L’Union des Déportés d’Auschwitz, impliquée depuis plusieurs décennies dans la transmission de l’histoire et de la mémoire des camps d’extermination, exprime ses réserves et désapprouve l’annonce par le Chef de l’Etat de confier à chaque élève de CM2 la mémoire d’un enfant juif, victime de la Shoah.
« Nous partageons l’opinion de Simone Veil, notre présidente d’honneur : "Nous-mêmes avons trop connu jadis la difficulté à parler de l’indicible même à nos propres enfants, ou à être écoutés même par des adultes, pour vouloir qu’une jeune génération soit confrontée si tôt et en bloc à l’insupportable absolu qui a détruit tant d’enfants de nos familles", indique l’associasion dans un communiqué, poursuivant : « Avec ce projet, une émotion superficielle pourrait l’emporter sur une compréhension claire et solide de ce que furent le génocide, son contexte, ses causes profondes dans la haine de l’autre et dans celle des Juifs. »
« L’initiative proposée risque d’être contre-productive pour la mémoire de la Shoah. Il convient de ne pas négliger les souffrances particulières d’autres catégories de population, sans céder aux surenchères ou aux intimidations d’inspirations communautaristes ou partisanes. L’UDA réitère sa confiance dans le travail considérable que font les enseignants du primaire et du secondaire. Armés d’une bonne connaissance de leurs élèves, ils savent trouver les façons les plus efficaces pour faire comprendre ce drame incomparable qui doit rester l’un des fondements essentiels de la conscience universelle contemporaine. »
L’Union des Déportés d’Auschwitz regroupe depuis 2002 les associations d’anciens déportés des camps d’Auschwitz et des camps de la Shoah.
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⇒ 51 % des lycéens ignorent la signification du mot « Shoah »
le risque est aussi de stigmatiser une communauté qui n'a pas besoin de cette déferlante médiatique…
cela pourrait induire une poussée d'antisémitisme…
comme le dit Yann Moix dans son dernier ouvrage ("Mort et vie d'Edith Stein") :
« Ils [les Juifs] sont restés ceux qui : n'avaient pas d'endroit. Pas de terre. Il sont les : grands invariants dans l'histoire des siècles. On s'est raccroché à eux pour haïr. Il sont été choisi comme étalon des haines génériques, comme repère haïssable. L'antisémitisme est une balise. Un confort dans les tourbillons des révolutions et des temps nouveaux ».
Rédigé par : Johanna | 29/02/2008 à 18h41
Certes, et le président de la République aurait aussi pu en parler au préalable à Mme Veil…
Il a fait sur ce coup comme pour la suppression de la publicité à la télévision publique : « j'annonce d'abord, je demande à d'autres de réfléchir après… »
Rédigé par : Fabien | 29/02/2008 à 20h18