à la fermeture des portes au public.
A son ouverture en 1986, l’Etablissement public du
Parc de la Villette et de la Grande halle de la Villette (EPPGHV) employait 130 personnes affectées au nettoyage, via la société TFN,
indique vendredi SUD Culture dans un communiqué. Il n’en resterait présentement que 70 (de la société Lancry,
groupe TLN), la plupart à temps partiel selon le syndicat, chargés de s’occuper
du bâtiment principal de la Cité.
Le nouveau marché signé en
début de mois pour une durée de neuf mois avec La Maintenance de
Paris (une filiale de la société TFN-ATALIAN) prévoierait une
restructuration du site et de nouvelels suppressions de postes, « ce qui
veut dire aussi toujours plus de travail pour ceux qui restent, un accueil
dégradé pour le public de la Cité des sciences et des bureaux moins bien entretenus
pour les salariés », dénonce SUD Culture.
Tournée vendredi 9 avril, peu avant la fermeture au
public, par Le studio Grazia pour Rue89, une vidéo est disponible ici (55 sec.).
j'ai eu chaud ! j'y suis allée jeudi et c'était déjà insupportable...beaucoup de bruit (tapage sur des futs), de crasse, de détritus...c'était border line...les employés des boutiques et points info semblaient être à bout...cela faisait 7 jours que ça durait.
les grèvistes disaient que dans les x personnes en moins, il y avait tous les leaders syndicalistes...
c'est bien dommage d'en arriver là dans un lieu accueillant des enfants, beaucoup d'écoles et des touristes...
Rédigé par : miss P | 10/04/2010 à 14h29
Bonsoir, A part le Parisien et vous, personne n'en parle…
Voici le commentaire que j'ai laissé sous l'info du Parisien :
Merci à la rédaction du Parisien d’avoir estimé digne d’intérêt de relayer cette information alors que nombreux autres journaux, traditionnels ou prétendant rénover le fond et la forme du journalisme, regorgent de rumeurs et anecdotes qu’ils prétendent combattre.
Cette même presse qui a pourtant si bien relayé l’excellent travail d’une de leur confrère Florence Aubenas. Échos qui à mon sens, et au regard des partis pris rédactionnels qui sont les leurs avec son cortège d’anecdotes et autres âneries dont ils essayent de nous gaver jour après jour, relèvent d’une mise en scène d’information spectacle. Ainsi, Florence Aubenas, bien malgré elle, j’en suis sûre, est « réduite » à une icône. Son labeur n’impacte malheureusement pas la conscience de nombre de ses confères… La grève des personnels d’entretiens n’est pas sexy. Les suicides des précaires, les conditions de ces milliers de personnes exploités de manière éhontée par les sociétés de sous-traitance n’est pas digne d’un décryptage sur le fond.
Les médias dans leur immense majorité me font gerber, leur effondrement a cessé depuis longtemps de m’émouvoir.
Rédigé par : Tinhinane | 11/04/2010 à 18h57
c'est l'esclavage moderne, malheureusement...
cependant, je suis venue avec des enfants et c'était répugnant...ayant réservé par internet qq jours avant, il n'était mentionné nulle part ces soucis...dommage...
Rédigé par : miss P | 11/04/2010 à 20h51
Contrairement à ce que vous affirmez dans votre article la colère des salariés n'a pas été poussée à son paroxysme lorsque des grévistes ont répandu dans le hall et dans les toilettes des poubelles. Nous les soutenons, nous étions nombreux à être à leur côtés même s'il fallait s'assoir sur les déchets...
Rédigé par : Gwen | 13/04/2010 à 10h31
certains semblaient agacés...j'y étais aussi...
Rédigé par : miss P | 13/04/2010 à 17h47
Afin que l'info circule, voici un état des lieux fait par l'intersyndicale au 13ème jour de grève :
Au 13ème jour de mobilisation, toujours rien…
Hier lundi, les représentants des grévistes et la direction de TFN-ATALIAN ont eu deux réunions de négociation. Alors que vendredi la situation semblait se débloquer, les propositions écrites de la société repreneuse du marché de nettoyage basée sur sa volonté de dégraisser les effectifs de la Cité ne sont pas acceptables en l’état :
« Article 4 : Organisation du travail
Les parties reconnaissent que le Chantier « cité des sciences lot 1 » a fait l’objet d’un gonflement anormal des effectifs par la société GOM ancien prestataire jusqu’au 31 mars 2010 par l’affectation de salariés surnuméraires sur le site.
La direction rappelle la nécessité de procéder à) une nouvelle organisation du site avec pour objectif de réduire de 2500 heures mensuelles les prestations sur le site. »
Un surplus d’heures à la Cité ?
