Les critiques s'amoncellent sur le bilan d'étape du gouvernement sur la politique du handicap. Et également lors du premier bilan du Plan Alzheimer 2008-2012.
Déception, inquiétude sérieuse, colère… Les communiqués et avis se suivent et se ressemblent lors du bilan d'étape du gouvernement sur la politique du handicap. L'association des paralysés de France (APF) dénonce « un bilan en forme de chiffres, de données administratives loin des réalités vécues ; une absence de regard critique dans l'application de la loi ; des orientations abstraites ou inexistantes ! ». Elle déplore le vide inadmissible du chapitre consacré aux ressources, les orientations accablantes en matière d'accessibilité (le rapport se limitant à créer un observatoire, à rédiger des guides ou à créer des trophées), l'absence de moyens supplémentaires pour l'éducation et l'emploi… En bref, elle juge le rapport « nul et non avenu » et demande au gouvernement de créer un Haut Commissariat aux situations de handicap.
Même son de cloche au Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), qui émet des réserves sur les statistiques avancées et regrette lui aussi « l'impression de trop grande satisfaction qui se dégage du rapport et ne correspond pas, dans bien des cas, à la situation vécue par les personnes et les familles ».
Le Groupe de réflexion pour l'accueil temporaire des personnes en situation de handicap (GRATH) ne mâche pas non plus ses mots : « Au-delà des chiffres que l'on manipule à n'en plus finir pour les resservir à toutes les sauces, la liste des 20 mesures est d'une pauvreté affligeante : on trouve pêle-mêle des rapports dont on ne fera pas grand-chose, des chartes emplies de bonnes intentions, des numéros de téléphone, des promesses déjà avancées et toujours pas tenues... »
Pas mieux chez les vieux
« Un catalogue de mesures », résume le Syndicat des cadres de direction, médecins et pharmaciens des établissements sanitaires et sociaux publics et privés (Syncass-CFDT) à propos du premier bilan du Plan Alzheimer, troisième du nom. Il dénonce le manque d'augmentation des moyens « face aux besoins criants » et demande une refonte de la structure tarifaire (une plus grande affectation des dépenses dans la section soins et donc une baisse du prix d'hébergement). De son côté, France Alzheimer note que ce plan se traduit aujourd'hui par la création de nouveaux organismes, de cahiers des charges, mais que les malades attendent des retombées concrètes dans leur vie quotidienne. Elle souligne l'impatience des professionnels de terrain et l'épuisement des aidants. Inutile, à ses yeux, de poursuivre les expérimentations sur l'hébergement temporaire, il faut d'urgence en créer de nouveaux. Et elle souhaite que toute personne - présentant ou non des troubles du comportement - jouisse de la même qualité de prise en charge. Enfin, elle plaide pour la tenue d'assisses régionales du Plan pour favoriser l'information, l'évaluation et la participation des associations. Décidément, ça grogne partout, dans le monde du handicap et de la dépendance aussi.
Micaëlla Moran, pour l’UFC-Que Choisir
Après toutes ses promesses de campagne, votre président souffrirait-il d'amnésie ?
Rédigé par : raannemari | 23/02/2009 à 09h54
De toutes façons outre ses promesses (qui amplifiaient celles de son prédécesseur en ce domaine, et n'étaient pas une "rupture"), il a aussi instauré la taxe de cinquante centimes sur le conditionnement de médicaments et l'acte paramédical, et de deux euros sur le transport médical.
Ces taxes sont censées aller à Alzheimer, ce qui est totalement illégal… Elles ne peuvent qu'aller au budget général pour ensuite être reversées à la recherche (ou ailleurs) mais ne peuvent à l'avance être affectées à une ligne budgétaire inexistante.
Ce n'est pas grave, nous sommes prélevés depuis le 01/01/2008.
Rédigé par : Fabien | 23/02/2009 à 15h28
Le gouvernement soi-même en sa plus simple unité poursuit une règle très égalitaire, si on y pense : plutôt que de rendre plus facile la vie aux handicapés, il est bien plus adroit, et financièrement rentable pour ceux qui prennent les décisions, de handicaper tous les bien portants !L'hôpital américain de Neuilly suffit (pour quelques privilégiés évidemment), les autres centres hospitaliers peuvent bien être transformés en prisons par le génial Bouygues !
Rédigé par : Gotch | 23/02/2009 à 16h53