Quelques dizaines de lycéens ont tenté en début d’après-midi de manifester place de la Concorde, à Paris, avant d'être raccompagnés par les forces de l’ordre à la station de métro Madeleine, dans le 8e arrondissement. Ils venaient d’une dizaine d’établissements, principalement de l’Est parisien, et du lycée Racine. Une cinquantaine d'autres auraient été empêchés par la police d'arriver sur les lieux de ce rassemblement non-autorisé.
Ce rassemblement indépendant, annoncé hier par une coordination qui espérait rassembler « 100 à 200 lycéens » et montrer son indépendance face aux organisations lycéennes traditionnelles (UNL et Fidl), n’avait pas été autorisée par la préfecture de police. Elle avait pour but de « protester contre les suppressions de postes dans l'Education », a expliqué Mohamed Gareche, élève de terminale au lycée Voltaire (11e arrondissement), qui a connu divers soubresauts l'année scolaire passée.
A leur arrivée à la Concorde, vers 14h00, ils ont trouvé la station de métro fermée et n'ont pas eu le temps de déployer leur banderole. Regroupés rue Royale, ils ont été repoussés dans le calme jusqu’au métro Madeleine, où ils sont arrivés peu avant 15 heures. Mohamed Gareche a indiqué qu’un autre groupe de lycéens (composé d'une cinquantaine de personne), a été empêché par la police d’arriver au point de rendez-vous.
Selon le rectorat de Paris, une dizaine de lycées ont fait l'objet de barrages filtrants ce mardi, contre « une petite quarantaine » de lycées bloqués au 18 décembre, après que, depuis sa visite au Proche-Orient, le ministre de l'Education a décidé de reporter la réforme du lycée face à la grogne croissante, et aussi sans doute compte tenu de la crise et des révoltes en Grèce. Il avait à l’époque déclaré avoir pris seul cette décision, après accord de Nicolas Sarkozy. Depuis, lors de ses vœux de Nouvel An, le président de la République l’a démenti, déclarant :
« Je pense aussi à la réforme du lycée qui est nécessaire pour éviter l’échec de tant de nos enfants dans l’enseignement supérieur et l’injustice qui fait que tant de fils et de filles, de familles modestes n’ont pas les mêmes chances que les autres. J’ai demandé que soit pris le temps de la concertation, parce que prendre le temps de réfléchir ensemble, ce n’est pas perdre du temps pour la réforme. C’est en gagner. »
Jeudi, les deux principales organisations lycéennes, l'Union nationale lycéenne (UNL) et la Fidl, appellent à des mobilisations au sein des lycées (assemblées générales, actions d'informations) ainsi qu’à un rassemblement à Paris, à 14h, à Sèvres-Babylone. D’autres rassemblements sont annoncés en régions.
Enfin, la Fidl organisera ses propres « Etats généraux des lycéens » les 24 et 25 janvier, afin d'élaborer une plateforme de propositions « pour une vraie réforme des lycées ».
F. A., avec AFP, photo d’archives : parents d’élèves du lycée Voltaire
salut,
Quelques questions :
Comment la police a-t-elle fait pour se trouver sur le chemin des manifestants ?
Les a t'on prévenus, le point de rendez-vous avait-il été rendu public ?
Merci beaucoup.
Super blog !
Rédigé par : Oister | 09/01/2009 à 09h48
Bonjour,
Le lien (en rouge) qui se trouve à côté de la photo renvoie sur une dépêche de l'AFP datée du 5 à 20h28.
Des confrères étaient informés de la manifestation prévue. Et si la PP n'a pas autorisé de manifestation, c'est qu'elle était au courant, soit officiellement, soit par la lecture des dépêches !
Les points de rendez-vous "fuitent" toujours, d'une façon ou d'une autre, parfois tôt, parfois tard.
Cela explique peut-être pourquoi, hier, l'Est parisien était proportionnellement moins représenté que d'habitude dans le maigre cortège, qualifié par les organisateurs "officiels" de « tour de chauffe ».
Merci d'être passé, et n'hésite pas à revenir !
Rédigé par : Fabien | 09/01/2009 à 09h55