Gianfranco Fini avait préfacé l’édition italienne de « Témoignages »
Gianfranco Fini, dauphin du futur chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi et ancien néo-fasciste, a été élu ce matin président de la Chambre des députés italienne. Il avait préfacé fin 2006 sous le titre Testimonianza le livre de Nicolas Sarkozy Témoignages, tiré en Italie à 5 000 exemplaires uniquement. Un collector, pour marquer le coup à l’occasion d’une visite que le candidat Sarkozy devait effectuer en Italie, notamment pour y rencontrer des électeurs français, alors qu’il était encore ministre de l’Intérieur.
Gianfranco Fini est le premier homme politique issu de l'ancien parti néo-fasciste Mouvement social italien (MSI, fondé en 1946 par des partisans du dictateur Benito Mussolini) à accéder à une fonction aussi haute de l'Etat italien, le président de la Chambre des députés étant la troisième personnalité dans la hiérarchie des institutions.
Il a été élu au quatrième tour par 335 voix sur les 611 députés présents, la majorité requise étant de 306 voix. Lors des trois premiers votes mardi, M. Fini n'avait pas réussi à atteindre la majorité requise des deux tiers.
M. Fini a également tenu à rendre « un hommage respectueux au pape Benoît XVI », saluant « le guide spirituel de la grande majorité des Italiens et son autorité morale indiscutable pour le monde entier ».
Il a souligné « le rôle fondamental de la religion chrétienne » tout en rappelant les principes de laïcité de l'Etat italien. Etonnant, non ?
Fumeur notoire, Gianfranco Fini a annoncé qu'une de ses toutes premières mesures serait l'ouverture d'une pièce pour fumeurs à la Chambre des députés. De quoi donner des idées, voire rappeler des promesses vagues de notre président français, prochainement à la tête de l'Europe…
Agé de 56 ans, il est président d'Alliance nationale (Alleanza nazionale), parti conservateur issu de l'ancien MSI. Pendant la campagne présidentielle française, le site Internet romain de ce parti plus marqué à droite que le Front national en France, avait soutenu la candidature de Nicolas Sarkozy « pour l’Europe ». Il Secolo d’Italia, journal de l’Alliance nationale (AN), avait fait campagne pour Nicolas Sarkozy et voyait en lui une « quasi-symbiose politique, caractérielle, générationnelle » avec Gianfranco Fini.
Selon Alessandro Mantovani, correspondant de l’Humanité à Rome, on pouvait notamment lire dans cette préface : « Sarkozy a su réaliser les idées vécues au quotidien, les solutions expérimentées en tant que ministre, sur les grands problèmes globaux qu’il a su affronter : immigration, ordre public, réforme de l’administration, banlieues en flammes, crises d’entreprises prestigieuses comme Alstom. » ou encore « Sarkozy répond, dans les différentes situations, de manière parfois articulée et parfois très sèche, mais toujours complète, sans réticences ».
Ce livre de Nicolas Sarkozy, comme le précédent, avait été publié en Italie par une petite maison d’éditions, Nuove Idee, de Luciano Lucarini.
Fabien Abitbol
⇒ Les résultats du scrutin (source Alleanza nazionale)
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