Un détour par une cour bordée d'ateliers aux enseignes d'artisans oubliés, rue Oberkampf, dans le 11e arrondissement parisien. Un jeu de piste pour suivre les silhouettes au pochoir des graphistes Mesnager et Nemo.
Un thé à la menthe chez Asnour, le peintre de la rue Julien-Lacroix, en face de l'immeuble délabré où Maurice Chevalier vécut ses cinq premières années. Boulevard de Belleville, à la frontière du 20e, une pause devant les candélabres aux lampes rouges des entrées du métro dessinées en 1900 par Hector Guimard et miraculeusement préservées. Une rencontre avec l'animatrice des Ateliers du Chaudron, une compagnie de théâtre et de musique.
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Une rue de l'insolite quartier de Belleville, dans le 11e arrondissement parisien.
Photo : AFP Archives/François Guillot
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Pour sortir des clichés sur « la ville rebelle, la ville Babel… » et pour « faire découvrir Paris autrement », l'association Belleville insolite organise chaque fin de semaine des visites de ce célèbre faubourg. Des groupes de quinze personnes maximum sont guidés par des « accompagnateurs-révélateurs de quartier » formés par l'association. Pour y habiter depuis longtemps, ceux-ci connaissent quelques-uns des secrets de Belleville. « Bouillon de cultures ! Les arts descendent dans les rues de Ménilmontant, autour du canal Saint-Martin… » : chaque circuit s'organise autour d'un des douze thèmes proposés. En se promenant pendant deux à trois heures, au carrefour des 10e, 1Ie, 19e et 20e arrondissements, les touristes d'un nouveau genre s'immergent dans un Paris insolite, vivant, chaleureux.
Plus de quatre-vingts nationalités habitent autour de la colline de Belleville, la plus haute de Paris. Une synagogue y côtoie un spécialiste tunisien du couscous. Un petit monde affairé s'active devant les enseignes en chinois du bas de la rue de Belleville. Les promeneurs s'attardent dans les cafés des ruelles pentues pour fumer le narguilé.
Une escouade de policiers en VTT pourchasse des vendeurs à la sauvette. Rue de Ménilmontant, les boutiques ouvertes tout le week- end réinventent le petit commerce : Momo le moins cher voisine avec La Caverne des affaires et Au Bazar des frangines. Les guides amusés expliquent aux enfants curieux que le nom de la rue des Panoyaux vient du raisin sans pépins ; et qu'il y avait des arbres fruitiers rue des Mûriers et rue des Amandiers. Ils racontent aussi comment on dansait au XIXe siècle dans ces guinguettes où l'on buvait le guinguet, la piquette bellevilloise produite dans les courtilles.
Et, à la fin de la visite, en apprenant que le nom du métro Couronnes vient des trois sous à l'effigie du roi, exigés à l'octroi de l'enceinte des Fermiers généraux, et aussi que Ménilmontant, qui n'était alors qu'un village, signifie « la petite ferme sur la colline », des Parisiens de Belleville reconnaissent qu'ils ont ainsi pu connaître un peu mieux l'histoire de leur quartier.
Christophe de Chenay (sujet publié dans Le Monde du 19 février 2004)
Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour revenir 10 ans en arrière et m'y promener encore avec lui.
Rédigé par : raannemari | 07/06/2008 à 16h43
Des choses ont un peu changé, depuis dix ans… Depuis quatre, moins.
Rédigé par : Fabien | 07/06/2008 à 17h22
ce n'est pas la "petite maison dans la prairie" mais on rencontre souvent les mêmes personnes...tout le monde se connait, le côté "village" n'a pas disparu tant que ça !
j'aime beaucoup ce petit coin de Paris...
:-)
Rédigé par : Zoé | 07/06/2008 à 20h29