Une femme de 51 ans a été tuée jeudi matin alors qu’elle traversait une voie sur un passage protégé. Elle a été renversée par un fourgon de police, à proximité de la préfecture de police de Paris (PP), dans le 4e arrondissement, indique cette dépêche de l’AFP.
Selon les premiers éléments, les freins du véhicule n’auraient pas répondu. Le véhicule venait pourtant de quitter les urgences médicales judiciaires de l’Hôtel-Dieu. La conductrice a été placée en garde à vue et le véhicule a été saisi par la police pour l’enquête, qui a été confiée conjointement au service central des accidents (SCA) de la PP et l'Inspection générale des services (IGS, la « police des polices »).
Lundi 14 décembre, les élus parisiens doivent se prononcer sur le « budget spécial » de la PP. Ian Brossat, président du groupe communiste au Conseil de Paris, a indiqué qu'il « interpellera le préfet de police ». Il a mis en cause « la suppression annoncée de la CNDS (Commission nationale de déontologie de la sécurité) ». Le budget spécial sert notamment à la rémunération des quelque 6000 Agents de surveillance de Paris (ASP, ou « Lustucru »), chargés de la circulation et de la verbalisation. Un stationement payant qui, à Paris, n’est respecté qu’à 10% (30% sur le plan national, lire ici).
« Trop c'est trop ! Il faudra que toute la lumière soit faite sur cet événement extrêmement grave. Les règles de sécurité routière s'appliquent à tous, a fortiori à ceux qui sont chargés de les faire respecter », a également déclaré Ian Brossat. « Il est purement inadmissible que l'on puisse jeter l'opprobre sur l'ensemble de la profession », a répliqué Nicolas Comte, secrétaire général de l'Union SGP/Unité police.
Bien sûr, cet accident est regrettable, comme tous les accidents. Laissons l’enquête se faire et donner ses conclusions. Reste que c’est politique ! Pourrons-nous vraiment faire confiance envers ces conclusions ?
Globalement, il y en a deux possibles :
- Erreur humaine
- Défaillance du matériel.
Considérant les moyens de plus en plus réduit mais les missions attribuées de plus en plus nombreuse, le matériel est sans aucun doute mis à rude épreuve. J’ai lu le billet de Philippe sur l’état matériel de la police dans la Drôme. C’est alarmant. C’est bien par contre un choix politique fait par notre gouvernement. Si ce dernier n’est pas responsable de l’accident d’aujourd’hui, sa politique l’est sans aucun doute : on ne réduit pas le budget sans qu’il y ait des conséquences.
Dans quelle mesure ne risquons-nous pas de voir accuser l’erreur humaine pour disculper la politique gouvernementale ? Il me semble que l’enjeu est là… un peu comme quand un airbus se crash. Le constructeur préfère la version de l’erreur humaine à la défaillance de son matériel.
Rédigé par : Tita | 11/12/2009 à 01h18