Alors que le Parlement s'apprête à adopter définitivement le projet de loi permettant la remise en cause des 35 heures dans les entreprises, la CFE-CGC a fait paraître ce matin cette lettre ouverte au président de la République Nicolas Sarkozy, dans laquelle elle dénonce le relèvement à 235 jours au lieu de 218 du plafond de la durée de travail des cadres.
Le syndicat invite ses militants « à utiliser ce document pour toutes les formes de protestation : envoi à l'Elysée, pétitions, tracts », précisait-on ce matin au siège de la CGC. « Ainsi donc je devrai travailler 235 jours au lieu de 218 auparavant », explique cette lettre publiée aujourd’hui dans divers quotidiens et où le le syndicat fait parler un cadre. « L'affaire ne me coûte que mes jours fériés chômés payés et mes jours de RTT, qui constituaient le maigre retour des 60 à 70 heures par semaine que j'effectue pour conserver mon job ».
« Certes, je ne suis pas encore aussi omniprésent dans mon entreprise que vous l'êtes vous-même au service de notre pays », note le texte. Mais, « grâce à vous, je vais travailler plus et gagner plus : 17 jours valorisés de 10 % »… « Et pourquoi pas 25 % », demande la lettre, dénonçant une « discrimination ».
« Cette loi sur le temps de travail m'interpelle particulièrement et me semble totalement inutile, inique et plus frappée du sceau de la revanche que de l'analyse fondée », ajoute le texte. « Dans ces conditions, le senior que je serai dans quelque temps n'a qu'une hâte, c'est d'échapper à la pression et au stress des conditions de travail ».
Le syndicat CGT des cadres et la CGC appellent à un rassemblement aujourd’hui à 14 heures, à proximité du Sénat, où auront lieu les derniers débat sur le projet de loi démocratie sociale et réforme du temps de travail.
D’après Associated Press
⇒ Le 7 juillet, l’organisation syndicale avait mis en ligne le texte suivant :
En proposant de fixer le plafond des forfaits jours à 235 jours, le gouvernement renvoie les salariés concernés au siècle dernier.
Cette limite correspond, en fait, à une année pleine (365 jours) de laquelle on retire les jours de congés (25), les samedis (52), les dimanches (52) et le 1er mai !
Que deviennent dès lors les congés d’ancienneté et les autres jours fériés ? Ces salariés pouvant travailler jusqu’à 13 heures par jour, seront-il sollicités de 8 heures à 21 heures les 24 et 31 décembre ?
L’augmentation relative de leur pouvoir d’achat – les jours travaillés au-delà de 218 jours ne seront majorés que de 10 % - suffira-t-elle à payer leurs médicaments anti-stress pas ou peu remboursés par la Sécurité sociale ou à supporter les frais de leur avocat chargé de leur divorce ?
Pour la CFE-CGC, tout cela a assez duré ! Il est tant que le gouvernement se ressaisisse : trop, c’est trop !
⇒ En décembre 2004, déjà !, la députée (Les Verts) de Paris, Martine Billard, craignait une régression sociale. Réélue confortablement au centre de Paris, Martine Billard a travaillé essentiellement dans le privé avant d’être bibliothécaire.
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