Il doit comparaître en octobre pour « recel d’abus de biens sociaux »
L’ancien député UMP du Rhône (invalidé et inéligible pour un an depuis le 27 mars 2008, faisant de lui le quatrième député UMP invalidé suite aux législatives de 2007), a réintégré le ministère de la Justice depuis un mois (le 24 ou le 26 juin, selon les sources), à ce que confirme une dépêche Reuters citant le porte-parole de la Chancellerie et Libération. Mais il doit comparaître en octobre dans l'affaire dite de l'Angolagate…
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La Garde des Sceaux Rachida Dati salue Georges Fenech, alors député du Rhône et ancien bâtonnier de Lyon, le 16 novembre 2007 à Lyon.
Photo Fred Dufour/AFP
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Georges Fenech fait partie de la quarantaine de personnes mises en examen pour cette affaire et qui doivent être jugées à partir du 6 octobre. Mis en examen par l’ancien juge Courroye pour « abus de biens sociaux », il lui est reproché d’avoir reçu, en 1997, en tant que président de l’Association professionnelle des magistrats (APM), un chèque de 100 000 francs de la société de vente d’armes Brenco, dirigée par Pierre Falcone. Mis en examen le 10 juillet 2001, il avait affrmé que cette somme correspondait à vingt-cinq abonnements « de soutien » de deux ans chacun auprès de la revue de l’APM et qu’il ne savait pas que Brenco était une entreprise de vente d’armes.
Le porte-parolat de Mme Dati précise que M. Fenech ne travaillera pas directement auprès de la ministre.
Georges Fenech a été - au début de sa carrière - au parquet de Pointe-à-Pitre, puis juge d’instruction, avant de rejoindre la France métropolitaine en octobre 1984, où il occupa divers postes dans la magistrature assise.
Il n’a été président de l’APM que de 1996 à 1998 et, au cours de ces deux années, deux affaires liées à ce syndicat de magistrats proche du RPR ont eu lieu : celle dite de l’Angolagate et celle de diffamation par voie de presse (au sujet du magistrat Albert Lévy, officiant alors à Toulon, on pouvait lire le calembour d’un goût douteux « Tant va Lévy au four qu'à la fin il se brûle » dans le bulletin de l'APM).
Par la suite détaché, il a été élu député UMP de la 11e circonscription du Rhône en 2002, puis invalidé au cours de la législature suivante pour une violation des règles sur les comptes de campagne ; une élémentaire méconnaissance juridique pour une « broutille » de l’ordre de 400 €. Sans mandat parlementaire (un député du Nouveau Centre a été élu le 1er juin), il fallait bien lui trouver un point de chute, si possible confortable. Et pas forcément durable, son inéligibilité n'étant que d'un an.
Son arrivée au ministère de la Justice fait suite à plusieurs signes, comme la rencontre entre le président français et le président angolais en mai, ou, la semaine dernière, la lettre du ministre de la Défense.
On peut s’étonner que ces huit lignes glissées depuis le 24 juin sur le fort lu Journal d’un avocat n’aient pas éveillé quelque soupçon…
Outre sa connaissance des sectes et sa participations à divers travaux parlementaires sur ce sujet, Georges Fenech est aussi connu pour cet ouvrage au titre évocateur : Tolérance zéro (Grasset, 2001), où il traite de la violence dans les banlieues. Mais c'est sur les sectes que son travail au ministère est attendu.
Fabien Abitbol, photo AFP
J'ai toujours trouvé que cet "honorable" magistrat ne sentait pas très bon (pardon), comment peut on être magistrat et défendre des points de vue racistes…
Rédigé par : André974 | 23/07/2008 à 16h47
L’injustice est un métier.
http://echo-europe.monblogue.branchez-vous.com/
Rédigé par : xray | 23/07/2008 à 18h35
Pour ma part, ayant connu les deux magistrats, et Georges Fenech ayant dit pour sa défense qu'il n'avait pas lu la fameuse/fumeuse tribune digne d'un "Durafour crématoire", je me garde de tout jugement sur ce point précis.
Ce que je constate, c'est que les députés, qui jouissent d'un régime de chômage particulièrement grossier (pouvant aller jusqu'à cinq ans et assez bien expliqué ici :
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=21820
en tous cas mieux que dans pas mal d'endroits) sont facilement "recasables" avant même que de passer en jugement, même si un « suspect » (c'est le mot employé par la dépêche de Reuters :
http://www.lexpress.fr/actualite/depeches/infojour/reuters.asp?id=75509 est présumé innocent).
Son heure aurait pu attendre…
Rédigé par : Fabien | 23/07/2008 à 18h40
repris le dimanche 27 juillet dans :
http://admi.net/cawa/
Le Cawa d'Adminet
Rédigé par : Le ouaibemaître | 28/07/2008 à 13h51