Les patients manquent souvent d'informations sur les tarifs pratiqués par chaque médecin, non seulement pour les consultations mais aussi pour les actes techniques (radios, opérations chirurgicales, etc.). L'assurance maladie, qui dispose de ces éléments, se décide enfin à les publier sur Internet.
Ce n'est pas un scoop, la transparence n'est pas le fort des médecins. Savoir exactement combien on va payer avant d'entrer en consultation relève souvent de la gageure, en dépit de la loi qui prévoit l'affichage obligatoire des honoraires dans la salle d'attente. Dans ce contexte, la décision de l'assurance maladie de communiquer, enfin, les tarifs des professionnels de santé exerçant en cabinet ou en clinique privée est à saluer. Le chantier a démarré en juillet dernier, avec la publication sur Internet des honoraires réclamés pour une consultation. Une étape supplémentaire sera franchie en janvier prochain : les prix des 99 actes techniques les plus courants, tels qu'examens radiologiques, scanners, échographies, anesthésies, test d'allergologie, chirurgie du genou, de la cataracte ou de la hanche, seront disponibles pour chaque médecin sous l'onglet « Adresses et tarifs » du site Ameli.fr.
Ces renseignements sont surtout utiles pour déterminer si le professionnel vers qui on a été dirigé pratique ou non des dépassements d'honoraires, qu'il s'agisse d'une simple consultation ou de la réalisation d'actes dits « techniques ». Dans ce cas, sa « fiche » le précisera, et indiquera même le montant du dépassement, sur la base des tarifs constatés par l'assurance maladie lors des 6 derniers mois. Le patient saura au moins à quoi s'attendre ! Et pourra, en fonction de sa propre couverture santé, calculer ce qui restera à sa charge, voire changer de médecin si le tarif est trop élevé. Rappelons que les dépassements d'honoraires ne sont en aucun cas pris en charge par l'assurance maladie, et que seules les complémentaires les plus sophistiquées les couvrent. En forte hausse ces 10 dernières années, ils ont atteint 2 milliards d'euros en 2005, dont deux tiers supportés directement par les patients !
La totalité des actes pratiqués ne sera pas répertoriée sur le site de l'assurance maladie, car la liste est trop longue, et parfois très « technique ». De la même façon, seuls les médecins du secteur libéral sont catalogués, mais ils représentent tout de même une grosse part de l'activité médicale. Bonne nouvelle : l'assurance maladie annonce que, petit à petit, elle donnera également des informations sur les hôpitaux publics.
Anne-Sophie Stamane, pour Que Choisir
Sauf exception liée au non-respect du parcours de soins, les médecins inscrits en secteur 1 pratiquent les tarifs fixés par la Sécurité sociale, en échange de la prise en charge d'une partie de leurs charges sociales. Seuls ceux qui sont en secteur 2 sont autorisés à facturer des dépassements d'honoraires. Mais ils ont eu la main lourde ces dernières années, et pour faire face aux dérives, le parlement a décidé de changer un peu les règles du jeu : à compter du 1er février prochain, les honoraires facturés lors d'une consultation dépassant 70 € et comportant un dépassement feront l'objet d'un devis.
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