Une offre d'emploi « low cost » à Pondichéry, en Inde, rémunéré en roupies indiennes l'équivalent de 160 à 320 € par mois, a déclenché la polémique ce week-end entre l'ANPE, des syndicalistes et le PS, alors que le gouvernement s'apprête à durcir les obligations pour les chômeurs. Révélée par Le Parisien, cette offre à prix cassé porte sur un poste d'informaticien niveau Bac +2 spécialisé dans la conception de sites web.
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Libellée en roupies (et non en euros ou en dollars, comme c'est l'usage pour les offres destinées aux expatriés, cette annpnce, encore disponible le lundi 5 mai à 9h30 sur le serveur de l'ANPE (comme l'offre 637400L), si elle correspond à trois à cinq fois le salaire « local » n'en n'est pas moins inférieure au RMI et sept à dix fois à un salaire « normal » d'expatrié dans ce domaine. Par surcroît, la protection sociale n'est pas de droit français, mais à négocier, pour cette entreprise qui, selon le JDD, est basée en Charente-Maritime. A cela, il convient d'ajouter le prix du billet d'avion. Les visas pour l'Inde supérieurs à six mois sont difficiles à obtenir, et il s'agit d'un CDI…
Capture d'écran F. Legendre
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La connaissance de l'anglais courant et technique est requise, le salaire proposé à « 10 000 à 20 000 roupies » pour « 40h00 hebdomadaires », selon l'offre consultable dimanche sur le site ANPE. « Protection sociale et avantages à négocier », précise l'annonce, dont le PS a demandé le « retrait immédiat ».
Pour Alain Lecanu du syndicat des cadres CFE-CGC, « c'est incroyable, la mention "protection sociale à négocier", c'est carrément du marchandage ».
Selon lui, « cela montre bien qu'on a beaucoup de travail à faire sur la qualité des offres d'emploi » disponibles, au moment où le gouvernement s'apprête à durcir la législation pour la rendre plus coercitive et obliger les salariés au chômage à accepter un emploi, même moins payé ou plus éloigné que souhaité.
« Est-ce que, pour le gouvernement, cela fait partie des offres raisonnables d'emploi ? », s'est-il interrogé, à deux jours d'une première grande réunion tripartite sur l'avenir de l'assurance chômage, avec les syndicats, le patronat et la ministre de l'Economie et de l'Emploi Christine Lagarde.
« C'est une offre difficile à refuser en tant qu'agent ANPE, car elle correspond aux salaires légaux indiens », a réagi Bernie Billey, déléguée CFDT à l'ANPE, qui est néanmoins « choquée » car « cela ressemble plutôt à un stage » et « étonnée car il y a beaucoup d'informaticiens de qualité en Inde ».
« Pourquoi expédier quelqu'un là-bas ? Même en admettant qu'on puisse vivre correctement avec ce salaire, encore faut-il se payer le billet aller-retour », dit-elle.
Interrogé sur RTL, le directeur de l'ANPE, Christian Charpy, s'est étonné de la polémique : « le salaire proposé est quatre à cinq fois supérieur au salaire moyen en Inde. Chacun est libre de faire ou non une expérience d'expatriation et je ne vois vraiment pas pourquoi on se pose la question de savoir si cette offre est légitime ou pas légitime ».
Parmi ses 3 à 4 millions d'offres collectées chaque année, l'ANPE en propose de nombreuses à l'étranger, mais à des salaires français (comme 20 000 à 35 000 € annuels pour un poste de développeur informatique à Casablanca au Maroc).
Pour qui veut absolument partir en Inde, une entreprise de transit international cherche par exemple un délégué commercial à New Delhi… payé 20 000 à 40 000 dollars US.
Selon le Journal du Dimanche, l'offre payée en roupies émane d'une agence web fondée en 1997 en Charente-Maritime à Jonzac, développant des services Internet, et délocalisée à Pondichéry depuis 2007 sous le nom de Hangar 17 ICT.
