Un ancien néo-nazi condamné à 12 ans de prison pour avoir poignardé un Maghrébin
Un ancien militant du groupuscule d'extrême droite Unité radicale a été condamné vendredi aux assises de Paris à 12 ans de réclusion pour avoir mortellement poignardé un homme d'origine maghrébine lors d'une rixe sur les quais de Seine, en juin 2006 à Paris.
Laurent Decorte était initialement poursuivi pour « homicide volontaire », mais à l'issue de trois jours d'audience, la cour a requalifié les faits en « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».
Le parquet avait requis 15 ans.
Alors que les antécédents idéologiques de l'accusé suggéraient un acte délibérément raciste, il est apparu assez clairement au cours des débats qu'il s'agissait plutôt d'une banale altercation de fin de soirée aux conséquences tragiques.
Les faits remontent à la nuit du 18 au 19 juin 2006. Peu après minuit, une altercation avait opposé Gilles Boussaïd, un pâtissier de 27 ans, et quelques amis à un autre groupe, au pied du 36 quai des Orfèvres, siège de la Police judiciaire parisienne.
Durant la bagarre, Laurent Decorte avait sorti un couteau et poignardé Gilles Boussaïd, qui était décédé deux heures plus tard.
A l'audience, Laurent Decorte a reconnu avoir tué Gilles Boussaïd, mais selon lui, la victime se serait en fait empalée sur son couteau durant la bagarre.
Ancien responsable de l'Unité radicale (UR) pour la région de Valenciennes, l'accusé a assuré à la cour avoir rompu avec l'idéologie néo-nazie dès 2000.
Aujourd'hui dissous, l'UR s'était fait connaître en 2002 après l'attentat manqué de l'un de ses sympathisants, Maxime Brunerie, contre le président Jacques Chirac le 14 juillet.
« J'ai renié totalement ces idées. J'en ai honte », a affirmé l'ancien réceptionniste, aujourd'hui âgé de 30 ans.
Une thèse qui n'a guère convaincu l'accusation qui a rappelé que lors d'une perquisition à son domicile, les enquêteurs avaient découvert toute une littérature relative à l'Allemagne nazie et à son idéologie.
AFP
⇒ Des Belges liés à la mouvance de Maxime Brunerie (17 juillet 2002), sur L’observatoire belge de l’extrême droite
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