Gloria Lopez s’était donné la mort en décembre 2006
Dans le cadre de l’enquête sur le suicide en décembre 2006 de Gloria Lopez, deux perquisitions ont eu lieu jeudi dernier à Paris. L'une d'elles a été refusée aux enquêteurs, qui agissaient en enquête préliminaire.
Près de deux ans après le
décès de leur mère, Gwenn et Mathilde Le Berre s’étaient aperçus que cette dernière avait plus de 200 000 € de dettes et qu’une méthode de déstabilisation avait
lieu entre la famille et l’organisation (voir ici le reportage de France 2, durée 3min30).
Dans son édition d’hier, Le
Parisien indique que, selon les enquêteurs, « la coïncidence tient du hasard, la date ayant été choisie depuis
longtemps par le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine) ». Les perquisitions dans le 12e et dans le 17e arrondissement ont eu lieu le 18 juin, au lendemain
des dernières plaidoiries de l’affaire jugée à Paris. Le 21 décembre 2006, Gloria Lopez, 47 ans,
avait mis fin à ses jours en se faisant happer par un train à la gare de
Colombes (Hauts-de-Seine). Mme Lopez était membre de la Scientologie depuis une
dizaine d'années au moment de sa mort. Les soupçons de ses enfants et de son
ex-mari sont nés après les faits, de la découverte de lettres et de documents
évoquant d’importantes dépenses et des dettes vis-à-vis de la Scientologie.
Dans cet entretien au Parisien, l’une des filles expliquait que sa mère avait
dilapidé un héritage.
D’après cet article de Paris Normandie (la famille habite à Dardez, une petite commune située près d’Evreux, dans l’Eure), Gloria Lopez « aurait
dépensé entre 200 000 et 300 000 € pour sa formation » dès 1996(*). Le
parquet de Nanterre venait alors de rouvrir l’enquête.
Selon une note des renseignements généraux, dont il
est question dans le reportage de France 2 de l’automne 2008, les proches de la
victime avaient été approchés après sa mort pour se voir proposer une
transaction financière contre la promesse de ne pas engager de poursuites. Le
18 juin, la première perquisition a eu lieu au siège de la Scientologie, 7, rue Jules-César, dans le 12e arrondissement ; l’autre, au Celebrity Centre du 69, rue Legendre, dans le 17e, a avorté. Des responsables du centre
ont refusé l'accès aux enquêteurs, selon une source proche du dossier. Dans les enquêtes préliminaires, cette possibilité est laissée dans certains cas, et a
été utilisée par ces fins connaisseurs du droit français, qui savaient que leur
assentiment manuscrit (ou « exprès ») devait être donné…
Le décès de Mme Lopez remonte à la veille des fêtes
de Noël 2006, et il n’a pas été jugé utile d’ouvrir une information qui aurait
été menée par un juge d’instruction, indépendant du parquet.
F. A.
(*) Comment claquer 20 000 € au bazar de la Scientologie (22 mai, Hélène Decommer, Eco89)
è Le dossier Gloria Lopez sur Info Sectes (Suisse, septembre 2008)
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