Son dirigeant Denis Delcroix, injoignable dimanche, a nié au JDD avoir sollicité l'ANPE mais reconnaît déposer des offres similaires sur d'autres sites de recrutement : « Je suis dans mon droit, je suis une entreprise indienne, j'embauche aux conditions locales », explique-t-il.
« La globalisation du marché m'a amené à ce nouveau positionnement stratégique » afin de « continuer à apporter des solutions toujours plus innovantes, à des tarifs ultra-compétitifs », explique son site à l'adresse des clients, parmi lesquel des marques de cognac du groupe LVMH, collectivités, industriels… et l'ANPE elle-même.
Claudine Renaud, pour l’AFP
• il s'agit en fait de deux offres, les 637398L et 637400L, de ANPE ESPACE EMPLOI INTERNATIONAL PARIS (48, BD de la Bastille, 12e).
« Je suis dans mon droit, je suis une entreprise indienne, j'embauche aux conditions locales », en suivant la logique demain dans votre ANPE d'autres offres, style poseur de bombe à Bagdad, porteur de flamme en Chine, agent d'infibulation au Soudan, etc… ou un poste de con n'importe où dans le monde, les candidats devraient être nombreux !
Rédigé par : André974 | 04/05/2008 à 23h57
« Son dirigeant Denis Delcroix, injoignable dimanche, a nié au JDD avoir sollicité l'ANPE »
gros menteur en plus. c'est ca c'est une pure invention ?
juste une question et son salaire à lui, il est aux normes locales ?
je ne sais pas combien ses clients facturent par jour mais au moins 200-300€ (je suis gentil). moins les 8 € par jour du salaire : calculez le benef par an pour UN seul ingénieur (NB : pour ce type de poste on prend souvent des ingés), ca fait 50 000 € à 100 000€ de benef net par an.
NB: pour ce salaire, les charges même françaises seraient de 4€ par jour. et il a le toupet de vouloir négocier ça en plus…
« continuer à apporter des solutions toujours plus innovantes, à des tarifs ultra-compétitifs », cad casser les prix et surtout continuer à se mettre encore plus de fric dans les fouilles.
incroyable et personne ne bouge, tout le monde gobe.
on peut asservir les gens et en plus raconter des énormités sans gène.
la compétitivité a bon dos.
qu'il la ferme au moins et arrête de mentir, et assume sa honte.
il n'a qu'à déposer son offre à l'"ANPE" (1) de pondichery mais pas en France en tout cas.
(1) en inde, ça signifie Agence Nationale Pour l'Esclavage
Rédigé par : bluff | 05/05/2008 à 01h03
@ André,
je ne sais si ceci :
http://travailler-avec-des-cons.hautetfort.com/
est arrivé à La Réunion.
personnellement, je ne l'ai pas encore reçu, mais son auteur m'avait contacté plus de six mois avant sa parution.
Rédigé par : Fabien | 05/05/2008 à 09h51
@ Bluff,
Il est tout à fait possible que M. Delcroix n'ait jamais déposé d'annonce à l'ANPE du 12e (expatriés). Il arrive très fréquemment que, pour « faire du chiffre », les agents ANPE reprennent des annonces sur des sites Internet ou chez des concurrents, et ce encore plus depuis que, de façon OFFICIELLE, l'ANPE n'a plus le monopole de l'emploi. Divers reportages ont été consacrés à ce sujet.