L’entreprise repreneuse a fourni aux représentants du personnel une liste de noms qui seraient arrivés dans les derniers mois (au moins 6 mois avant l’appel d’offre) à la Cité soit 17 salariés pour un total de 1300 heures. Or après examen de cette liste, il s’avère que 4 personnes citées (total de 791 heures) sont des anciens de retour de congé parental ou pour un représentant syndical injustement licencié, une réintégration ordonnée par le tribunal. Depuis la direction de TFN-ATALIAN ne veut plus entendre parler de cette liste mais elle ne justifie par ses chiffres.
Par ailleurs, vendredi, TFN-ATALIAN a informé les organisations syndicales qui l’ignoraient, que le nettoyage des vitres en grande hauteur (nacelles sur les façades) ne faisait plus parti du marché du lot 1 (Cité) et que les 3 personnes affectées à cette tâche seraient mutées sur un autre chantier. Or, ces salariés ne font plus ce travail depuis des mois du fait de problèmes techniques répétés sur les nacelles. Par contre, ils effectuent l’entretien de la vitrerie dans toute la Cité, prestation maintenue dans le présent marché.
Nous r appelons que dans la Cité l’effectif du nettoyage n’a cessé de baisser : 130 personnes en 1986, 70 actuellement.
Mais où sont donc ces 2500 heures ?
Une prestation de nettoyage satisfaisante pour la Cité ?
Pourtant, malgré ce volant d’heures soit disant pléthorique, la prestation de nettoyage fournie par GOM ne satisfaisait personne car, dans la réalité, absences et départs n’ayant jamais été remplacés, toute la charge de travail pèse toujours sur ceux qui restent.
A combien d’heures de travail, la direction de la Cité estime-t-elle que les prestations qu’elle demande avec un niveau de qualité suffisant sont correctement effectuées ? Même si certains gestionnaires du marché de nettoyage répètent avec TFN-ATALIAN qu’il y a 2 500 heures en trop, ils ne sont pas capables de répondre à cette question. On ne comprend guère leur stratégie qui devrait être au bénéfice de la Cité !
Si on fait le calcul :
2500h divisées par 78h (temps moyen des temps partiels des salariés du nettoyage soit 3h par jour sur 6 jours par semaine) = 32 salariés
70 salariés actuellement à la Cité – 32 salariés = 38 salariés qui resteraient pour nettoyer toute la Cité.
Sur ces 38 salariés :
6 sont affectés au CCV
7 sont des chefs d’équipe
3 sont les laveurs de vitres en grande hauteur qui doivent sortir aussi du marché d’après TFN-ATALIAN
8 personnes font la permanence dans la Cité de 10h à 18h
1 personne est décédée dernièrement
1 personne est partie en congé sans solde
= 26 personnes
Donc ils resteraient seulement 12 personnes pour assurer le nettoyage dans toute la Cité (hors CCV et permanence face public).
Est-ce acceptable pour la Cité ?
Négociation = marché de dupes
Après la réunion de ce matin entre les représentants des grévistes et leur direction, TFN-ATALIAN est revenu sur ses avancées de vendredi et notamment sur le paiement intégral des jours de service minimum depuis samedi.
Nous demandons que TFN-ATALIAN et la direction de la Cité des sciences fournissent aux représentants des grévistes les documents nécessaires à un dialogue transparent.
Les organisations syndicales demandent donc instamment à la direction que, dans les 10 mois qui viennent, elle diligente une étude globale par un organisme extérieur indépendant, sur ces prestations de nettoyage et qu’elle en communique les conclusions ainsi que les préconisations qu’elle retient aux organisations syndicales. Ceci afin d’établir un nouveau type de marché plus juste à la Cité.
Rédigé par : Tinhinane | 13/04/2010 à 22h47
Dernier message sur cette actualité pour signaler qu'au 14ème jour de mobilisation, les représentants syndicaux ont signé, après validation du personnel concerné, un protocole de fin de conflit.
Ce conflit a fait apparaître au grand jour les incohérences de l’élaboration des marchés de nettoyage. D’année en année, la direction de la Cité n’a pas voulu ou pas su faire un juste rapport entre la charge de travail et le coût de ce travail...
D’ici 10 mois et pour éviter un nouveau conflit social avec le prochain marché de nettoyage qui pourrait aussi englober le Palais de la découverte, la direction de universcience serait avisée de mettre à plat les prestations de nettoyage sur les deux sites et de préciser le nombre d’heures nécessaires à la bonne réalisation de ces prestations, tant en qualité qu’en respect de ceux qui chaque jour font ce travail ingrat.
Le directeur général de la Cité des sciences a par ailleurs annoncé aux organisations syndicales de la Cité qu’il souhaitait négocier une Charte de la sous-traitance pour juin 2010.
Rédigé par : Tinhinane | 16/04/2010 à 14h00