Tout doit être bouclé pour les élections régionales
Dans le cadre du projet du Grand Paris, le Premier ministre François Fillon a confié au député UMP Gilles Carrez une mission sur le financement des transports. Dans sa présentation du projet, fin avril, Nicolas Sarkozy avait annoncé une enveloppe globale de trente-cinq milliards d'euros, et évoqué la piste d'« une juste contribution de l'usager ». Le tout doit être bouclé pour l’automne, et servira -nul n’en doute- d’argument de campagne pour les régionales de 2010.
Le député UMP du Val-de-Marne (5e circonscription) et maire du Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne, 30 000 habitants) devra « identifier de nouvelles ressources » pour financer ces gigantesques travaux dont la construction du « Grand Huit », évoquée ici avant l’annonce présidentielle, indique la lettre de mission du Premier ministre. Gilles Carrez aura à « examiner en particulier les modalités d'une juste contribution de l'usager » mais aussi « des entreprises et des particuliers qui bénéficieront des retombées économiques ».
Il devra aussi se pencher sur « l'opportunité du recours à des partenariats publics-privés », voulu par le président, « en prêtant une attention particulière à la répartition des risques et aux conditions de financement ». Le mois denier, en effet, Christian Blanc, secrétaire d’Etat chargé du développement de la région-capitale, s’était montré hostile à un partenariat public-privé, voulu par Nicolas Sarkozy, rejoignant dans ce refus le président de la Région Ile-de-France, le socialiste Jean-Paul Huchon.
Un rapport d'étape doit être remis au Premier ministre au plus tard à la fin du mois de juillet, qui permettra d’intégrer les premières mesures dans le budget 2010 ainsi que dans le projet de loi sur le Grand Paris. Le rapport final est attendu début septembre. Le tout doit être déposé au Parlement à l'automne, afin que son examen soit entamé au plus vite, et en tout état de cause avant les élections régionales, prévues en mars 2010. Le président Sarkozy tient à boucler les textes législatifs et règlementaires pour décembre 2009, ce qui n’est pas innocent, à trois mois des élections. « Si l'on veut que les travaux démarrent avant 2012, il faut qu'avant la fin de l'année, une loi fixe les modalités de la maîtrise d'ouvrage, les outils juridiques et les moyens de financement », a-t-il déclaré le 29 avril, « se » fixant 2012 (échéance présidentielle) pour le début des travaux et fin 2009 (échéance régionale) pour les modalités financière et législative.
Le projet global du chef de l’Etat prévoyait une enveloppe de trente-cinq milliards d’euros pour les transports. Le « Grand Huit » à lui seul, un métro automatique long de 130 km autour de Paris et reliant des pôles d'activité (Roissy, Orly, La Défense…), était évalué par les services de l’Elysée à vingt-et-un milliards, soit une somme supérieure à celle précédemment annoncée pour le projet Blanc-Sarkozy, qui était comprise entre 15 et 20 milliards.
Fabien Abitbol, photo : service de presse de l’Elysée
è Le dossier du Grand Paris sur le site du Moniteur
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