Laissons SUR CE POINT à l'employeur le bénéfice du doute. Pour le reste, évidemment, les dérives sont graves à mon goût…
Rédigé par : Fabien | 05/05/2008 à 10h02
…rrahhhh, soyez positifs (comme Lorie et Raffarin) !… on vous propose un voyage sympa où, en plus (que dis-je cerise sur le gâteau), vous êtes payés !… vu l'ampleur de la polémique, on peut, à mon avis, négocier maintenant le billet d'avion et un logement de fonction !
ch'rais bien tentée… histoire de planter l'UMP… ça me ferait des vacances, tiens ! (et puis, c'est pas pire que Devedjian, isn't it ?)
bon, ok, je sors une deuxième fois… :-)
Rédigé par : l'affreuse UMP | 05/05/2008 à 22h08
@ Fabien,
c'est plutot l'inverse qui m'étonnerait… pas de fumée sans feu
si elle n'a rien fait, pourquoi prendre une société au hasard comme cible ?
s'il y a des candidats (blaireaux finis) qui se sont proposés, c'est que l'offre est reélle. ca m'étonnerait que le n° d'offre soit faux. sinon l'anpe aurait attaqué les sites et médias qui publient cette info fausse.
de même que Denis Delcroix aurait aussi démenti catégoriquement.
tous savent que cette annonce est réelle.
d'autre part, pour travailler actuellement avec des SSII et cie depuis 12 ans (dont SSII qui embauchait en sous-sous-sous-traitance et sous-payant des ingé etrangers travaillant en France), je sais qu'elles en sont parfaitement capables.
de plus, j'ai vérifié : cette société pratique bien le même genre d'offre aux mêmes tarifs sur d'autres sites. (+ Chinese SEO)
d'autres sociétés font de même
et meme si ce pdg n'est pas passé par l'anpe, le principe est ecœurant :
on ne peut payer un ingé francais au meme tarif qu'un ingé indien car qd il reviendra en france, les economies accumulées ne valent plus rien.
et les bénefs de la boîte sont eux tellement faramineux par rapport au salaire (10 fois le salaire au lieu de 1 fois) que ca en devient carrement indécent.
où passent tous ces bénefs ?
en plus, c'est meme pas le salaire normal d'un ingé indien (3 fois cette m... : 7000 €/an)
en plus, le dir de l'anpe trouverait ca normal.
« le salaire proposé est quatre à cinq fois supérieur au salaire moyen en Inde »
quele cynisme : oui mais le salaire MOYEN de gens qui vivotent et certainement pas la salaire d'un ingé informaticien indien.
la messe est dite : c'est l'esclavage qui revient en force
il n'y a que les gens qui ne travaillent pas de ce domaine (SSII) et ne voient donc pas leur profession menacée qui peuvent etre d'accord avec cela (ou qui sont planqués qq part ou exploitent cette situation)
ce qui incroyable c'est de trouver des gens pr justifier cela : nous sommes de vrais moutons.
à ce jour, annonce toujours pas démentie, je crois ?
@ webmaster:
pouvez vous indiquer qu'elles sont vos sources exactes sur la copie d'écran qui illustre l'article ? ou l'avez recupéré direct sur le site l'anpe
ça serait intéressant…
Rédigé par : bluff | 19/05/2008 à 20h29
Comme indiqué dans ce sujet :
http://menilmontant.noosblog.fr/mon_weblog/2008/05/mobilit-gograph.html
il a existé deux offres portant les numéros 637398L et 637400L.
dans ce même sujet, j’avais évoqué en note de bas de page la piste de Chinese SEO. Mais nous étions, je vous le rappelle, en week-end.
L’offre publiée sur mon blogue a été recopiée sur le serveur de l’ANPE. Mais il y en avait deux, quasiment libellées à l’identique.
Il est possible (mais pas certain) que je publie un jour un sujet un informaticien domicilé en Inde, où les salaires minimum sont de 50 000 roupies annuels… or cette offre est en-deça…
Il n’y a, à ma connaissance, JAMAIS eu de démenti de qui que ce soit. Mais il est très courant que des agents ANPE recopient des offres sur des sites ou des journaux et les enregistrent à leur compte. C’est ainsi que l’on peut dire que des offres sont « non pourvues »… et faire du chiffre.
Rédigé par : Le ouaibemaître | 19/05/2008 à 21h23