Le meurtrier présumé de deux prostituées thaïlandaisese interpellé
Moins d'une semaine après le meurtre de deux prostituées thaïlandaises à Paris, les enquêteurs ont mis la main sur l'auteur présumé du double homicide, un Portugais de 36 ans résidant au Luxembourg, trouvé notamment en possession de l'arme du crime. Cette annonce a été faite dimanche, lors d'un point presse au palais de justice de Paris, par la chef de la section criminelle du parquet, Naïma Rudloff, et le sous-directeur de la Police judiciaire parisienne, Philippe Bugeaud.
Le suspect a été interpellé dans la rue par les enquêteurs, samedi à 11h45 dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, et placé en garde à vue dans les locaux de la brigade criminelle. Il s'agit d'un Portugais et non d'un Français né au Portugal, comme l'avait précédemment indiqué la Préfecture de police.
« A ce stade de l'enquête, un certain nombre de charges importantes pèsent sur cette personne », a indiqué Mme Rudloff. « Des éléments objectifs, comme une partie du butin, en tout cas des effets personnels dérobés chez les victimes ont été découverts dans la chambre d'hôtel du suspect et l'arme présumée du double homicide (une arme blanche) a également été retrouvée en sa possession », a détaillé la magistrate.
« Enfin, à ce stade de sa garde à vue, il a passé un certain nombre d'aveux, en tout cas de déclarations circonstanciées qu'il convient de préciser », a-t-elle ajouté en justifiant ainsi la prolongation de la garde à vue pour 24h00.
« La piste qui semble se profiler est celle du client. L'homme étant l'un des derniers clients de ces deux jeunes femmes thaïlandaises qui se livraient à la prostitution au sein de cet appartement » où elles vivaient, a poursuivi Mme Rudloff en précisant que « les circonstances et les conditions du passage à l'acte » restaient à préciser.
« Il s'agit d'un jeune cuisinier, totalement inconnu des services de police qui réside et travaille au Luxembourg et qui était monté pour les fêtes à Paris où il logeait dans un hôtel », a rapporté la représentante du parquet.
« Il vivait en France auparavant et avait eu une relation stable pendant trois ans avec une jeune femme et, depuis janvier 2008, était en rupture sentimentale », a ajoutée la magistrate en expliquant que cette rupture avait sans doute contribué à sa « nomadisation et désocialisation ».
Les corps de deux jeune femmes asiatiques, poignardées, avaient été découverts mardi peu avant 20h00 dans un immeuble du 15 de la rue de Crussol, dans le 11e arrondissement, les médecins constatant les deux décès à 20h10.
Ces jeune femmes vivaient en France depuis avril et novembre 2007 en situation irrégulière et se livraient à la prostitution, a indiqué Philippe Bugeaud. Le cuisinier portugais les avait rencontrées « par le biais d'annonces que l'on trouve dans la rue avec un numéro de téléphone. Le contact est pris par téléphone et s'établit rapidement sur une base commerciale », a précisé le policier.
« L'individu a reconnu qu'il s'était rendu sur les lieux, qu'il avait eu un rendez-vous galant et après, les choses se sont mal passées. Mais il reste des points encore obscures », a-t-il ajouté citant notamment la question de la préméditation, des conditions exactes du passage à l'acte ou de l'usage de produits toxiques.
Est-on en présence d'« un acte de folie meurtrier ou d'un acte un peu plus froid ? », a résumé Mme Rudloff en rappelant que le double meurtre s'est accompagné d'un vol. Le cuisinier a notamment dérobé 1 500 euros et les téléphones portables des victimes dont il s'est rapidement débarrassés. « C'est un des éléments qui nous a permis de remonter jusqu'à lui avec son propre portable », a révélé le policier.
AFP, via La Libre Belgique, photo Maxppp
⇒ Les précisions sur Europe 1, RTL et à l’Associated Press
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